Préhistoire
Au nord du fleuve, entre Préalpes et Pannonie, ce site apparaît propice pour une occupation humaine et une agglomération précoces. Des fouilles archéologiques attestent, effectivement, des premières habitations dès l'époque paléolithique. De même, une occupation humaine permanente de cette zone au climat favorable, et aux sols fertiles, est avérée dès l'époque néolithique.
Ve siècle av. J.-C
Premiers colons, les Celtes arrivent dans le bassin et y développent une cité qu’ils baptisent Vindobona, ce qui signifie ville blanche.
15 av. J.-C. – Ve siècle
L'épisode romain
C'est au tour des Romains de coloniser la zone. Vindobona, comme l'ensemble de l'ancien royaume norique des Celtes, est annexée à l'Empire romain et devient un poste militaire d'importance au sein de la province de Pannonie. Dès 97, un camp romain s'y implante. Le Danube étant devenu la nouvelle frontière naturelle de l'Empire romain, des fortifications sont édifiées le long du fleuve alors que de l'autre côté du Danube se développe une cité germanique. Le Graben ou fossé occuperait l'emplacement d'un ancien fossé de protection romain. Lors des conflits avec les Marcomans, l'empereur Marc Aurèle installe son quartier général à Vindobona. C'est d'ailleurs ici qu'il serait mort, en l'an 180.
En 212, ce petit centre d'artisanat et de viticulture obtient le statut de municipium, ville de citoyens romains ayant le droit de vote et d'administration. La cité reste sous le contrôle de l'Empire romain jusqu'au Ve siècle. Aux confins de l'Empire, Vindobona, petite cité stratégique au commerce prospère, est convoitée. Elle ne résistera pas aux invasions barbares. Les Avars, peuple germanique, prennent possession du territoire qu'ils dominent durant deux siècles, du VIe siècle au VIIIe siècle.
881
Première mention de Wien
Exit Vindobona ! On ne sait pas exactement quand la dénomination celtique puis romaine de la ville disparaît. Toutefois la première mention écrite qui fait référence à Wien (Vienne) remonte au Moyen Âge. Dans les annales de Salzbourg de 881, un épisode fait état d'une bataille apud Weniam contre les Magyars. Weniam peut se traduire par ruisseau forestier. Mais le doute demeure quant à savoir si Wenian désigne alors la rivière nommée Wien ou déjà la ville qu'elle arrose. Aujourd'hui, en tout cas, on parle de la ville de Vienne et rarement du ruisseau. Celui-ci servit longtemps de force motrice aux moulins avant d'être canalisé et domestiqué. Aujourd'hui partiellement couvert en ville, il ressurgit sauvage et riche en biodiversité dans le 13e arrondissement avec un cheminement de 7 km le long des berges dans une oasis de verdure.
Haut Moyen Âge
Intégrée à la frontière orientale des territoires germaniques, au sein de l'Empire carolingien, Vienne perd en influence durant le haut Moyen Âge, sous le Saint-Empire romain germanique. Elle retrouve de sa superbe en devenant le fief des ducs de Babenberg, puis des Habsbourg, empereurs germaniques de la zone à partir de 1437.
1551
Capitale impériale, catholique et convoitée
Acquise à la Réforme, Vienne est à nouveau catholicisée par les Habsbourg en 1551, devenant dès lors le centre politique de la Contre-Réforme. Mais cette capitale rayonnante attise la convoitise des Ottomans. Par deux fois les armées ottomanes l'assiègent : en 1529, sous Soliman le Magnifique, puis en 1683, où Vienne fut sauvée in extremis par l'armée du roi polonais Jean III Sobieski.
XVIIIe siècle
Grand siècle de la Vienne baroque
C'est l'époque du classicisme et des fastes sous le règne de la grande impératrice Marie-Thérèse. Les familles nobles font édifier de somptueux palais. Johann Bernhard Fischer von Erlach (1656-1723) est l'architecte principal de cette nouvelle Vienne baroque mais n'oublions pas son rival, Johann Lukas von Hildebrandt, architecte officiel de la cour dès 1700, qui signe de nombreux palais. Vienne devient l'une des capitales culturelles du monde allemand, la ville de Haydn et de Mozart, alors même que s'amorce le déclin des Habsbourg face à la montée de la Prusse.
1805
Naissance de l'empire d'Autriche
Les troupes de l'empereur François II sont vaincues par les Français lors des batailles d'Austerlitz et de Pressburg. Après la dissolution, en 1806, de l'ancien Saint-Empire romain germanique, Vienne devient capitale du nouvel empire d'Autriche. Les combats font toujours rage. En 1809, Napoléon et ses troupes triomphent contre l'archiduc Charles d'Autriche-Teschen à Wagram (près de 80 000 morts), à 10 km au nord-est de Vienne. La voie est libre, Napoléon, même très affaibli, assiège la ville. Il est finalement vaincu en 1813. Le congrès de Vienne de 1815 redéfinit les frontières de l'Europe et accessoirement démocratise... la valse de Vienne. Entre deux réunions le Congrès dansait, selon la formule devenue célèbre, adoptant cette nouvelle danse à deux, romantique et encore décriée par la bonne société. Une culture bourgeoise puissante s'y développe, et la ville se modernise avec l'arrivée du tramway, la construction du canal du Danube, l'électrification de la ville et une urbanisation réaménagée autour des grands boulevards. Vienne s'industrialise alors que des problèmes sociaux émergent. Le prolétariat vit au sein de quartiers misérables, alors que la famille impériale, avec les célèbres François-Joseph et Sissi, valse dans les fastes.
