PIAZZA DEI MIRACOLI
L'espace scénographique le plus important de l'architecture romane italienne, la piazza dei Miracoli
L'espace scénographique le plus imposant de l'architecture romane italienne. La piazza dei Miracoli, une ville dans la ville, dominée par le marbre blanc de ses monuments et par le vert du pré qui les entoure. Pour les Étrusques, déjà, cette place était considérée comme un important centre religieux. Ses complexes symbolisent les étapes de la vie : le baptistère, la naissance ; la cathédrale, la vie ; et le cimetière de Camposanto, la mort.
Aussi appelée campo ou piazza del Duomo, la place des Miracles offre une dimension ouverte quasiment métaphysique, qui contraste avec l’habituel espace clos des places publiques traditionnelles. Le mot « miracles » est associé à cet espace selon la volonté de la ville de Pise de montrer sa richesse et sa puissance.
Horaires : tous les jours, de novembre à février 10h-17h, en mars 10h-18h, d'avril à septembre 8h-20h, en octobre 9h-19h.
BATTISTERO SAN GIOVANNI
Idéal pour commencer l'incontournable visite de la place des Miracles, le baptistère de Pise, dédié à saint Jean-Baptiste, se trouve du côté de la façade ouest de la cathédrale. Il s'agit du plus grand baptistère d'Italie avec une circonférence de 107,25 m pour près de 55 m de hauteur. Sa construction débute en 1152 sous l'impulsion d'un architecte talentueux nommé Diotisalvi, 90 ans après celle de la cathédrale. La fin des travaux ne se fera que plus de deux siècles plus tard, en 1363. Sa solide forme parfaitement circulaire et sa décoration raffinée en marbre, mêlant les styles roman-pisan et gothique pour les étages supérieurs, sont impressionnantes.
Couverte de tuiles rouges, la coupole ressemble à celle de l'église des templiers de Pise. Lors de sa construction, le baptistère n'était pas doté de toit. L'eau de pluie remplissait ainsi les fonts baptismaux. Le trop-plein s'écoulait sur le plancher, conçu en pente à cet effet. Toutefois, par souci de sécurité pour les nouveau-nés qui recevaient le baptême (il y aurait même eu des noyades...), les architectes décidèrent de construire une coupole afin de corriger la situation. La statue de bronze qui couronne la coupole représente saint Jean-Baptiste et est attribuée à Turino di Sano (1382-1427).
L’intérieur, étonnamment sobre, comporte douze colonnes et surtout la belle chaire de Nicola Pisano (1220-1284), œuvre d'art religieuse importante symbolisant les prémices du gothique italien. De forme octogonale, elle fut construite en 1260 et surprend par son emplacement. Détachée des murs, elle cherche à occuper l’espace. Il faut la lire de la base vers son sommet : évocation de la jeunesse, pour finir vers la mort.
Au deuxième étage, la décoration gothique formée d'une élégante arcade surmontée de gâbles et pinacles, inspirée du baptistère de Florence, est attribuée à Nicola et Giovanni Pisano, et date du XIIIe siècle.
Un gardien fait apprécier l’acoustique remarquable du bâtiment, sans doute liée au marbre qui repousse les ondes sonores au lieu de les absorber, environ tous les quarts d’heure en été. A ne pas manquer !
DUOMO
Ce chef-d’œuvre de style roman-pisan, commencé en 1064 et achevé à la fin du XIIe siècle, est resté une référence pour l’architecture toscane des périodes suivantes. Au terme de sa construction, c’était la plus grande cathédrale d’Europe. Rendez-vous compte !
La façade est ornée de quatre ordres de loges. Ses éléments décoratifs, soulignant la grandeur de Pise, alors puissante république maritime, accordent une place à l'orientalisme comme le dôme elliptique de 1380, premier du genre en Europe.
Le superbe intérieur est composé de cinq nefs et de soixante-huit colonnes en granit provenant de l’île d’Elbe. Son plafond à caissons en cèdre du Liban et décoré de 80 kg d’or n’est pas celui d’origine, il date de la fin du XVIe siècle. Dans l’abside, une mosaïque du Christ (1302) est l’œuvre de Cimabue. La cathédrale, dédiée à Notre-Dame-de-l’Assomption, abrite également des œuvres de Giovanni Pisano, dont une belle chaire construite entre 1300 et 1311. Elle explique elle-même les phases de sa construction. Certains de ses panneaux proposent une véritable photo de l’activité régnant sur la place à l’époque. La précision de la sculpture, le volume des personnages et la représentation du massacre des innocents font de cette chaire une œuvre extrêmement vivante.
