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La capitale de la Russie participe grandement au développement du cinéma de son pays. Dès la période soviétique, elle offre au 7e art russe le VGIK (Institut Cinématographique d’Etat) ainsi que le studio de productions Mosfilm. Les deux institutions sont intimement liées puisque la première accueille dans ses rangs le réalisateur Sergueï Eisenstein et sur ses bancs le renommé Andreï Tarkovski, tandis que la seconde produit leurs œuvres (Le Cuirassé Potemkin d’Eisenstein et Solaris de Tarkovski). Mais la ville joue aussi évidemment un rôle à part entière au coeur de très belles œuvres comme Romance à Moscou (1963) de Gueorgui Daniela ou encore Moscou ne croit pas aux larmes (1979) de Vladimyr Menchov. Plusieurs réalisateurs internationaux passent également sur ses terres, comme Oliver Stone pour son très politique Snowden (2016), fondé sur l’histoire vraie du lanceur d’alerte Edward Snowden, exilé à Moscou depuis 2013.

VGIK et Mosfilm

Avec l’arrivée du cinéma soviétique en 1919 en Russie, on note l’apparition de deux grandes institutions cinématographiques à Moscou : le VGIK et le studio Mosfilm. L’institut cinématographique d’État ou VGIK est la première école de cinéma au monde ainsi que la plus prestigieuse de Russie. Dès 1920, le réalisateur Lev Koulechov intègre le VGIK en tant que professeur (il devient par la suite l’un des directeurs de l’établissement) et crée un laboratoire expérimental où le réalisateur recherche des techniques de mise en scène, de cadrage, de jeu d’acteur et de montage. En 1928, le réalisateur Sergueï Eisenstein devient également professeur à l’Institut et enseigne le premier cours de mise en scène. Le VGIK compte parmi ses élèves les plus renommés : l’actrice Galina Polskikh (Romance à Moscou, 1963), le réalisateur Alexandre Sokourov (L’Arche russe, 2002 ; Soleil, 2005) ainsi que le génie Andreï Tarkovski (Solaris, 1972 ; Stalker, 1979). Le studio Mosfilm, qui voit également le jour en 1920, s’inscrit véritablement dans la lignée du cinéma soviétique. Ce genre cinématographique est alors porteur d’un engouement notable supporté par des cinéastes enthousiastes. Les films muets jusqu’aux années 1930 eurent leur heure de gloire. Certains parlent même de l’âge d’or du cinéma russe. Ainsi Mosfilm participe à la production de chef-d’œuvres soviétiques tels que Le Cuirassé Potemkine (1925) d’Eisenstein ou Boule de Suif (1934) de Mikhaïl Romm. Mosfilm tombe ensuite entre les mains de la propagande et produit des œuvres à la gloire du système stalinien comme Les Cosaques Kouban (1949) de Ivan Pyriev ou encore La Chute de Berlin (1950) de Mikhaïl Tchiaoureli. Parmi les œuvres renommées produites par le studio, on compte trois œuvres de Tarkovski : Solaris, Le Miroir et Stalker. Aujourd’hui, le studio reprend peu à peu vie, après une période creuse durant les années 1990 suite à la chute de l’URSS. On trouve un musée dédié au cinéma sur les lieux du studio, qu’il est possible de visiter. En 2012, le producteur Gennadi Kostrov et le réalisateur Dmitri Mamoulla fondent un nouvel institut : l’École du nouveau cinéma de Moscou. L’ouverture de cet établissement vise à offrir aux futurs cinéastes une nouvelle vision du cinéma.

