Découvrez le SAINT-PÉTERSBOURG (САНКТ-ПЕТЕРБУРГ) : A l'écran (Cinéma / TV)

Si féerique que soit Saint-Pétersbourg, les rapports que la ville entretient avec le 7e art ne sont pas des plus diversifiés et remarquables, contrairement à ce qu’on voudrait peut-être croire. Passant d’abord par une longue phase soviétique (Les Derniers Jours de Saint-Pétersbourg de V. Poudovkine en 1927), comme le cinéma russe général, il est ensuite principalement constitué d’adaptations d’œuvres littéraires russes comme Anna Karénine de Léon Tolstoï ou L’Idiot de Fiodor Dostoïevski (il existe à peu près dix versions cinématographiques, pour chacun de ces romans). Certains réalisateurs russes comme Alexandr Sokourov, Kirill Serebrennikov ou encore Youri Mamine, arrivent pourtant à mettre la ville en lumière. À l’international, Saint-Pétersbourg sert souvent de décor d’arrière-fond et permet aux réalisateurs occidentaux de sublimer leurs œuvres avec des vues imprenables de la ville (La Maison Russie, Golden Eye, Les Poupées russes…).

Le cinéma comme reflet de l’Histoire

C’est à Saint-Pétersbourg que, pour la première fois en Russie, a lieu une séance de cinéma. Le 4 mai 1896, soit six mois après la première projection parisienne, les frères Lumière dépêchent sur place deux envoyés, Émile Doublier et Charles Moisson. En 1927, Vsevolod Poudovkine réalise l’œuvre muette Les Derniers Jours de Saint-Pétersbourg où la ville sert de décor à l’histoire d’un ouvrier de Piter se retrouvant dans l’obligation d’aller au front lorsque la guerre éclate. L’ère soviétique porte un coup dur à l’industrie cinématographique en Russie et a fortiori dans la ville de Saint-Pétersbourg, où presque aucune production russe ou étrangère ne se tourne. Ainsi, hormis de nombreuses œuvres soviétiques comme celle de Poudovkine, il existe peu de films tournés ou se déroulant à Saint-Pétersbourg. On remarque tout de même Les Aventures incroyables des Italiens en Russie (1973) d’Eldar Ryazanov et Francesco Prosperi, où un secret divulgué par une émigrante russe sur son lit de mort, emmène une petite troupe de personnages italiens à traverser le monde pour arriver dans la ville russe. En 1994, Youri Mamine réalise Salades russes, une comédie fantasmagorique fine et extrêmement drôle où un professeur de musique découvre accidentellement l’existence d’un passage vers Paris dans le placard de sa komunalka à Saint-Pétersbourg en pleine perestroïka. En 1997, Le Frère d’Aleksei Balabanov est présenté au Festival de Cannes dans la section Un Certain Regard. Le début des années 2000 amène tout d’abord L’Arche russe d’Alexandr Sokourov (2002) où deux voyageurs, dans l’espace et le temps, se promènent à travers les couloirs du palais d’Hiver, sans être visibles, en observant les personnages historiques et la vie du palais durant les trois siècles de son existence. L’Ermitage est repensé comme une sorte d’Arche, le centre de tout le patrimoine culturel et spirituel de la Russie. Ce film poétique est aussi une prouesse technique puisqu’il a été tourné en une journée sur un seul plan-séquence de 96 minutes. En 2003, sort Progulka d’Alexei Uchitel. Une histoire d’amitié, d’amour et de trahison se déroulant sur 24 heures dans les décors insaisissables de la ville. Puis Piter FM d’Oxana Bichkova, en 2006, parle presque autant de la ville de Piter que de ses personnages qui en sont amoureux. La ville, dans sa splendeur estivale, vient à son tour les aider à surmonter les hauts et les bas de la vie. Plus récemment, Alexei Uchitel sort Matilda (2017) tandis que Kirill Serebrennikov réalise Leto (2018), adaptation libre de l’autobiographie de Natalia Naumenko relatant sa relation avec Viktor Tsoi, un chanteur de rock soviétique. Le film tourné à Saint-Pétersbourg prend place dans la culture rock underground de Russie des années 1980. Leto est en sélection officielle au Festival de Cannes la même année et remporte le Prix de la meilleure musique.