TORRE PENDANTE
Incontournable et majestueuse, la tour de Pise, à l'inclinaison légendaire, est l'un des monuments les plus célèbres et les plus visités d'Europe. Datant de 1173, elle fut commencée par l'architecte et sculpteur Bonanno Pisano (cependant des doutes demeurent sur la véritable identité du concepteur). Située à droite du dôme, sur la place des Miracles (qui porte si bien son nom), c’est LE symbole de la ville, qui vous regarde toujours de travers ! La tour est plus connue pour son inclinaison que pour l’élégance de son architecture. C’est pourtant une superbe construction romane, inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco, qui renferme sept cloches et huit étages d'arcades voûtées de marbre blanc. La tour penchée devait initialement servir de clocher à la cathédrale de Pise.
De 58,5 mètres de haut, la tour a décliné dès sa fondation en 1173 pour s'affaisser de 4,5 mètres par rapport à son axe vertical en 1372. En cause : la nature du sol où elle plonge ses fondations. Pise se trouve sur une plaine alluviale, le sol y est argileux et spongieux. Pour y remédier, les quatre étages supérieurs sont posés en diagonale pour compenser l'inclinaison. Les projets pour tenter d’éviter que la tour ne s’écroule se succèdent… Les mauvaises langues disent que les autorités pisanes font tout pour qu'elle reste penchée afin d'attirer le public (on parle de millions de touristes chaque année !).
La tour penchée a été utilisée pour des expériences par le célèbre astronome et physicien Galilée. Les récits relatent qu’il aurait lancé deux boulets de canon de poids différents depuis le sommet de la tour pour prouver que leurs temps de chute n’étaient pas liés à leurs masses. Les objets lourds et légers tombaient en effet à la même vitesse !
Les plus courageux tenteront l’ascension de cette célèbre tour qui semble défier les lois de l’équilibre. Vous aurez l’étrange impression de tanguer, avec un sentiment paradoxal de puissance et de fragilité mêlées. Il faut pour cela gravir les huit étages et 273 marches (oui on a compté !). La vue est superbe et vertigineuse. C’est une expérience (culturelle) à faire !
CAMPOSANTO
Souvent oublié, le cimetière gothique de Camposanto renferme lui aussi son lot de symboles. Il fut le dernier monument érigé sur la place et son long mur de marbre en délimite la face nord. Il a été fondé en 1277 pour abriter les tombeaux éparpillés jusque-là autour de la cathédrale. A partir du XVIe siècle, ce cimetière abrita les tombeaux des professeurs de l'Athénée de Pise, ainsi que des membres de la famille Médicis.
Les arcades semblent jouer avec le vent, comme si les architectes avaient voulu permettre aux esprits de venir visiter le lieu. Des fresques du XIVe siècle, réalisées pour la plupart par deux grands artistes, Francesco Traini et Bonamico Buffalmacco, ornent les murs intérieurs de ce cimetière qui ressemble à un immense cloître. A ne pas manquer, dans la chapelle Ammanatti, les fresques du Trionfo della Morte, réalisées au XIVe siècle par un anonyme, et qui inspirèrent à Liszt sa composition Totentanz, ainsi que le cycle de L’Antico Testamento de Benozzo Gozzoli.
MUSEO DELL'OPERA DEL DUOMO
Inauguré en 1986, ce musée conserve des œuvres significatives de la cathédrale et du baptistère de Pise. En particulier, des sculptures des XIe et XVIe siècles, et des œuvres de Giovanni Pisano, dont une belle Vierge à l’Enfant et un magnifique Christ polychrome.
MUSEO DELLE SINOPIE
La partie cachée des fresques ! Les sinopie sont les dessins préparatoires pour la réalisation de fresques (effectués à partir d’une terre rouge : la sinopia). Un précieux témoignage d'artistes comme Bonamico Buffalmacco, Taddeo Gaddi, ou Pietro di Puccio da Orvieto. Le musée en expose d’importantes, relatives notamment au Jugement dernier et à la Crucifixion, ensuite exécutées sur les murs du Camposanto. Une collection unique, mise au jour après un incendie suite aux bombardements de la Seconde Guerre mondiale.
Le saviez-vous ? Cet avis a été rédigé par nos auteurs professionnels.
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Avis des membres sur PIAZZA DEI MIRACOLI
Les notes et les avis ci-dessous reflètent les opinions subjectives des membres et non l'avis du Petit Futé.
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