Forteresse historique de Guillaume le Conquérant, palais royal, prison... L'histoire de Londres gravite autour de la Tour de Londres.
C'est l'un des monuments les plus populaires de Londres (environ 2 millions de visiteurs chaque année) et l'une des visites incontournables pour comprendre l'histoire de Londres. Si vous ne devez visiter qu'un monument pendant votre séjour, c'est peut-être celui-ci. La visite, autant à l'extérieur qu'à l'intérieur, est très agréable et offre de belles vues sur les quais de la Tamise, le Tower Bridge... La Tour de Londres évoque l'histoire glorieuse mais aussi sinistre et sanglante du passé britannique. Elle est construite au XIe siècle par Guillaume le Conquérant pour assurer la sécurité de la capitale, mais, surtout, afin d'imposer le respect au peuple anglais. Elle est construite sur les anciennes fortifications romaines que l'on aperçoit pendant la visite. Le palais d'origine, construit en bois, ne résiste pas au temps, contrairement à la White Tower, bâtie en 1077, qui sert jusqu'au XVIIe siècle de résidence royale et de forteresse. Entourée d'un fossé de 3,60 m de largeur, d'une enceinte impénétrable commandée par 12 tours et d'une barbacane qui protègent les ponts-levis, la tour est une prison idéale. Elle en a d'ailleurs largement donné la preuve. Les bourreaux ne chôment pas lors de la guerre des Deux-Roses, ni sous le règne d'Henri VIII, dont deux des six femmes sont décapitées ici. Cette forteresse médiévale est composée de tours et de bâtiments datant de siècles différents. La plus ancienne et la plus splendide, la Tour blanche, héberge les collections d'armes et d'armures, dont une salle spécialisée dans les armures de tournoi. La salle "Armoury in action" séduira les plus jeunes puisqu'ils pourront s'y exercer virtuellement à devenir des canonniers ou des archers. La chapelle de St John, de style roman, au deuxième étage, est la plus vieille église de Londres (environ 1080). Elle a servi de lieu de culte aux rois et reines pendant 900 ans et sert encore de chapelle pour tout le personnel de la Tour. La Bloody Tower (Tour sanglante) hérite de ce nom après que les deux fils d'Edouard IV, âgés de 10 et 13 ans, y disparaissent en 1483. Ceux-ci ont peut-être été assassinés sur ordre de leur oncle, Richard de Gloucester (qui devient par la suite le Richard III immortalisé par Shakespeare), pour empêcher qu'ils puissent un jour prétendre au trône. En bas de St Thomas' Tower, la fameuse Traitors' Gate (porte des Traîtres) donne sur la Tamise. Les prisonniers y entrent pour ne plus jamais en sortir. Beauchamp Tower, souvent utilisée comme prison, garde encore sur ses murs les inscriptions des détenus. La tour est toujours gardée par les Yeomen Warders, connus aussi sous le nom de Beefeaters, qui portent encore l'uniforme bleu foncé à lisérés rouges de l'époque Tudor. Lors des commémorations, ils endossent un costume similaire mais de couleur écarlate, très prisée des touristes. La tour ne sert plus de prison depuis un siècle, bien que le nazi Rudolf Hess ait été incarcéré dans la Gaoler's House (la maison du Geôlier) en mai 1941. L'endroit reste cependant une forteresse pour les inestimables crown jewels (joyaux de la Couronne). Attention, on doit refaire la queue pour accéder à la partie consacrée aux joyaux. La plupart des anciens bijoux ont été fondus ou vendus par Cromwell. Les pièces les plus anciennes de la collection ne datent donc que de la Restauration.L'Imperial State Crown, fabriquée en 1838 pour la reine Victoria, ne contient pas moins de 3 000 pierres précieuses, dont un énorme rubis porté par Henri V à la bataille d'Azincourt. La couronne de la reine mère est ornée du fabuleux diamant Kohinoor (109 carats) et le Royal Sceptre est surmonté du plus gros diamant jamais taillé au monde (516,5 carats). On dit que ce diamant a été envoyé en Angleterre par la poste, car c'était le meilleur moyen de ne pas attirer l'attention… Vous ne risquez pas de vous attarder trop longuement devant les bijoux puisque des tapis roulants empêchent tout arrêt prolongé devant les vitrines. On glisse et les joyaux défilent devant nos yeux ébahis par une scénographie si moderne. Pendant des siècles, la Tour de Londres a aussi abrité des animaux exotiques, lions, ours polaires ou singes, symboles de la puissance britannique. En 1832, ils ont été libérés. Aujourd'hui, une exposition interactive les ramène entre ces murs, recréant la ménagerie royale virtuellement. Et des sculptures de maille métallique les évoquent au fil du parcours.La visite est ponctuée de nombreux panneaux sur lesquels on trouve toujours du français.
