PALAIS DU KHAN (ХАНСКИЙ ДВОРЕЦ)

Au sommet de la hiérarchie tatare, se trouvait le prince, ou le roi, appelé khan. Le plus beau palais de ces khans que l’on peut encore visiter est bien celui de Bakhtchissaraï. Les Tatars de Crimée se sont convertis assez tard à l’islam, au XVI^e siècle. Les khans de Crimée s’allient alors avec les Turcs. C’est à cette époque que la capitale est déplacée de Salkhat (aujourd’hui Staryi Krym) à Bakhtchissaraï, littéralement « la ville des jardins ». La construction du palais se poursuit tout au long du XVI^e siècle. Le palais a connu le faste de la cour des khans et les destructions des envahisseurs. Le dernier khan quitte Bakhtchissaraï en 1783, devant l’avancée des troupes russes, mais Catherine II, qui fit détruire la plupart des mosquées, épargna ce superbe palais, un palais de jardins et de fontaines, où la fraîcheur des allées et des antichambres, qui ont abrité les chuchotements des femmes du harem, tranche avec le silence des montagnes désertiques qui entourent la résidence des khans. C’est dans cet exotisme oriental que Catherine II décide de séjourner lors de son voyage en Crimée en 1787. Le portail en fer est la partie la plus ancienne du palais, sa construction date de 1503 et est l’œuvre d’un maître italien. Le portail débouche sur le jardin du palais. L’ensemble est prodigieux de fraîcheur et de calme… quand il n’est pas envahi de touristes. La principalea attraction est la fontaine aux Larmes, réalisée par un maître perse à la demande de l’un des derniers khans, Krym Guraï, qui serait devenu fou de douleur après la mort de sa fiancée. Cette fontaine a inspiré Pouchkine pour son poème La Fontaine de Bakhtchissaraï. Le harem est bien conservé avec la partie réservée aux hommes et celles aux femmes. Les tapis datent, pour la plupart, de l’époque des khans. Enfin toute une partie du palais a été transformée en musée où on peut voir des exemples de costumes et objets d’intérieur des khans et de leur cour. En retournant dans le jardin, on peut visiter les cimetières des khans et admirer la tombe de Dilyara Bikech, la fiancée de Krym Guraï, à l’entrée du cimetière.