Guide de voyage Tanger

Si vous demandez à un Tangérois quelle spécialité culinaire locale il préfère, il y a fort à parier qu’il mentionne la bissara. Cette soupe un peu épaisse est mijotée avec des pois cassés, de l’ail, du cumin et de l’huile d’olive. Elle est servie aux quatre coins de la ville, dans toutes les gargotes et malbanas de la médina et de la ville nouvelle.

L'influence du proche voisin est perceptible partout dans la ville. On la ressent dans la cuisine locale, dans une certaine architecture et des habitudes culturelles. Ainsi, le « paseo » est pratiqué par les Tangérois. Cette coutume consiste à sortir se promener en ville, lorsque les heures brûlantes sont passées, peu avant la tombée de la nuit.

Véritable temps pour soi, le hammam est aussi l’occasion d’un échange social. On prend des nouvelles du quartier. Selon l’heure de la journée, le hammam est réservé aux hommes ou aux femmes. Dans le passé, on en trouvait beaucoup aux abords des mosquées, car ces bains publics permettent de respecter le rite de la purification avant la prière.

Ce mot désigne les candidats à l’immigration clandestine qui se retrouvent à Tanger avec l’espoir de pénétrer l’enclave espagnole de Ceuta ou d’embarquer sur un bateau de fortune pour l’Espagne via le détroit. Le mot signifie « brûleur » et fait référence au triste feu de joie auquel se livrent les migrants avec leurs papiers avant d’embarquer.

En plus des influences européennes évidentes, les Tangérois ont conservé leur rythme de vie. Si vous êtes pressés, il faudra apprendre à patienter. Les boutiques ouvrent tard le matin et ferment tard le soir. Le vendredi, jour de la prière, il faut se renseigner sur les horaires des magasins. Certains sont fermés et rouvrent l’après-midi.

Traditionnellement, les boutiques du centre-ville sont regroupées dans des kissarias, à mi-chemin entre les galeries marchandes et les marchés couverts. Elles sont imbriquées les unes aux autres et forment un grand bazar débordant de marchandises hétéroclites. Certains kissarias sont spécialisés, comme celui des tissus ou des produits cosmétiques.

Présentes à tous les coins de rue, les malbanas sont de petites épiceries qui vendent produits alimentaires et boissons. Il est en général possible d'y manger sur place. Vous achetez ce que vous voulez et l'épicier-cuisinier vous le prépare. Certains de ces bouis-bouis sont réputés pour leurs préparations et il n'est pas rare d'y faire la queue.

Le marchandage fait partie intégrante de la relation commerciale et de la culture marocaine. Avant de vous lancer dans une longue négociation, renseignez-vous sur la fourchette de prix acceptable pour le produit que vous visez. Il faut envisager le marchandage comme une relation gagnant-gagnant, dont le prix final satisfait les deux parties.

La médina désigne les quartiers anciens d’une ville au Maroc. Celle de Tanger est réputée pour son charme authentique. Elle est aussi moins fréquentée que celles de Marrakech, Fès ou Meknès. Entre les ruelles étroites, les culs-de-sac, les petites boutiques traditionnelles, les hôtels et restaurants, il est facile et agréable de s’y perdre.

Comme toutes les villes côtières, Tanger profite d’un marché aux poissons animé. Sauf que celui de la ville du détroit présente les poissons pêchés en Méditerranée et en Atlantique. Il est impressionnant de choix. Son ambiance surchauffée, son design des années 50, ses vendeurs beaux-parleurs, ses chalands hésitants font de ce marché un régal pour les yeux.

Avec sa position stratégique aux confluences de l'Atlantique et de la Méditerranée, le port de Tanger a façonné la ville. Port de pêche, de plaisance, de voyageurs et de fret, Tanger abrite plusieurs ports qui sont autant d'invitations au voyage. Les ferries débarquent d'Espagne, les cargos arrivent de Chine, les chalutiers reviennent du large.

Bien pratiques pour visiter Tanger ou ses environs, il ne faut cependant pas confondre les petits et les grands taxis. Les premiers, turquoise et jaune, se faufilent partout dans la cité portuaire et assurent de petits trajets. Les seconds, des lodgy ou des vieilles Mercedes, patientent à la gare routière pour des courses de longue haleine.