Les corbeaux de la Tour de Londres. Si les visiteurs sont priés de quitter les lieux à la fin de la journée, certains hôtes sont à demeure dans la Tour de Londres, et ce depuis des siècles : les corbeaux. L'histoire raconte que le roi Charles II veut se débarrasser de ces oiseaux car l'astronome John Flamsteed se plaint de leur présence incommodante. On lui prédit cependant que le jour où les corbeaux quitteront les lieux, la tour et la monarchie britannique s'effondreront. Ils sont devenus depuis le symbole de la monarchie et de sa bonne santé. On en prend donc grand soin. Pour éviter la catastrophe, Charles II décide alors de garder toujours six corbeaux dans l'enceinte de la tour. Pour être sûr qu'ils ne s'enfuiront pas, il leur fait rogner les ailes. Aujourd'hui encore, il y a sept corbeaux dans la Tour de Londres, portant tous un nom, qu'un ravenmaster (éleveur de corbeaux) est chargé de surveiller et de nourrir. On découvre leurs cages devant la White Tower. Malgré cette surveillance, en 1981, Grog s'échappe et sera aperçu pour la dernière fois devant un pub de l'East End. D'autres corbeaux, en revanche, ont dû être révoqués pour mauvaise conduite. En 1986, le corbeau George est renvoyé à cause de ses attaques répétées sur des antennes de télévision. Il est placé dans un zoo, et l'annonce suivante est faite : « Ce samedi 13 septembre 1986, corbeau George, engagé en 1975, a été placé au Welsh Mountain Zoo. Conduite insatisfaisante. Ses services ne sont plus requis. » En 1996, deux autres corbeaux sont renvoyés pour leur agressivité envers les visiteurs. Les corbeaux peuvent vivre jusqu'à un âge avancé. Le plus vieux ayant vécu à la Tour de Londres s'appelle Jim Crow, il est mort à 44 ans. Ils sont l'une des attractions les plus célèbres de la Tour de Londres et font toujours l'objet de soins minutieux, leur bonne santé étant la garantie que la monarchie britannique vivra et perdurera. Leur taille est impressionnante et ils peuvent même faire un peu peur. Ils ont désormais la liberté de voler autour de la Tour de Londres, mais ont toujours quelques plumes de leurs ailes coupées en signe de reconnaissance. Pas question de perdre les gardiens de la monarchie ! Ils sont choyés et sont nourris deux fois par jour par le maître Raven. Ils se nourrissent d'un régime alimentaire spécial composé de souris, poussins, rats et assortiments de viandes crues. Ils mangent plus de 170g de viande crue par jour ! En guise de traitement spécial, ils reçoivent des biscuits imbibés de sang.
Chaque jour à la Tour de Londres a lieu la cérémonie des Clés. Depuis 700 ans, le rituel n'a pas changé. À 21h50 pile, le Chief Yeoman Warder, en grande tenue, un bougeoir dans une main et les clés de la tour dans l'autre, se rend à la Traitors Gate où l'attend une escorte de gardes. L'un d'eux tient le bougeoir pendant que le Chief ferme le portail. Ils procèdent ainsi devant le portail de chaque tour. Enfin, ils se dirigent vers la Bloody Tower où le gardien crie :
« Qui va là ?
– Les clés.
– Quelles clés ?
– Les clés du roi Charles. »
On leur octroie alors le droit de passer. Quand la garde principale le salue, le Chief répond : « God Save the King ». Il dépose ensuite les clés à King's House pendant qu'on sonne la retraite. Ce spectacle suranné n'est pas sans évoquer une pièce de Shakespeare, dont la représentation a lieu en plein air et affiche complet depuis pas mal d'années. Pour assister à la cérémonie des clés (c'est gratuit), il faut écrire au moins deux mois à l'avance à Ceremony of the Keys Office, Tower of London, EC3N 4AB, en précisant votre nom, la date souhaitée et le nombre de personnes (pas plus de 6 en été, 15 en hiver) et en joignant une enveloppe timbrée ou un coupon international de réponse.
Le saviez-vous ? Cet avis a été rédigé par nos auteurs professionnels.
Avis des membres sur TOWER OF LONDON
Les notes et les avis ci-dessous reflètent les opinions subjectives des membres et non l'avis du Petit Futé.