CATHÉDRALE DU WAWEL

Dressée au sommet de la colline du Wawel, dans l'enceinte du château, la cathédrale est sans aucun doute l'église la plus importante de Pologne et un de ses édifices les plus symboliques. À partir du XVI^e siècle les monarques et leurs familles se sont fait ensevelir dans la crypte et, au XIX^e siècle, elle devient aussi un panthéon national. Si sa forme originale de 1364 est maintenue, son apparence est loin d'être uniforme, chaque roi ayant rajouté sa touche à l'édifice. À gauche de l'entrée se trouvent des os du soi-disant dragon du Wawel suspendus à de grosses chaînes en fer (en réalité des os de différentes créatures préhistoriques).

Le mausolée de Saint-Stanislas (mauzoleum Św. Stanisława), saint patron de la Pologne, est la pièce maîtresse de la cathédrale. Ses reliques sont contenues dans un sarcophage sculpté et plaqué en argent, construit à Gdańsk entre 1669 et 1671. Depuis son transfert au Wawel en 1254, les rois lui rendent hommage lors de leur couronnement. Abrité sous un baldaquin baroque en marbre rose et noir, le sarcophage fait l'objet d'un culte : il arrive encore de voir les visiteurs polonais faire une courte génuflexion devant le saint. Sous la monarchie, le saint représentait le droit divin de la nation polonaise et les rois déposaient symboliquement leurs trophées de guerre devant lui. Sur sa droite se trouve le sarcophage de Ladislas Jagellon, grand-duc de Lituanie et roi de Pologne qui vainquit les chevaliers Teutoniques, et fonda sa grande dynastie royale.

La chapelle Sigismond (kaplica Zygmuntowska) de style italien est surmontée par un dôme en caissons décorés de rosaces et recouvert d'écailles dorées. A l'intérieur se trouvent les reines Anna Jagellon, Hedwige, le roi Sigismond I^er le Vieux et son fils Sigismond Auguste. L'autel est composé d'un polyptyque de douze panneaux en argent.

La chapelle de la Sainte-Croix (kaplica Świętokrzyska) conserve le sarcophage de Casimir Jagellon, réalisé en 1492. Cette chapelle est exceptionnelle en Europe puisqu'elle conserve ses fresques originelles d'inspiration byzantine, réalisées en 1470 par des artistes de l'école russe de Pskov.

Sur l'autel du Seigneur-Jésus-Crucifié (Ołtarz z Czarnym Chrystusem) la reine Hedwige aurait eu une vision mystique. Disposé sur une plaque d'argent, son crucifix est composé d'un christ « noir », en bois sombre, intégré à un autel baroque en marbre noir.

Les cryptes royales (Groby Królewskie) permettent de visiter l'endroit où reposent les monarques et les héros nationaux depuis le XVII^e siècle, tels Tadeusz Kosćiuszko, leader de l'insurrection contre les Russes en 1793, ou le maréchal Józef Piłsudski. La crypte de Saint-Léonard, vestige de l'église romane du XII^e siècle, présente le plus de sépultures. La visite des cryptes se termine par le caveau de Lech Kaczynski, le défunt président, ainsi que de son épouse, tous deux décédés dans la catastrophe aérienne du 10 avril 2010 à Smolensk. Reliées aux cryptes royales, les cryptes des Grands Poètes Nationaux (Krypta Wieszczów Narodowych) conservent les sarcophages des deux grands poètes romantiques Adam Mickiewicz et Julius Słowacki dont les dépouilles furent transférées de France où ils avaient vécu exilés. À cela il faut ajouter, depuis 2001, une urne de bronze contenant la terre de la fosse commune où a été enterré, en France, près de Paris, l'écrivain, poète et peintre polonais Cyprian Kamil Norwid. Enfin, depuis le 28 février 2010, ne manquez pas le médaillon de marbre blanc réalisé à l'occasion de 200^e anniversaire de la naissance de Frédéric Chopin. Il s'agit d'une copie du médaillon présent sur la tombe du compositeur, au cœur du cimetière du Père-Lachaise, à Paris. Ainsi, l'ensemble des poètes exilés de ce petit panthéon des artistes sont morts dans l'Hexagone, loin de leur patrie qui leur était si chère.

La visite de la cloche Sigismond se fait par un accès sur l'aile gauche de la cathédrale. Érigée au XIV^e siècle, la tour de Sigismond (Wieża Zygmuntowska) est accessible par un escalier au départ de la sacristie et offre une vue spectaculaire sur la ville. Elle conduit aux cinq cloches de la cathédrale parmi lesquelles figure la cloche Sigismond (1521). Cette cloche est célèbre pour plusieurs raisons : la première, c'est qu'avec ses 2,60 mètres de diamètre et ses 12 tonnes elle est la plus grande de Pologne et la deuxième plus grande au monde ! Pour actionner son marteau de 350 kg, pas moins de 8 hommes sont nécessaires (et des costauds !) ; la seconde, c'est que cette cloche sonne traditionnellement pour annoncer les plus grands événements tels que la naissance ou le décès de rois (ou annoncer des deuils nationaux sous la République moderne) à l'occasion lorsqu'elle sonne, lors d'événements festifs et des fêtes nationales, on peut l'entendre résonner à 30 km à la ronde. Selon la superstition populaire, toucher la cloche permet à ses rêves de se réaliser. Attention toutefois car le sort ne marche qu’une seule fois : si vous la touchez de la main droite, vous aurez l'amour ; si c'est la gauche, vous serez chanceux en matière d’argent ; si vous la touchez avec les deux mains, vous n'aurez rien ! Réfléchissez donc bien avant d'agir...

Le musée de la cathédrale expose différents trésors faisant partie de l'histoire de la cathédrale. Parmi les objets exposés on trouve la lance de saint Maurice, une couronne du XIV^e siècle qui aurait appartenu à Casimir le Grand, le manteau porté par Stanislas Auguste Poniatowski, dernier roi de Pologne, etc.