Cœur de Tokyo, Ginza et Akihabara
Le centre historique de Tokyo s’est construit autour du palais impérial et du vaste parc qui l’entoure. Autour, on retrouve tous les quartiers d’une ville traditionnelle : quartier d’affaires, de shopping, de culture et de loisirs.
Kasumigaseki. Le petit quartier de Kasumigaseki rassemble des ministères ; là s’élèvent les principaux bâtiments administratifs de la capitale.
Yotsuya. Le quartier de Yotsuya ferme la boucle autour du palais impérial. C’est un quartier étudiant, remarquable surtout pour l’église catholique Saint-Ignace, qui fut offerte par la Mairie de Brooklyn et l’Université catholique de Sainte-Sophie, fondée en 1914.
Ginza. Ginza fait partie des quartiers les plus connus, les plus adulés et les plus chers de Tokyo. En 1990, le mètre carré avait atteint le chiffre colossal d’un million de francs (environ 150 000 €). Ce quartier est constitué de deux voies parallèles s’étendant du sud-ouest au nord-est, la Chūō-dōri et la Shōwa-dōri, traversées par une grande avenue orthogonale, Harumi-dōri, qui s’élance du nord-ouest au sud-est. L’avenue est fermée à la circulation tous les dimanches, pour que les Tokyoïtes puissent profiter au maximum de chaque boutique.
Marunouchi-Nihombashi. Ici commence le monde feutré de la finance avec les larges façades de certains grands bâtiments en pierre. C’est dans ce quartier que se trouvent les sièges sociaux des grandes banques nippones et internationales, ainsi que les sièges des compagnies d’aviation et de la grande poste centrale.
Akihabara. Aujourd’hui quartier central, Akihabara était la porte nord-ouest d’Edo. Dès les années 1930, Akihabara devient le lieu de vente privilégié des articles d’électroménager. Dans les années 1980, l’électroménager perd son intérêt, et Akihabara, aussi appelée Akiba, la ville électrique, devient un centre de vente de produits informatiques et d’électronique. Le quartier attire alors une nouvelle population d’« otaku », les fana d’informatique, mais aussi de jeux vidéo et de mangas. Cette culture otaku a modelé le quartier.
Akasaka, Roppongi et Shiodome
Quartiers centraux, Akasaka et Roppongi forment le cœur du Tokyo riche et cosmopolite. Hauts buildings, restaurants occidentaux et hôtels luxueux sont la norme.
Akasaka – Nagata-chō. Cette zone abrite une multitude de petits quartiers dont Akasaka – Nagata-chō où siège le gratin de la finance. Pendant le shogunat Tokugawa, cette zone était celle des résidences des seigneurs qui, en 1868, quittèrent Edo pour repartir vers leurs terres natales.
Shinbashi. A l’est d’Akasaka, se trouve le petit quartier de Shinbashi. Il s’agissait autrefois de la zone des geishas. Il est encore possible aujourd’hui de voir autour du théâtre Enbujō, les maisons de thé et quelques restaurants fréquentés par ces dames en kimono.
Roppongi. Depuis les années soixante, Roppongi est devenu le quartier privilégié des étrangers invités par leurs partenaires japonais. C’est ici que se sont multipliés les bars et boîtes de nuit, mais également les restaurants de très bonne qualité, en raison de la proximité avec les ambassades et consulats. C’est un quartier idéal pour sortir et faire la fête.
Shiodome. Autrefois zone de marécage, puis terminus ferroviaire, Shiodome est devenu un des quartiers les plus modernes de la ville depuis un projet de modernisation du milieu des années 1990. On y compte désormais une forte concentration de gratte-ciel. Proche de Ginza, ce n’est pas le quartier le plus touristique de Tokyo, mais il est représentatif d’un planning urbain moderne.
Odaiba
Regroupement d’îles artificielles dans la baie de Tokyo, Odaiba est un ancien site industriel réaménagé à la fin des années 1980. Larges avenues, bord de mer, il y souffle un air de station balnéaire et de relaxation. Le quartier a récemment été mis à l’honneur, puisque c’est là qu’ont lieu de nombreuses épreuves olympiques en 2020 et que le nouveau marché aux poissons de Toyosu a déménagé tout près.
