Découvrez QUÉBEC : La ville verte

Succédant à près de dix ans de règne du Parti conservateur, le gouvernement libéral de Justin Trudeau promettait de sonner le glas des politiques anti-environnementales menées au Canada jusqu'ici. Mais après deux mandats, le bilan n'est pas si reluisant. Le pays s'était alors engagé à réduire de 30 %, d'ici à 2030, ses émissions de gaz à effet de serre, par rapport à 2005. Mais son objectif n'a pas été réalisé. De même, le Québec n'a pas rempli son objectif de réduire de 20 % ses émissions d'ici à 2020 par rapport à 1990. Et la province paie déjà le prix des dérèglements climatiques : érosion du littoral dans l'estuaire du Saint-Laurent, inondations répétées, vagues de canicule en été... Dans ce contexte, la ville de Québec ne s'est pas particulièrement démarquée des instances provinciales et fédérales. Relativement peu peuplée pour une capitale, elle offre toutefois un cadre de vie agréable, où la nature n'est jamais bien loin.

La nature environnante

La ville de Québec n'offre pas autant de grands espaces verts que des villes comme Montréal ou Toronto, mais elle dispose de jolis sites dans sa périphérie. Les activités de plein air ou liées à la nature font partie du quotidien des habitants. Au cœur de la vallée du Saint-Laurent, la région, dont la superficie totalise 9 000 km², profite d’un décor grandiose marqué par le relief des Laurentides et par la présence du majestueux fleuve Saint-Laurent, long de près de 1 200 km. Sur le fleuve, l’île d’Orléans offre des points de vue intéressants sur les merveilles naturelles de la ville et la Côte-de-Beaupré. D'autres lacs et rivières complètent l’irrigation de la ville, dont la rivière du Cap Rouge, la rivière Saint-Charles (et du Berger), la rivière Beauport et la rivière Montmorency. Cette dernière forme la chute Montmorency, la plus haute du Québec, juste avant son embouchure dans le fleuve. À noter que la ville planche sur un plan de mise en valeur de ces rivières afin de « les intégrer comme éléments structurants du développement de la ville ainsi qu'à redonner aux rivières leur place dans nos milieux de vie. » Sera également créé un vaste parc naturel et habité d'une superficie de 30 km² : le parc des Grandes-Rivières-de-Québec.

Autre incontournable pour les amateurs de nature : le parc national de la Jacques-Cartier. À 30 minutes du centre-ville, il abrite l'une des plus belles vallées glaciaires au Québec. Celle-ci présente un encaissement de plus de 550 mètres où serpente une rivière tantôt calme, tantôt agitée, propice au rafting ou au canyoning. Autre site intéressant : le parc naturel Marais du Nord, un paradis pour s’initier à l’ornithologie (160 espèces répertoriées) et découvrir le lac Saint-Charles.

Dans l’arrière-pays de Québec, mais également dans les régions avoisinantes, comme la Mauricie ou Charlevoix, il y a des dizaines de pourvoiries: des lieux qui possèdent toute l’infrastructure pour accueillir les chasseurs et les pêcheurs, mais aussi les simples amoureux de la nature.

Une faune et une flore à découvrir

À l’image des conditions climatiques, la faune et la flore de Québec font partie de l’écosystème de la forêt mixte. On y retrouve plusieurs essences de feuillus : érable à sucre, hêtre à grandes feuilles, tilleul, bouleau jaune, noyer cendré, chêne blanc et de conifères (comme la pruche du Canada), thuya occidental, pin blanc et pin rouge. Depuis quelques années, la ville de Québec fait face à une invasion d'agriles du frêne. Il s'agit de petits insectes verts, originaires d’Asie et introduits en Amérique vers la fin des années 1990 qui tuent les arbres. Conséquence, la ville s'est vue obligée d'abattre des milliers de frênes pour tenter de circoncire la propagation de ces insectes. D'autres arbres sont plantés pour compenser. En 2015, la Ville de Québec a dévoilé un plan pour augmenter de 35 % d'ici à 2025 la proportion du territoire recouvert par des arbres. En revanche, elle s'est montrée peu ambitieuse pour augmenter le nombre d'espaces protégés. Elle soutient toutefois les citoyens soucieux de verdir la ville, en offrant gratuitement des arbres aux volontaires.

Parmi les espèces animales les plus communes dans la capitale, notons la mouffette rayée, la marmotte commune, le lapin à queue blanche, l’engoulevent bois-pourri, le geai bleu, le pic à tête rouge et l’oriole du Nord. Il ne faudrait pas oublier l’importante faune commensale. En effet, en plus des chats, des chiens et des autres animaux domestiques, les pigeons, écureuils gris et noirs, goélands, ratons laveurs et rats vivent en milieu urbain. Le Conseil régional de l’environnement - région de la Capitale-Nationale (CRE - Capitale-Nationale) organise régulièrement des activités de sensibilisation et de découverte des espèces animales et végétales de la ville.

Un réseau structurant de transport collectif

Attendu depuis de nombreuses années, le projet d'un réseau de transport moderne est en train de se concrétiser. Le fameux réseau structurant comprendra une ligne de tramway de Cap-Rouge à D'Estimauville (inauguration en 2028) ainsi que des voies réservées pour les bus sur les artères et autoroutes de la capitale. Québec figure dans le top 10 des villes les plus congestionnées du Canada et l'amélioration des transports publics sera conséquemment bienvenue pour limiter la pollution atmosphérique. En attendant, il est possible de se déplacer en vélo, d'autant que la ville a désormais son réseau libre-service depuis 2021. Même si, selon une enquête menée en 2017, la part modale du vélo était de 1,4 % dans l’agglomération de Québec, contre 2,5 % à Montréal, le réseau cyclable se développe. De nouvelles pistes sont inaugurées chaque année. La grande région de Québec compte près de 400 km de pistes et corridors cyclables qui la relient à la Route Verte (www.routeverte.com).

Un projet fait en revanche débat en termes de transport : celui d'un nouveau tunnel permettant de relier Québec et Lévis, dit « troisième lien ». Des associations et les partis d'opposition estiment qu'il s'agit d'un gâchis d'argent public, qui va augmenter le trafic routier. Autre projet contesté : l'agrandissement du port de Québec dans la baie de Beauport (projet Laurentia). Malgré des années de lobbying par l'administration portuaire, un avis défavorable fut émis par l'Agence d'évaluation d'impact du Canada en 2021, forçant ainsi le gouvernement canadien à refuser le projet.

Des initiatives pour lutter contre les déchets

La Ville de Québec s'est engagée à valoriser 82 % des déchets générés sur son territoire, c'est-à-dire les recycler ou les utiliser pour créer de l'énergie, d’ici à 2028. Un objectif ambitieux car, actuellement, seuls 55 % le sont, la majorité des déchets étant brûlés par l’incinérateur situé dans le quartier Limoilou. En attendant, il est possible pour les citoyens de limiter leurs déchets grâce à différentes initiatives. Le répertoire des commerces soucieux de vous aider à réduire les déchets à la source se trouve sur le site circuitzerodechet.com. Nommons l’épicerie coopérative Le Haricot magique, dans le quartier Saint-Roch, créé par un jeune couple, qui propose des aliments en vrac et des produits de producteurs de la région. Pas de raison de s'en priver !

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