RUE ABOVIAN
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Elle distille un discret charme fin de XIXe siècle. Portant le nom du grand écrivain du XIXe siècle qui modernisa la langue arménienne et dont la statue se trouve à l’autre extrémité de cette longue artère traversant Erevan du sud au nord, la rue Abovian est sans doute l’une des plus pittoresques de la capitale, l’une des plus élégantes aussi. Bordée d’immeubles de deux étages à balcons datant du XIXe siècle, c’est l’une des rares en tout cas qui donne une idée de ce que pouvait être Erevan au début du XXe siècle, ce qui explique l’attachement de ses habitants à cette rue, malgré des décennies d’une propagande dénigrant l’architecture « bourgeoise » de l’époque tsariste…
On constate aujourd’hui un effort pour rénover ce patrimoine en déshérence. Au tout début de la rue, l’un des plus importants hommes d’affaires de la ville a reconstruit à l’identique un de ces immeubles, investi par un centre commercial vendant des produits de marques occidentales. Tout en construisant des immeubles à échelle humaine dans les anciens terrains vagues, on restaure autant que faire se peut les immeubles encore debout de ce style qu’on appelle ici « Nikolaï », en référence au tsar Nicolas II sous le règne duquel ils furent construits. Il s’agit d’immeubles de style néobaroque russe aux frontons ouvragés, passés au crépi pastel, ou en pierre de taille noire avec, parfois, une inspiration orientale dans l’ornementation, comme l’ancien siège du gouvernement de la Ire République, qui abrite aujourd’hui une institution de l’Eglise arménienne (n° 7). Au n° 14, la façade ocre aux grosses colonnes blanches de l’hôtel Tulip Yerevan donne un charme italien à une petite place en demi-cercle, rebaptisée depuis peu place Charles-Aznavour, où le cinéma Moskva lui fait vis-à-vis. Et c’est vrai que l’on prend plaisir à déambuler sous les grands arbres, dans la fraîcheur des fontaines, à s’attabler aux terrasses des cafés installées sur les trottoirs pour regarder flâner les passants, nombreux dans cette rue qui voudrait se donner des airs de Champs-Elysées avec ses commerces de luxe. Une fois arrivé à la Galerie des tableaux d’enfants (n° 13), plutôt que de tourner à gauche et gagner la place Azadoutioun par l’avenue Sayat Nova, la verdure de la rue Abovian nous invite à la remonter plus au nord, en laissant à notre droite le haut immeuble de l’hôtel Ani Plazza. Les constructions visibles dans la deuxième partie de la rue Abovian sont plus récentes, et ne laissent pas deviner la présence du plus ancien monument de la ville, l’église Katoghiké (XIIIe siècle) ; juste après l’angle de la rue Sayat Nova, sur le trottoir de gauche, l’antique et frêle chapelle est en effet dissimulée dans une cour d’immeubles de type HLM sans caractère, qui ne la mettent pas vraiment en valeur. Plus haut, la rue Abovian est coupée par le boulevard de ceinture et forme une place qui est devenue le rendez-vous de la jeunesse, ce qui est somme toute naturel puisque la station de métro toute proche s’appelle Iéridassartakan (« de la jeunesse ») en référence à un immeuble situé plus haut, à l’extrême limite de la rue Abovian, le Palais de la Jeunesse, une haute tour ronde dont le dernier étage est occupé par un restaurant panoramique tournant. Les jeunes aiment se retrouver dans les allées de verdure du boulevard circulaire (l’université d’Erevan se trouve dans son prolongement à gauche) pour prendre un pot dans les nombreux cafés au son de la musique rap, techno ou rabiz braillée par les transistors des vendeurs de cassettes, se donner des illusions de Mac Do dans les fast-foods locaux, flâner devant les bouquins, lunettes et autres objets vendus sur les étals. Le soir, l’animation est aussi garantie, avec le café Arakast (« voilier ») dont la terrasse, au bord d’un bassin, attire une population « branchée » selon les critères locaux.
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Avis des membres sur RUE ABOVIAN
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