L'ÉCARTEMENT DES PLAQUES

C’est ici que l’on contemple la manifestation la plus spectaculaire de la dérive des continents. Chaque année, l’Arabie et une partie de la Corne de l’Afrique s’écartent du continent africain de quelques centimètres au maximum… mais de 1,20 m d’un seul coup lors de la naissance de l’Ardoukoba. Ce qui entraîne la lente montée du continent africain vers l’Europe, menaçant la Méditerranée de disparaître. Les scientifiques prévoient que, dans quelques millions d’années, un océan aussi vaste que l’Atlantique aura pris forme. La croûte terrestre est ici très mince et le magma la pousse. C’est son action qui accentue l’écartement des deux plaques, en agissant dans trois directions différentes :

l’axe de la mer Rouge entre Arabie et Afrique, qui part de Djibouti et remonte jusqu’en Syrie.

l’axe du golfe d’Aden, qui longe les côtes du Nord somalien et sépare Somalie et Yémen.

l’axe le plus long, le plus connu, le plus spectaculaire (car terrestre et ponctué de nombreux volcans actifs), celui du fameux rift (« fissure », « scission » en anglais) africain, qui va du Mozambique au lac Abbe. Vous êtes ici à la jonction de ces trois axes de fracture. Et la dépression afar, terre triangulaire entre Djibouti, Erythrée et Ethiopie, est finalement le seul point d’attache entre les plaques arabique et africaine. Dans cette zone, l’écorce terrestre est étirée et de ce fait particulièrement fine (5 km), et ses mouvements sont permanents. Les séismes sont donc ici très fréquents (de 15 à 20 par jour) mais, heureusement, très rarement perceptibles.