Odaiba. C’est à Odaiba que se trouvaient les canons, placés là par le shogun afin de protéger la ville de la menace du Commodore Perry, en 1853. Ce n’est pourtant pas pour ce fait historique qu’Odaiba attire des foules de Tokyoïtes, particulièrement le week-end. Jeunes couples, familles, tout le monde vient se reposer à Odaiba. Les avenues spacieuses ont un air de ville américaine renforcé par la présence d’une petite statue de la Liberté.
Tennozu-Isle. Presqu’île artificielle située en face d’Odaiba, à l’ouest de celle-ci. Le nouveau quartier qui s’y est construit depuis quelques années est encore peu fréquenté par les touristes, mais il est prometteur. La ville a pour ambition d’en faire un nouveau « hub » pour l’art contemporain, en y encourageant l’installation de musées, galeries et magasins. Si la majeure partie de l’île reste encore assez calme, il est très agréable de flâner le long des anciens docks et de boire un verre en terrasse au bord de l’eau.
Shinjuku et Shin-Okubo
Shinjuku. Que n’a-t-on dit sur Shinjuku ? À vrai dire, ce quartier a toujours eu une réputation sulfureuse. Au XXe siècle, cette zone est vite devenue le baromètre des mutations de la société tokyoïte. À n’en pas douter, la gare, qui attire 3,5 millions de voyageurs par jour, constitue le centre du quartier. Elle a également pour fonction de couper d’une manière brutale l’arrondissement en deux, l’est et l’ouest. À l’ouest, le Shinjuku moderne où se sont installés les grands hôtels, les administrations, les gratte-ciel et le grand hôtel de ville depuis 1991. À l’est, les grands magasins et les quartiers de plaisir.
Kabuki-chō. Situé au nord-est de Shinjuku, le quartier de Kabuki-chō s’est développé vers 1950. S’il y a une zone où la prostitution est omniprésente à Tokyo, la voilà. Le quartier n’est pas dangereux et, de jour, il n’a l’air de rien. Quand vient la nuit, néons et musiques assourdissantes envahissent les rues, et bars, karaokés, love hôtels et club-cabarets ouvrent leurs portes. Dans les années 1980, le quartier avait une réputation sulfureuse en raison des groupes de yakuza qui y régnaient en maîtres, mais ces dernières années, l’ambiance s’y est considérablement assagie. Gare toutefois aux rabatteurs qui peuvent vous entraîner dans des bars et vous faire payer des sommes exorbitantes.
Shin-Okubo. Dans les années 1980, l’ouverture des frontières sud-coréennes d’un côté, et le besoin de main-d’œuvre de l’autre, a conduit à une vague d’immigration coréenne, qui s’est installée au nord de Shinjuku. Le boom récent du quartier est dû à l’intérêt croissant des Japonais pour les produits culturels coréens comme la K-pop et les dramas. C’est un coin très animé qui a toujours l’air bouillonnant d’activité. L’assainissement de Kabuki-chō rend par contraste ce quartier d’autant plus vibrant.
Ikebukuro
Ikebukuro a toujours été considéré comme une sorte de faubourg de Shinjuku, moins drôle, moins fou et plus besogneux. Toutefois, les temps ont changé et, ces dix dernières années, Ikebukuro attire les jeunes femmes otaku fans de cosplay et de mangas. Le quartier a un petit air d’Akihabara au féminin.
La gare est coiffée par l’un des plus grands centres commerciaux du monde, le Seibu depāto et par le complexe Sunshine City. À l’est, des magasins chics, des boutiques à la mode, des cafés avec terrasse. À l’ouest, la vie nocturne attire une clientèle d’étudiants ou de petits ouvriers.
Shibuya et Harajuku
Shibuya est probablement, après Shinjuku, le quartier de Tokyo qui voit défiler le plus de monde en une journée. Les magasins attirent une clientèle jeune, les restaurants sont innombrables et la culture pop japonaise à portée de main.
