GHETTO DI VENEZIA
Pendant cinq siècles, la communauté juive de Venise logea ici. Aujourd'hui subsistent encore les synagogues et les commerces kasher.
Divisée en Ghetto Vecchio et Ghetto Nuovo, cette partie au nord-est de Cannaregio est tristement célèbre pour avoir été à l’origine du mot « ghetto » qui dériverait du nom de la zone où les juifs de Venise étaient contraints de vivre. L’attitude de la Sérénissime à l’égard des juifs fut toujours ambiguë. Au début du XVIe siècle, l’antisémitisme battait son plein dans la région et les juifs de Trévise, de Padoue et de Vérone se réfugièrent en masse à Venise. Les prédicateurs dominicains en profitèrent pour demander l’expulsion définitive de toute la population juive de Venise, mais la Sérénissime, consciente de l’importance de cette communauté pour l’économie de la République, choisit une solution alternative : elle autorisa les juifs à s’installer de manière définitive, en tant que prêteurs sur gages, fripiers et médecins, dans une zone assignée et fermée. En 1516, un décret institua donc le premier ghetto de l’histoire. On opta pour une petite île de Cannaregio, l’île de Geto Nuovo. Le mot « geto » désignait en vénitien l’endroit où étaient rejetées les scories des fonderies voisines. L’île, en partie désaffectée, fut vendue à une famille bourgeoise, les Da Brolo, qui fit aménager une cour de 25 maisons approvisionnée par trois puits (toujours existants). Cette zone prit le nom de Ghetto Nuovo.
Les habitants du ghetto juif étaient soumis à des règles de vie très strictes. A la tombée du jour, ils étaient enfermés dans leur quartier et surveillés par des gardes (payés par la communauté juive) qui leur interdisaient tout contact avec l’extérieur. Bien que contrôlée, l’activité commerciale juive était florissante. Le Ghetto Vecchio attirait la ville entière pour l’excellence de ses marchés et de ses boutiques. L’activité culturelle y était également très intense, car le ghetto s’était doté de plusieurs synagogues, d’un centre d’études rabbiniques, d’un théâtre, d’un conservatoire de musique et de salons littéraires. Au début du XVIIe siècle, les juifs du ghetto étaient plus de 5 000. Au XVIIIe siècle, les Vénitiens se montrèrent de plus en plus tolérants : les signes distinctifs furent abandonnés et l’on venait consulter les médecins du ghetto. En 1797, Napoléon décida la suppression du ghetto. Il fut en revanche rétabli par les Autrichiens et il ne fut définitivement aboli qu’en 1866.
Aujourd’hui, les familles juives sont disséminées dans toute la ville, mais dans ce quartier de Cannaregio se trouvent encore des boutiques kasher, des librairies juives, le musée d'art juif et deux belles synagogues ouvertes à la visite.
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Avis des membres sur GHETTO DI VENEZIA
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