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Aux origines

Turin et Milan est bâtie sur un ancien castra romain dont elle a hérité son plan en damier. La via XX Settembre vous mènera à une zone archéologique où chaque édifice de brique traduit le pragmatisme romain. Vous ne pourrez qu’être émerveillé par la découverte des premières basiliques paléochrétiennes. Quelques siècles plus tard, ces basiliques serviront de base aux édifices romans. Baptistères, campaniles ou tours-clochers comptent parmi les grands attributs des édifices romans. Cette période est aussi celle de l’affirmation des cités-Etats qui se fortifient à grand renfort de châteaux et de remparts. Puis progressivement ces silhouettes imposantes et crénelées vont se transformer en châteaux-palais à la période gothique. En matière religieuse, les édifices s’affinent et prennent de la hauteur. C’est aussi le développement du pouvoir civil qui se manifeste dans des édifices tel le broletto ou palais municipal, avec des galeries à arcades en rez-de-chaussée et des salles richement décorées à l’étage, comme à Arona ou à Orta San Giulio.

De la Renaissance au renouveau

Le Duomo, avec sa belle façade de marbre blanc, est l’unique exemple d’architecture Renaissance à Turin… il ne faut donc pas le manquer ! Nouvelle capitale des Savoie, Turin se voit entourée de somptueuses demeures surnommées la « Couronne des Délices de Savoie » dont la richesse ornementale annonce l’effervescence baroque. Car c’est bien dans le Piémont que va se développer un baroque tout entier dédié à la mise en scène du pouvoir. La grande figure de l’époque est Filippo Juvarra qui va intervenir sur des chefs-d’œuvre tels que la basilique Superga avec sa somptueuse coupole ou bien encore la Veneria Reale, la plus belle demeure des Savoie. Cette théâtralité baroque trouve son apogée dans l’aménagement de l’Isola Bella où trônent le somptueux palais des Borromées et son jardin étagé en 10 terrasses où pointe déjà l’exubérance rococo. Le XVIIIe siècle se fera, lui, néoclassique. On retrouve ses lignes claires et ses proportions harmonieuses dans de nombreux théâtres et dans les belles villas des lacs. Le XIXe siècle sera, quant à lui, le siècle de l’effervescence urbaine. Turin se déploie bien au-delà de son enceinte originelle à grand renfort de larges boulevards arborés qui relient entre elles des places agrandies et sublimées par la multiplication de superbes galeries couvertes. Si l’emploi du portique autour d’une place n’est pas nouveau, l’usage de structures métalliques supportant de grandes verrières constitue, lui, une grande nouveauté. C’est aussi le temps d’un éclectisme romantique dont le Borgo Medievale, reconstitution d’un village piémontais à l’occasion de l’Exposition Générale Italienne de Turin, est le plus populaire des représentants.

Vitalité créatrice

Dans les années 1930, la rencontre de l’architecture et du fascisme donne naissance à un style mêlant emprunt aux canons antiques et rationalité géométrique. La Seconde Guerre mondiale n’épargne pas les grandes villes du Nord de l'Italie. Il faut reconstruire. A Turin, le centenaire de l’unité italienne est l’occasion de construire de nouveaux édifices dont l’étonnant Palazzo del Lavoro de Nervi à l’audacieuse structure de béton et de métal. Le nord de l’Italie devient alors une terre d’accueil pour les plus grands architectes. A Turin, ne manquez pas la Tour Intesa San Paolo de Renzo Piano ou bien l’église de la Sainte-Face de Mario Botta. Et n’oublions pas le design, dont Milan est la grande capitale, mais qui s’expose aussi à Turin dans d’anciens bâtiments industriels réhabilités, à l’image des OGR, les entrepôts de réparation du matériel roulant. Surprenant !