Découvrez ÎLE D'ABU DHABI : La ville verte

Quarante ans auront suffi à transformer ce petit émirat bédouin, vivant de la perliculture, en une ville ultra moderne. Arrosés de pétrole, les gratte-ciel ont fleuri, là où, jadis, on ne trouvait qu’une étendue de dunes. La population a presque triplé au cours des 20 dernières années, sous l’impulsion du pétrole et du gaz, qui représentent un tiers du PIB. Cette croissance, surtout quand elle a lieu dans un climat si aride, peut être coûteuse pour la planète : la consommation d’eau est faramineuse en plein désert, les émissions de CO2 rendent l’air plus étouffant encore et la biodiversité est en déclin. Mais, chose rare parmi les pays du Golfe, les Emirats arabes unis, trop dépendants des énergies dans leur économie, préparent l’après-pétrole, et Abu Dhabi n’y échappe pas. Un plan d’urbanisme durable est implémenté, des éco-cités bourgeonnent dans le désert et les énergies renouvelables gagnent du terrain.

La menace de la sécheresse

Les Emirats arabes unis font partie des pays avec la plus faible quantité d’eau disponible au monde. Il n’existe aucune rivière permanente et seuls quelques oueds portent la lourde charge d’irriguer le désert. Pourtant, l’eau est gratuite et les Emiriens font partie des plus gros consommateurs au monde, avec 550 litres chaque jour par habitant, plus de trois fois la consommation d’un Français. L’arrosage des terrains de golf et des parcs a son rôle à jouer, mais c’est l’agriculture qui pompe 80 % des réserves d’eau. Celles-ci proviennent à 90 % de la désalinisation de l’eau de mer, un processus extrêmement énergivore.

Les rois du pétrole à la conquête du soleil

L’économie émirienne s’est construite sur l’or noir et le gaz, mais face à l’essoufflement de ses gisements, Abu Dhabi cherche à organiser l’après-pétrole. Le changement devient indispensable, lorsque l’on sait que les Emirats arabes unis sont le quatrième plus gros producteur de gaz à effet de serre par habitant au monde. A l’aube de la COP26, ils ont même annoncé souhaiter devenir le premier Etat zéro carbone du Golfe d'ici à 2050. Des projets concrets fleurissent déjà, comme la création du plus grand parc solaire du monde au sud de la capitale. Pour assurer la transition énergétique, ce sont plus de 35 milliards d’euros qui ont été investis dans les énergies renouvelables.

L’émergence de l’urbanisme vert

Alors qu’ils étaient 500 000 à vivre à Abu Dhabi en 2000, on prévoit au moins 3 millions de résidents d'ici à 2030. Le programme Abu Dhabi Vision 2030 organise notamment un plan d’urbanisme durable, mené par une jeune équipe canadienne. L’un des défis sera de créer des alternatives à la voiture, notamment par la création de 340 km de rails de tramway, mais aussi par la construction de voies piétonnes et cyclables. La construction des nouveaux quartiers devant accueillir la population grandissante, notamment étrangère, sera l’occasion de créer des rues étroites, et donc ombragées, et d’inclure la végétation entre les bâtiments.

Masdar City : oasis ou mirage ?

Au milieu du désert d’Abu Dhabi émerge depuis 2007 une ville nouvelle, moderne et durable : Masdar City. Son objectif : permettre aux 50 000 résidents attendus d'ici à 2030, de vivre dans une ville zéro déchet et zéro carbone. La famille régnante aura dépensé 14 milliards d’euros pour construire cette vitrine du modernisme aboudhabien.

Seulement, dix ans après la première pierre posée, on ne comptait que quelques centaines de résidents. Certaines des technologies initialement prévues ont dû être rayées du programme, comme c’est le cas des tours de refroidissement qui auraient dû permettre de rafraîchir naturellement la ville. L’engagement le plus prometteur du projet a lui-même dû être nuancé : la ville zéro carbone sera finalement une « ville à faibles émissions ».

Les parcs nationaux d’Abu Dhabi

Le Jebel Hafit Desert Park abrite le plus haut sommet d’Abu Dhabi. Si les promenades à dos de chameaux sont de rigueur, d’autres animaux peuplent le parc, comme les renards des sables ou les damans. Ces derniers, malgré leur apparence de petit lièvre, ne sont pas des rongeurs, mais plutôt le plus proche cousin terrestre de l’éléphant !

Sans sortir de la ville, le Umm Al Emarat Park, l’un des plus vieux parcs d’Abu Dhabi, abrite un jardin botanique avec plus de 200 espèces de plantes sur une surface de 7 000 m².

Et qui s’attendrait à trouver le Parc national des Mangroves, une riche forêt de 74 km² accolée au centre-ville ? Pourtant, cette zone protégée permet de préserver cet écosystème fragile et indigène, riche en espèces marines et en oiseaux, comme le flamant rose ou le héron.

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