Située à quelques latitudes du cercle polaire dans un cadre naturel unique, entrelacs de dizaines d'îles séparées par des bras de fleuves, rivières et canaux, la ville de Pierre le Grand est sortie du néant comme d'un rêve, il y a un peu plus de trois cents ans. Il y a l'Ermitage bien sûr, plus grand et plus ancien musée du monde. Il y a la perspective Nevski et ses magnifiques façades. Il y a Petrodvorets, le Versailles russe, et ses fontaines. Mais Piter, comme l'appellent affectueusement ses habitants, n'est pas qu'une belle endormie et les Nuits Blanches offrent à cette ville unique un moment de grâce à nul autre pareil. Après un long et très rigoureux hiver qui s'étire dans la nuit de novembre à mars, l'arrivée des beaux jours est un basculement vers une célébration de la vie si enthousiaste que le soleil lui-même en oublie de se coucher !

Musées de légende

Visiter l'Ermitage pour la première fois est un choc. Surtout si l'on arrive depuis la Perspective Nevski en passant sous l'arc de l'État-Major. Ses murs vert pistache, flanqués d'une rafale de colonnades blanches, triomphent à l'autre bout de la place du Palais. La première impression restera la bonne : tout ici n'est que démesure. Trois millions d'oeuvres, dix kilomètres de galeries, 400 salles... Une vie ne suffisant pas à déflorer tous les trésors de ce musée, des choix s'imposent ! Passer quelques heures en compagnie des peintres flamands, découvrir la plus grande collection de Matisse au monde ou bien se ruer directement sur l'or des Scythes.

La réputation mondiale de l'Ermitage éclipse bien souvent celle du Musée russe. À tort !

Il est en effet consacré à l'art russe, moins connu du public occidental, mais fourmillant d'artistes, tels Chagall, Kandinsky ou Malevitch, dont les oeuvres bouleverseront des générations de peintres.

Paradis des promeneurs

Étudiants fauchés, romanciers de génie, mères de famille, vendeurs ambulants, jeunesse dorée, touristes, hommes sandwich, amoureux transis, familles endimanchées... Tout Saint-Pétersbourg déambule le long de ses vastes trottoirs. Il en est ainsi depuis Gogol pour qui : " Il n'y a rien de mieux que la Perspective Nevski, à tout le moins à Saint-Pétersbourg ; pour celle-ci, elle est tout. " De l'Amirauté à Saint-Alexandre-Nevski, cette artère principale charrie un incroyable imbroglio humain. Ancrée dans la réalité russe avec ses contrastes sociaux et son dynamisme tous azimuts, cette avenue invite à une promenade dans l'histoire pétersbourgeoise. Au 18, l'ancienne pâtisserie Wolf & Béranger, devenue depuis le Café littéraire, était le Q. G. de Pouchkine. Au 17, le délire baroque du palais Stroganov continue à faire tourner les têtes. La cour accueille d'ailleurs aux beaux jours un buffet bon marché, dans un cadre magique.

Un joyeux bazar règne le week-end devant la station de métro Gostiny-Dvor : des kiosques proposent billets de théâtre et excursions, des manifestations de stalinistes nostalgiques font sourire les plus jeunes, des babas vendent à la sauvette des fleurs du jardin...

Bref, toute la ville se donne rendez-vous au pied des boutiques de luxe de Gostiny-Dvor.

La majestueuse avenue est ponctuée de ponts et canaux qui ont donné à cet archipel artificiel de 42 îles le surnom de " Venise du Nord ". Suivre la Moïka, le canal Griboyedov ou la Fontanka, c'est glisser dans l'intimité de la ville et se perdre dans de douces rêveries.

Au coeur de l'hiver ou pendant les nuits blanches, ils offrent de longues promenades hallucinatoires le long de palais qui reflètent cette subtile lumière du Nord.