Harajuku est le quartier des jeunes dont ils n’entendent pas céder un pouce de terrain. Pendant les années 1980, c’était le rendez-vous, dans le parc de Yoyogi, des rebelles au système et au carcan japonais. Après l’intervention de la police et la fermeture du parc, la vague de jeunesse anticonformiste a déferlé pendant les week-ends dans les rues de Omotesandō. Ce fut la génération « pousse de bambou » (Takenoko-zoku, du nom de la boutique Takenoko à l’origine de ce style), qui a investi la ville par les sons et les couleurs. Tout cela suivait inévitablement la mode ou la précédait. Piercing, cheveux aux coupes grunge, trash ou destroy, les mots ne suffisent pas à dire l’énergie que produisaient ces adeptes du rock des années 1950. De petits groupes se formaient, entre garçons ou entre filles, avec un poste-magnéto déposé sur l’asphalte. On peut encore en voir quelques-uns le week-end à l’entrée du parc.
Omotesandō est un autre quartier chic et branché. À partir de la gare de Harajuku, une rue descend le long de la voie ferrée. Si l’on tourne à droite, on entre dans une petite rue grouillante de monde, surtout le dimanche, du nom de Takeshita-dōri. Elle permet, en tournant à gauche par la suite, d’atteindre le sanctuaire Tōgō. La rue est un fouillis de petites boutiques colorées qui fait penser un peu à ce que fut Soho à Londres, vers 1965.
Daikanyama est la partie plus haut de gamme et plus résidentielle de cette zone de la ville. Situées juste au sud de Shibuya, les rues huppées de Daikanyama, calmes et arborées, sont particulièrement agréables pour une promenade d’une demi-journée. Encore peu touristique, cette zone de la ville est pleine de charme et idéale pour flâner tranquillement de cafés en galeries et boutiques de mode.
Shimokitazawa est réputé pour être le quartier à la fois jeune et vintage de Tokyo : c’est un peu le pendant « roots » de Harajuku, juste à l’ouest de celui-ci, dans l’arrondissement de Setagaya. On y trouve des centaines de friperies, des magasins d’antiquités, des disquaires, et de petits restaurants bon marché. Le relief et les rues étroites donnent à ce quartier une apparence de village au cœur de la grande-ville.
Ueno, Yanaka et Asakusa
Ces quartiers sont souvent dénommés shitamachi, la ville basse. Traditionnellement, la ville basse s’opposait à ce qui constituait la yamanote, ville haute. Les quartiers de la ville basse étaient plus populaires, et les risques d’inondations et d’incendies plus communs. Avec l’extension de la ville, le terme de shitamachi vient à désigner des quartiers plus traditionnels au nord de la ville, où les rues sont sinueuses et où l’on trouve encore de nombreux petits commerces et ateliers.
Asakusa. « Vieux » quartier de Tokyo, dès le XIXe siècle, Asakusa devient le quartier à la mode où l’on développe un certain dandysme, une esthétique (iki et inase) à la fois l’apanage des reclus et des bourgeois. L’activité se développe autour du temple Sensō-ji, où fleurissent les nagaya (maisons en longueur où se réfugiaient les travestis). Asakusa a beaucoup souffert du tremblement de terre de 1923 et des bombardements de la Seconde Guerre mondiale, mais il y subsiste toujours un parfum d’un autre Tokyo.
Ryōgoku. Séparé du reste de Tokyo par le fleuve Sumida, Ryōgoku avait été relié à Tokyo en 1659 par la construction d’un pont. Si le quartier passait jusqu’ici pour un peu terne, il connaît actuellement une profonde transformation et une remise en valeur immobilière. Les fans de sumo ne manqueront pas d’y aller, puisque c’est là que se situe le Kokugikan qui accueille aussi les épreuves de boxe des J.O. 2020.
Ueno. C’est à Ueno, à l’est d’Edo, qu’arrivaient les paysans ou migrants du nord de Honshū. La station fut ouverte en 1880 et ce n’était à l’époque qu’une modeste gare de bois avec un toit de tuiles. Situé au cœur de la ville basse, Ueno a gardé l’aspect populaire et un peu désuet des anciens quartiers de la capitale. Dans le magnifique parc, on trouve un certain nombre de musées et de galeries parmi les plus riches de la capitale.
Yanaka. Situé tout à côté d’Ueno, ce quartier préservé des guerres est chéri par les Tokyoïtes qui y retrouvent avec nostalgie la ville du début du XXe siècle. Il regorge de temples, de vieux magasins et de boutiques d’artisans. Certains endroits sont magiques, comme le « tunnel de cerisiers » sur l’avenue Sakura-dōri, lorsque les arbres sont en fleurs. Malgré la fréquentation en hausse, le calme et la sérénité y règnent.