1848-1916
L'Empire austro-hongrois
L'empire d'Autriche donne naissance à l'Empire austro-hongrois.
François-Joseph Ier (1830-1916), époux malheureux de la romantique et populaire Sissi, est nommé empereur d’Autriche et roi apostolique de Hongrie. Ce membre de la maison de Habsbourg-Lorraine règne sur l'Autriche et la Hongrie de 1848 à 1916, et préside la Confédération germanique de 1850 à 1866. François-Joseph Ier s'attache à préserver les valeurs impériales tout en donnant quelques nouveaux avantages au peuple. C'est lui qui ouvre les portes des bals et les grilles du Prater. Les royaumes d'Autriche et de Hongrie concrétisent leur égalité lors de la signature du Compromis de 1867. Suite à ce traité, Vienne devient la capitale du nouvel empire. En 1873, Vienne accueille l'exposition universelle et, pour l'occasion, édifie son bel opéra. L'empire poursuit son extension jusqu’à la Première Guerre mondiale et sa capitale se développe comme un centre culturel majeur au sein de l'Europe, creuset d'un formidable foisonnement intellectuel et artistique. Entre 1870 et 1910, Vienne s'urbanise et sa population double, passant de 1 à 2 millions d'habitants. La guerre de 1914-1918 stoppe l'effervescence culturelle et l'expansion de Vienne. Au sortir de la guerre, c'est la crise sociale qui prend le dessus. L'Autriche devient une république.
1919
Vienne, capitale de la République d'Autriche
A l'issue de la guerre, le pays est ruiné et son territoire divisé. Lors de la création, en 1919, de la république d'Autriche, Vienne en devient la capitale. Les années 1920 sont celles de « Vienne la rouge » et de l'austro-marxisme. Dans les années 1920 et 1930, l'urbanisation s'accompagne de réalisations architecturales pionnières pour l'habitat social. Le Karl Marx Hof est le logement social viennois le plus célèbre, construit entre 1926 et 1933 par Karl Ehn, étudiant d'Otto Wagner, chantre de l’Art nouveau.
1939-1945
Seconde Guerre mondiale
On assiste à la montée du fascisme, dans les années 1930. Suite à l'Anschluss, annexion de l'Autriche par le Troisième Reich, en 1938, Vienne se trouve intégrée à l'Allemagne nazie. Sur les 200 000 juifs viennois, 120 000 sont contraints à l'exil et 60 000 périssent dans les camps nazis. Les puissances alliées libèrent la ville de Vienne alors divisée en quatre régions, chacune régie par l'un des pays victorieux.
Années 1950 – 1980
La ville est libérée de cette emprise en 1955. Devenu indépendant, le pays déclare d'emblée sa neutralité perpétuelle et sa capitale se transforme pour accueillir des rencontres internationales et le siège de plusieurs instances des Nations unies. La reconstruction s'effectue portée par le miracle économique des années 1960 : Vienne prospère et innove. La littérature postmoderne, avec Thomas Bernhard, Peter Handke et Elfriede Jelinek, apporte sa pierre, alors que l'artiste Hundertwasser concrétise l'utopie d'un nouvel habitat social. C'est la construction de la ville internationale, troisième siège de l'ONU, des espaces verts, du métro : Vienne tourne le dos au classicisme tout en conservant son dynamisme et son audace. Après 1989, elle reprend son rôle de capitale régionale en accueillant de nombreux immigrés d'Europe du Sud-Est.
2001
Classement à l'Unesco
En 2001, le centre de Vienne est classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Le nouveau siècle voit aussi la naissance d'un sublime complexe culturel et populaire avec la création du MuseumsQuartier.
2019
Qualité de vie
Pour la dixième année consécutive, Vienne remporte la première place du classement mondial Mercer de la ville la plus agréable à vivre ! Qualité de vie, climat économique et politique sécurisé, infrastructures et transports modernes, offres de loisirs culturels et sportifs, bonnes conditions environnementales sont autant d'atouts qui attirent et satisfont chaque année des millions de visiteurs et d'habitants. Ombre au tableau toutefois, la montée d'un populisme qui inquiète les partisans d'une démocratie éclairée et de la liberté culturelle.
2020
Une mairie verte et sociale
Les élections municipales de 2020 ont vu la gauche largement en tête et l’extrême droite s’effondrer.
Le maire sortant social-démocrate Michael Ludwig est arrivé en tête des élections municipales à Vienne. Le Parti SPÖ a remporté 41,7 % des suffrages (+ 2,1 points) alors que le Parti de la liberté d’Autriche (extrême-droite), ébranlé par un scandale en 2019, ne recueillait pas suffisamment de voix pour siéger au conseil municipal. Depuis, la politique municipale en faveur des citoyens les plus modestes, notamment au niveau du logement, se poursuit. S'ajoute une politique d'ouverture et un fort engagement écologique qui participent à faire de Vienne une ville toujours plus agréable à vivre.