ANTIQUE CITÉ DE TUS ET MÉMORIAL DE FERDOWSI

Fondée à l’époque d’Alexandre le Grand, l’antique cité de Tus sera dévastée par les Mongols. Mise à nouveau à sac en 1389 par les armées de Tamerlan, Tus sera finalement abandonnée au cours du XV^e siècle. Des éléments des remparts de la citadelle et un pont du X^e siècle constituent les seuls vestiges de cette ancienne et glorieuse cité. Le village actuel, célèbre dans l’ensemble du pays, abrite le mausolée du poète persan Ferdowsi, auteur du Shâh Nâmeh (Le Livre des rois) et natif de Tus, à l’instar du vizir Nizim al-Molk.

Mausolée de Harun al-Rashid (Gonbad-e Haruniyeh)

Datant du XIV^e siècle, c’est le seul édifice encore debout hérité de l’ancienne ville de Tus. La tradition locale l’attribue à Harun al-Rashid – dont la dépouille est pourtant censée être enterrée aux côtés de celle de l’imam Reza à Machhad – mais les hypothèses sur son origine diffèrent. Certains parlent même d’ancien temple du feu pré-islamique remontant au II^e siècle.

Mémorial de Ferdowsi

Le mémorial de Ferdowsi (940-1020) s’élève à l’emplacement supposé de sa tombe, au cœur d’un beau parc. Œuvre moderne en pierre claire, ce mausolée fut édifié en 1933, à l’occasion de la commémoration du millénaire de la mort du poète. De facture néoclassique, les éléments architecturaux disparates s’inspirent en partie de l’époque achéménide. L’ensemble reprend d’ailleurs le style du tombeau de Cyrus, complété par des chapiteaux de Persépolis et le symbole d’Ahura Mazda. Un petit musée, installé au-dessous du mausolée, met en scène des bas-reliefs contemporains, illustrant des épisodes du Shâh Nâmeh. Après la Révolution islamique, les mollahs ordonnèrent le démantèlement du mémorial, jugé peu conforme à la stricte ligne religieuse. Aujourd’hui rouvert au public, le peuple s'y presse auprès de son « grand homme », désormais encensé pour le travail décisif accompli en faveur de la sauvegarde de la langue farsi, mise en péril à l’époque par l’arabe.