MONASTÈRE DE TVRDOŠ

Fondé au XIII^e siècle, ce monastère orthodoxe serbe (Manstir Tvrdoš/Манастир Тврдош) est le plus important de Bosnie-Herzégovine. Installé en terrasse au bord de la Trebišnjica, il doit son nom à sa réputation de « place dure » (tvrdoš) et imprenable. Regroupant une quinzaine de moines, il est célèbre pour ses reliques et ses vins. Dédié à la Dormition de la Mère de Dieu, le complexe fut fondé sous le règne du roi serbe Stefan Milutin (1282-1321) et fut détruit en 1664 par les Vénitiens afin d’affaiblir le clergé orthodoxe, qui était alors un soutien des Ottomans. Reconstruit en 1928 et rénové en 1999, il présente aujourd’hui une architecture d’allure pseudomédiévale. La route qui débouche sur le complexe longe quelques rangs de vigne. La présence de ceux-ci est symbolique : l’essentiel des 150 ha de vignes du monastère est réparti dans trois grandes zones autour de Trebinje. L’entrée est gardée par une tour défensive d’environ 23 m de hauteur et par un bâtiment fortifié au toit de lauzes. On parvient ensuite au catholicon (église principale) en forme de croix latine et surmonté d’un dôme oval monté sur tambour d’environ 20 m de hauteur. Les bâtiments annexes (logements des moines, trésor du monastère, salle de réception, ateliers…) sont élégamment disposés en arc de cercle sur le côté nord de l’église.

Vestiges byzantins et dégustation de vins. Lors de la rénovation du catholicon, en 1999, les vestiges d’une église byzantine du IV^e siècle furent découverts au niveau des fondations. Le sol est ainsi aménagé avec des plaques de verre qui permettent d’observer ces ruines paléochrétiennes. Les fresques, achevées en 2000, s’inspirent du style serbe du XIV^e siècle (l’âge d’or de l’Église serbe). Sur les hauteurs, on remarque le portrait de la « néo-martyre » Milica Rakić, une enfant de 3 ans tuée en 1999, à Belgrade, lors des bombardements de l’Otan dans le cadre de la guerre du Kosovo (repérez le terme « NATO »). L’église abrite aussi les ossements de moines de Tvrdoš morts au camp de concentration de Jasenovac-Donja Gradina lors de la Seconde Guerre mondiale (voir région de Banja Luka). Mais la relique la plus réputée est la main momifiée de la sainte serbe Hélène d’Anjou (1237-1314), catholique française convertie à l’orthodoxie et mère du roi Stefan Milutin. La visite se poursuit dans les chais du monastère (à droite du catholicon). On y déguste des vins plutôt costauds issus des cépages žilavka ou liliorila (blancs), mais surtout des rouges obtenus à partir du vranac (60 % de la production) et du cabernet sauvignon.