Découvrez TURIN : A l'écran (Cinéma / TV)

L’histoire d’amour entre Turin et le cinéma ne date pas d’hier. Et pour cause, c’est dans cette ville que les frères Lumière ont organisé en 1896 la première projection réalisée en Italie ! En tant que première capitale du royaume d’Italie, la ville a accueilli les premiers studios avant de laisser la place à ceux de Cinecittà à Rome. Aujourd’hui encore, le septième art est célébré à Turin à travers son fameux musée interactif du cinéma situé dans la Mole Antonelliana, monument incontournable de la ville datant du XIXe siècle. Là-bas sont restaurés de nombreux films anciens, notamment des films muets. Mais la ville sait aussi apprécier le cinéma contemporain lors de ses divers festivals dont le ViewFest, le Torino LGBTQI, le CinemAmbiente, le Sottodiciotto Film Festival mais surtout le Torino Film Festival, qui se tient chaque année en automne.

Décor du premier film « colossal »

Dès 1914, le réalisateur Giovanni Pastrone signe le premier « colossal » (terme employé en Italie pour désigner un film à gros budget avec de nombreux effets spéciaux, équivalent d’un blockbuster) et tourne le péplum Cabiria en partie dans l’ancienne gare de Porta Susa et dans les usines de la Dora Riparia. Le scénario est cosigné par l’écrivain Gabriele D'Annunzio, tandis que sa longueur est de 3 364 mètres pour environ trois heures et dix minutes de spectacle – le plus long pour l’époque ! – et que son coût de production représente près de vingt fois le coût moyen d’un film d’alors. Heureusement pour les investisseurs, c’est un succès planétaire : il est resté à l’affiche pas moins de six mois à New York et c’est vraisemblablement le premier film à être montré à la Maison Blanche.

La Mole Antonelliana et son Musée du cinéma

Turin est bien évidemment connue pour son incroyable musée du cinéma. Plus qu’un institut où est conservé un fonds composé de plus de 2 millions de pièces, le musée a été conçu pour évoquer un véritable parcours spectaculaire. Le scénographe suisse François Confino a en effet tiré le meilleur parti des décors de la Mole Antonelliana. Son dôme de 167 mètres est traversé par un ascenseur qui dessert les différentes galeries, dont chaque salle est pourvue d’un décor sur mesure. C’est le plus grand musée consacré au septième art en Europe.

Naturellement, il possède un vestige du film Cabiria : la statue du dieu Moloch y est exposée, aux côtés de nombreuses reliques du septième art : appareils, affiches, costumes, décors, etc.

Quelques films et décors mythiques

Pour apprécier Turin sur le grand écran, voici quelques films qui ont été tournés dans le chef-lieu du Piémont.

Le château de Valentino, l’une des résidences de la famille royale de Savoie, a accueilli le tournage du film Guerre et Paix (1956) de King Vidor, adapté du roman de Léon Tolstoï, avec Audrey Hepburn et Henry Fonda.

La Donna della domenica par Luigi Comencini, sorti en 1975, permet d’apprécier Marcello Mastroianni, Jacqueline Bisset, Jean-Louis Trintignant en promenade sur la Piazza della Repubblica et au Marché de Porta Palazzo.

Sorti la même année, Profondo Rosso, de Dario Argento, a également été tourné à Turin. C’est d’ailleurs sur la Piazza CLN que donne l’appartement où se situe le meurtre de la scène d’ouverture. On dit qu’il aurait choisi cette ville comme décor pour Profondo Rosso en raison de la présence étonnamment dense de personnes satanistes pratiquantes. Le grand maître du cinéma de genre italien, qu’on appelle le « Giallo », apprécie particulièrement l’ambiance surnaturelle et occulte de la ville puisqu’il y a tourné pas moins de sept films !

Plus récemment, Paolo Sorrentino a choisi les hôtels particuliers du centre-ville comme arrière-plan pour son film Il Divo, prix du jury à Cannes en 2008, qui s’intéresse au parcours d’un des plus célèbres hommes d’État italien, Giulio Andreotti.

Production

La ville possède quelques atouts qui favorisent la production de films et offrent aux professionnels de nombreux avantages. La Film Commission Torino Piemonte notamment est une fondation dont le but principal est d’aider les compagnies de production filmique et audiovisuelle à réaliser leur projet, qu’elles soient nationales ou internationales, tous genres confondus.

Dans un registre plus artisanal, le Superottomonamour est un laboratoire cinématographique installé dans la banlieue de Turin. Sur le modèle du laboratoire indépendant MTK fondé à Grenoble, son homologue turinois, créé en 1998 par un groupe de cinéastes locaux dont Stefano Canapa, offre aux cinéastes qui le souhaitent un espace libre de fabrication en autonomie.

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