Guide de voyage Aoudaghost

Du pôle artistique et commercial que fut la cité caravanière d'Aoudaghost ne subsiste aujourd'hui que des ruines. Assimilé, par bon nombre d'historiens et d'archéologues, à la ville médiévale de Tegdaoust mentionnée par des chroniqueurs, géographes et voyageurs arabes, tels qu'al-Yakubi (IX^e siècle), Ibn Hawqal (X^e siècle), al-Bakri (XI^e siècle) et al-Idrissi (XII^e siècle), ce site archéologique est situé à une quarantaine de kilomètres au nord-est de Tamchekket. Florissant entre les IX^e et XI^e siècles, ce centre urbain a vraisemblablement vu le jour au VIII^e siècle avant d'être progressivement abandonné à compter du XIV^e siècle (les ultimes traces d'occupation humaine remontant à la fin du XVIII^e siècle). Fondée par des Sanhadja, cette métropole disposait, à son acmé, de mosquées, de luxueuses demeures et de monuments collectifs. Plaque tournante du commerce de l'or et du cuivre, étape importante pour les caravanes cheminant de Raqqada et de Sijilmassa (Maghreb) vers l'empire de Ghana, et réciproquement, Aoudaghost perdit son indépendance et sa splendeur au mitan du XI^e siècle (influence croissante de Ghana puis raids almoravides à partir de 1054). Les fouilles, entreprises au début de la décennie 1960, ont confirmé la richesse du tell et de ses environs puisque furent mis au jour des lampes à huile, des bracelets en cuivre, de fragiles récipients en verre et céramiques provenant de l'émirat aghlabide, des bijoux en or et, cerise sur le gâteau, une balance qui pourrait être la plus ancienne d'Afrique de l'Ouest (XI^e ou XII^e siècle), découverte en 1973 et exposée au musée national.