Voyage à Moscou

Dans les plus belles œuvres russes dédiées à la capitale, on retrouve tout d’abord la Jeune Fille sans adresse de Eldar Riazanov (1957), véritable classique de la comédie soviétique. La jeune Katya se querelle avec son grand-père et s'enfuit pour prouver son indépendance. En même temps, elle est recherchée partout dans Moscou par Pacha, un jeune homme rencontré auparavant dans le train. L'amoureux transi ne connaît que le nom de sa dulcinée : Katya Ivanova… le nom le plus porté en URSS. En 1963, Gueorgui Danelia réalise Romance à Moscou. Véritable ode au Moscou des années 1960 et des jeunesses soviétiques, ce film met en scène deux jeunes ouvriers parcourant la ville le temps d'une journée. C'est l'occasion de voir les images d'un Moscou en ébullition, capitale de l'idéal soviétique en construction. On y voit le Noviy Arbat en chantier, la place Rouge sillonnée par les voitures et un grand disquaire assailli par des mélomanes enthousiastes assoiffés de Tchaikovsky et Robertino Loreti. En 1979, le studio Mosfilm produit Moscou ne croit pas aux larmes de Vladimyr Menchov. L'histoire est construite autour du destin de trois amies venues à Moscou pour y étudier et qui y trouvent leur prince charmant. Le film se déroule sur une période de 20 ans (de 20 à 40 ans), on y voit les changements qui se déroulent dans la vie des protagonistes, comme dans celle de la société soviétique de Moscou. Ce mélodrame gagne d’ailleurs un Oscar en 1981. Le début des années 1980 amène Le Carnaval, de Tatiana Lioznova (1981) et La Porte Pokrovski (1982) où le réalisateur Mikhaïl Kozakov nous promène dans toutes les rues principales du Moscou des années 1950 et nous fait découvrir les subtilités de l'âme soviétique. Plus récemment, citons 12 de Nikita Mikhalkov (2007, présenté à la Mostre de Venise la même année), L’éclair noir (2009) de Dmitri Kisseliov ainsi que la co-production russo-américaine The Darkest Hour (2011) de Chris Gorak. En 2014, Vassili Serikov sort 22 minutes, un long métrage d’action militaire. S’inspirant de la prise d’otages d’un navire russe ayant eu lieu dans le golfe d’Aden (Somalie) en 2010, l’œuvre est tournée en partie à Moscou. En 2014 également, Nikita Mikhalkov réalise Sunstroke et nous offre ainsi de magnifiques plans de la Volga.

À l’international

Dés 1909, la capitale de la Russie est la vedette du film documentaire Moscou sous la neige du Français Joseph-Louis Mundwiller. Divisé en quatre parties, ce documentaire expose un Moscou typique en passant par le pont du Kremlin, le pont Maréchal ainsi que le Petrovsky Park. En 1994, Marcello Mastroiani et Sophia Loren passent par la capitale dans Prêt-à-porter de Robert Altman. Cette œuvre, dont l’intrigue se passe dans le monde « cruel » de la mode, reçoit une nomination pour le meilleur film ainsi que pour le meilleur second rôle féminin (pour Sophia Loren) aux Golden Globes de 1995. En 2010, le célèbre Léon Tolstoï est à l’honneur dans le film de l’Américain Michael Hoffman (qui a réalisé Le Songe d’une nuit d’été ou encore Gambit : Arnaque à l’anglaise) : Tolstoï, le dernier automne. Tournée en partie à Moscou, l’œuvre se focalise sur les dernières années de l’écrivain russe (campé par Christopher Plummer), entachées par ses relations compliquées avec son épouse (campée par Helen Mirren).  Plummer et Mirren reçoivent tous deux une nomination aux Oscars pour leur performance dans cette œuvre sensible. Deux ans plus tard, le blockbuster Resident Evil : Retribution divise son tournage aux quatres coins du monde et passe ainsi par la place Rouge de Moscou. Paul W.S. Anderson réunit les actrices Milla Jovovich, Michelle Rodriguez et Sienna Guillory dans ce cinquième volet adapté de la série de jeux vidéos éponyme. Plus récemment, le réalisateur Oliver Stone passe par Moscou pour les besoins de son film Snowden (2016). Cette œuvre est fondée sur l’histoire vraie d’Edward Snowden, ancien employé de la CIA et de la NSA, ayant divulgué des informations top secrètes sur le système d’écoute de la NSA. Edward Snowden, déjà au cœur du documentaire Citizenfour (2014), vit en exil à Moscou depuis 2013. À la génèse du projet, Snowden rencontre ainsi Stone en Russie, ce dernier étant alors animé par l’envie de retourner vers un cinéma engagé. Dans cet esprit, Stone réalise le documentaire Conversation avec Monsieur Poutine (2017) durant lequel le réalisateur interviewe Vladimir Poutine, à Moscou. La critique du film est virulante, reprochant à Oliver Stone d’être trop aimable avec le dirigeant. En 2019, Luc Besson débarque dans la capitale russe pour les besoins de son film Anna, qu’il décrit comme étant un mélange entre ses œuvres Nikita (1990) et Léon (1994).

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