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CENTRE D'OBOCK

Histoire locale - Culture
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Obock, Djibouti
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Autour d’un noyau de maisons regroupées près de la jetée, le quartier des pêcheurs, s’étalent quelques bâtiments espacés. Devant la mosquée, en se dirigeant vers la mer, on traverse un petit plateau construit de maisons rigoureusement alignées, et encore semblables bien que très décaties : ce sont celles des militaires français de l’époque coloniale, toutes proches de la résidence du gouverneur et aujourd’hui habitées par des policiers.

Obock a conservé quelques vestiges de son bref passé de capitale, de ces années où Pierre Soleillet « installait » la France dans la région. Ils sont très peu spectaculaires, mais chargés d’histoire. Le port ne vous impressionnera ni par ses dimensions ni pas son activité (sauf à l’arrivée du ferry et... du qat), mais votre imagination vous permettra sans doute de reconstituer le trafic plus intense qui y régnait jadis. La résidence du premier gouverneur du territoire, le comte Léonce Lagarde, est toujours debout et abrite aujourd’hui le commissaire de la République local. Elle se trouve en bordure de mer, un peu à l’écart du centre, entourée par un petit jardin. Il ne reste pas grand-chose des maisons de marchands, sinon la prison actuelle, autrefois entrepôt de la Société française d’Obock.
Henry de Monfreid possédait ici une maison, ou plutôt l’une de ses maisons dans la Corne de l’Afrique, celle qui fut un temps sa « base principale » (dans les années 1930). D'ailleurs Monfreid et les autres aventuriers européens, qui firent d’Obock leur base, n’auraient jamais pu sillonner la mer Rouge sans l’aide des pêcheurs locaux, notamment les nakhouda (patrons et capitaines de boutre) qui ont un statut à part et gardent un certain prestige. Amoureux d’Obock, il y résida avec sa seconde épouse Armgart et sa fille Gisèle, et y construisit deux bateaux. Vous n’aurez aucun mal à la trouver, sinon les habitants vous indiqueront « la petite maison blanche assise sur le rivage », que l’aventurier regardait longuement.

A l’ouest de la ville s’étend un grand cimetière marin où furent enterrés une centaine de marins français, foudroyés par une maladie contagieuse : les tombes monolithes, en ciment, recouvertes d’un badigeon blanc, sont toutes anonymes, sauf celle d’Elie Thomas Dufant, aide-commissaire de la Marine, venu mourir à Obock en 1891. La blancheur des tombes dans cet environnement minéral, l’écrasante limpidité du ciel, le ressac de la mer comme une horloge universelle font de la visite du cimetière d’Obock une parenthèse, un moment marquant.

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