Une renaissance de 60 jours

Car les Nuits Blanches (Bieliye Notchi), avec 18 heures de jour et 6 heures de nuit claire,  sont la meilleure période pour visiter la ville. Si les " véritables " nuits blanches ont lieu lors des 3 dernières semaines de juin, le phénomène est manifeste de fin mai à fin juillet. Durant cette renaissance festive de quelque 60 jours, plus rien ne semble séparer le jour de la nuit et la ville s'anime soudain d'une joie exaltante. La rue Liteiniy Prospekt avec ses bars underground s'emplit à toute heure d'une foule de fêtards bière à la main, tandis que la rue Rubinshteyna et sa vingtaine de restaurants résonne. Sur la place des Arts, les amoureux s'embrassent sur les bancs face à la statue de Pouchkine. Tel un tableau de maître, le ciel habille la perspective Nevski de teintes bleu irisé, rosées, ocre et violettes.

On s'émerveille de voir les ponts se lever à 1h du matin (afin de laisser passer les gros bateaux), avec leurs lampadaires inclinés à 45 degrés - obligeant à emprunter de petits bateaux pour traverser le fleuve -, avant de se rabaisser à 6h du matin. En l'absence de bateaux-navettes, il faudra prendre un taxi le long des canaux quitte à parcourir 5 à 10 km mais le spectacle du trajet le long des quais au fil de l'eau dans le jour nocturne est presque un incontournable d'une visite à cette période ! Et cela vaut largement les quelques centaines de roubles de la course.

Spectacles et tables au diapason

La " Venise du Nord " fait son carnaval, Piter est une fête et les hauts lieux du spectacle vivant se mettent au diapason pour célébrer le retour des beaux jours et d'un soleil qui ne veut plus se coucher. Le plus célèbre et emblématique d'entre eux, l'illustre théâtre Mariinsky, propose ainsi le remarquable festival international des Étoiles des Nuits Blanches. De fin mai à la mi-juillet (du 24 mai au 17 juillet en 2019), la riche programmation du festival présente les meilleurs danseurs et chanteurs d'opéra du moment dans deux lieux, mythiques : le Mariinsky et le théâtre de l'Ermitage. La fête des Voiles Écarlates est un autre grand moment. Nommée d'après le roman d'aventure d'Alexandre Grine et célébrée le week-end le plus proche du solstice d'été, elle marque la fin de l'année scolaire pour tous les étudiants : concerts, festivals, défilés, feux d'artifice et passage d'un immense voilier aux voiles écarlates sur la Neva, c'est un moment de ferveur réjouissant.

Nuits Blanches ou pas, les restaurants restent généralement ouverts jusqu'à 2h du matin et de nombreuses enseignes sont ouvertes 24h/24 sur la perspective Nevski. Pour déguster un succulent boeuf Stroganoff, et autres pièces de viandes réconfortantes, direction le Stroganoff Steak House, ses grandes salles aux voûtes de pierre et planchers massifs.  Pour découvrir une large palette de la gastronomie russe à très bon prix, la Russkaya Ryumochnaya est une valeur sûre plébiscitée par des générations de locaux. Comme le Shalyapin pour la haute cuisine. Le musée de la Vodka russe échappe quant à lui aux poncifs des musées-boutiques de liqueurs habituels et ses visites guidées didactiques, sans oublier l'inévitable dégustation en fin de parcours, permettent d'en connaître tous les secrets. De quoi prendre des forces pour arpenter les rues dans une lumière irradiante. Le mouvement c'est la vie, Saint-Pétersbourg n'attend plus que vous, alors entrez dans la danse !

 

Infos futées

 

Quand ? Pour vivre les nuits blanches, rendez-vous de fin mai à début juillet. Les nuits " les plus blanches " étant celles des 3 dernières semaines de juin.

 

S'y rendre. Air France et Aeroflot proposent des vols directs entre Paris et Saint-Pétersbourg.

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Utile. Attention, un visa touristique est nécessaire pour se rendre à Saint-Pétersbourg. Il est délivré au service consulaire de l'ambassade de Russie.

AMBASSADE DE RUSSIE - Plus d'informations sur le site

OFFICE DE TOURISME DE SAINT-PÉTERSBOURG - Plus d'informations sur le site

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