DUOMO
Avec ses 135 flèches et ses 3 400 statues, le Duomo est le symbole de Milan. Au coucher du soleil, sa façade devient rosée...
Avec ses 12 000 m² de surface, ses 108,5 m de hauteur et ses 3 400 statues, le Duomo de Milan figure parmi les plus grandes églises d’Europe, juste après la basilique Saint-Pierre à Rome et la cathédrale de Séville en Espagne. Montagne de marbre ornée de centaines de statues, le Duomo est le symbole de Milan, et sa silhouette crénelée est devenue une véritable marque déposée, imprimée sur les packagings de panettoni à Noël. Pour le visiteur qui rejoint la place par la Galleria Vittorio Emanuele, c’est la luminosité que dégage le marbre blanc de la façade qui surprend en premier. Sa construction a été une véritable aventure qui s’est étalée sur six siècles. La première pierre fut posée en 1386 à la demande de Gian Galeazzo Visconti, seigneur de Milan, pour remplacer les deux cathédrales préexistantes, Santa Tecla et Santa Maria Maggiore, et pour consacrer l’agrandissement de son duché. Pourtant ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que l’édifice fut définitivement terminé. L’étonnante durée des travaux explique donc l’incroyable synthèse de styles différents qui la composent. Architectes, charpentiers, maîtres maçons et artisans d’une moitié de l’Europe participèrent à sa construction à travers les siècles. Mais le premier acteur reste le marbre de Candoglia, matériau incontournable qui compose l’essentiel de la construction. Détrônant la traditionnelle brique rouge lombarde, les lourds blocs de marbre étaient transportés par barques depuis les caves de la Val d’Ossola, au nord du lac Majeur, jusqu’à Milan. Caressé par le soleil, le marbre du Duomo se teinte de reflets roses et verts, donnant ainsi à la cathédrale une poésie mystique.
Façade. En observant de près, on s’aperçoit bien à quel point le Duomo est un patchwork de styles : façade à double pente issue du roman lombard, style Renaissance avec quelques concessions au baroque sur les tympans à corniche brisée, style gothique (ou néogothique) dans les arcs en ogives des fenêtres supérieures, jusqu’à la toiture crénelée qui comme de la dentelle se découpe dans le ciel d’un contrefort à l’autre... Le portail central ne date que de 1908 ; œuvre de Ludovico Pogliaghi, il représente en scénettes Les Joie et les Douleurs de la Vierge. Cinq puissants contreforts partagent la façade en plusieurs parties qui correspondent aux vaisseaux intérieurs.
Intérieur. Si, à l’intérieur de la cathédrale, la lumière se fait bien plus ténue, elle ne se prive pas pour autant de jouer avec ses reflets : quand les rayons de soleil percent les magnifiques verrières, des éclats de couleurs se brisent sur les 52 puissants pylônes qui soutiennent la nef, chacun de 3,5 m de diamètre. Parmi les 52, un pour chaque semaine de l’année, quatre d’entre eux soutiennent la coupole octogonale. Curieux, la partie supérieure de chacun est décorée par de hauts chapiteaux où, à l’intérieur de petites niches, saints, prophètes et martyrs ont trouvé leur place. De magnifiques vitraux décorent nefs et transepts. Les plus anciens datent de la fin du XIVe siècle (verrière de saint Jean évangéliste et verrière du Nouveau Testament, 1re et 5e travées de la nef de droite), les plus récents des années 1980. Pour l’anecdote, les vitraux du bas-côté gauche furent détruits par les coups de canon tirés pour le couronnement de Napoléon à Milan en 1805. Le crucifix en or au-dessus du chœur contiendrait la relique d’un clou de la Vraie Croix, qu’une célébration religieuse très scénographique (la Nivola) consacre chaque année en septembre. Le transept et le chœur forment un ensemble monumental ; on remarquera dans la chapelle du transept gauche un très grand candélabre en bronze, merveilleux travail d’orfèvrerie parisienne du XIIIe siècle. Curieuse et plus que réaliste, une statue de saint Barthélémy écorché se trouve dans le transept droit. Œuvre du sculpteur Marco d’Agrate autour de 1562, elle porte sa dépouille sur les épaules et illustre la passion de l’anatomie très en vogue à l’époque parmi les artistes. Enfin, la visite de la crypte du Duomo permet d’admirer les vestiges du baptistère paléochrétien San Giovanni alle Fonti, qui occupait originellement le site. Ses contours ont été redessinés bien plus tard sur le parvis de la cathédrale.
Terrasses. Après l’éblouissement de l’extérieur, suivi par l’atmosphère ombragée de l’intérieur, le Duomo offre une dernière expérience rarement proposée par les cathédrales gothiques semblables : accéder aux terrasses sur le toit. Accessibles en ascenseur ou à pied (au bout de 158 marches d’un étroit escalier en colimaçon), les terrazze del Duomo tiennent du merveilleux. D’ici, le paysage permet de voir la nouvelle skyline de la ville, avec par beau temps les cimes des Alpes à l’horizon. Plus de 130 flèches de pierre s’élancent vers le ciel, chacune avec son groupe de saints suspendus dans des niches de marbre. Petits et fragiles vus du bas, ils paraissent immenses vus de près. Au centre de cette terrasse suspendue s’élève la puissante tour-lanterne de la cathédrale, presque une chapelle isolée qui accueille la statue dorée de l’autre icône de Milan, la Madonnina. Haute de 4 m et pesant plus d'une tonne, la statue dorée de la Vierge Marie, à qui le Duomo est dédié, veille sur Milan depuis 1774. 34 plaques de cuivre doré la recouvrent. Du haut de ses 108,5 mètres, elle domine la ville et brille, tout illuminée, dans la nuit. La meilleure heure pour grimper sur les terrasses reste le coucher du soleil, laissant le voyageur savourer encore davantage les nuances du marbre.
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