La littérature russe au cinéma

Les années 1990 amènent principalement des adaptations littéraires dans les productions tournées à Saint-Pétersbourg. Ainsi on compte une dizaine d’adaptations du célèbre roman Anna Karénine de Léon Tolstoï. L’une des versions les plus connues est sans doute celle de 1997 réalisée par Bernard Rose, avec Sophie Marceau et Sean Bean. Première œuvre occidentale entièrement réalisée en Russie post-soviétique. Cette adaptation nous fait voyager dans tout Saint-Pétersbourg, notamment au palais d’Hiver, époustouflant de beauté. Plus tard, la version de Joe Wright avec Keira Knightley et Jude Law en 2012 est cependant tournée entièrement en Angleterre. Citons également la version de 2007 de Sergueï Soloviov, diffusée en 2009 en cinq épisodes sur la chaîne de télévision russe Pierviy Kanal. Le roman L’Idiot de Dostoïevski (dont l’intrigue se passe en partie à Piter) comprend lui aussi un bon nombre d’adaptations cinématographiques. La première version remonte à plus d’un siècle, puisqu’elle date de 1910. Les œuvres L’Amour Braque (1985, avec Sophie Marceau et Francis Huster) et Soigne ta droite (1989, de Jean-Luc Godard, avec Jane Birkin) sont également librement adaptées du roman de Dostoïevski. En 1999, le poème d’Alexandre Pouchkine, Eugène Onéguine, est adapté au cinéma sous le simple nom d’Onéguine. Réalisé par Martha Fiennes, ce film avec Liv Tyler et Ralph Fiennes, offre aux spectateurs de magnifiques vues de Saint-Pétersbourg, peut-être parfois au détriment de l’histoire et de sa mise en scène.

À l’international

On ne compte que quelques œuvres originales tournées à Saint-Pétersbourg. Bon nombre d’entre elles utilisent la ville principalement pour ses vues spectaculaires. En 1990, Fred Schepisi réalise le thriller d’espionnage La Maison Russie avec Sean Connery et Michelle Pfeiffer, où Saint-Pétersbourg est mis à l’honneur dans des plans romantiques à couper le souffle. En 1995, James Bond passe dans un Saint-Pétersbourg presque post-apocalyptique dans Golden Eye. Un an plus tard, Minuit à Saint-Pétersbourg (1996) nous offre également de magnifiques plans des principaux monuments de la ville. On retrouve Saint-Pétersbourg dans Raspoutine (1996) du réalisateur Uli Edel. Le protagoniste historique est campé par Alan Rickman tandis que Ian Mc Kellen interprète le dernier tsar de Russie, Nicolas II. En 1997, la fille présumée disparue de Nicolas II inspire l’histoire d’Anastasia, dessin animé culte auprès des millenials. En ce qui concerne les œuvres occidentales passées par Saint-Pétersbourg dans le début des années 2000, citons le film La Chute (2004) d’Oliver Hirschbiegel, retraçant les derniers jours d’Hitler ou Les Poupées russes (2005) du français Cédric Klapisch, suite du très populaire L’Auberge espagnole (2002) avec Romain Duris dans le rôle principal. En 2010, Léon Tolstoï est à l’honneur dans le film Tolstoï, le dernier automne de Michael Hoffman (Le Songe d’une nuit d’été, Gambit : Arnaque à l’anglaise). Tournée en partie à Saint-Pétersbourg (et à Moscou), l’œuvre se focalise sur les dernières années de l’écrivain russe (campé par Christopher Plummer), entachées par ses relations compliquées avec son épouse (campée par Helen Mirren). Plummer et Mirren reçoivent tous deux une nomination aux Oscars pour leur performance dans cette œuvre sensible. Plus récemment, la ville est le décor d’une romance entre Helena Noguerra et Thierry Neuvic dans le téléfilm Coup de foudre à Saint-Pétersbourg (2019).

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