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La stabilisation du climat entraîne la sédentarisation des tribus nomades qui occupent le territoire depuis plusieurs millénaires. Les principales tribus indigènes installées dans la région de l’actuelle Nouvelle-Angleterre sont les Abenaki, les Massachusetts, les Mohicans, les Nipmuc, les Tuxis, les Wampanoags et les Wawenock. Leur mode de vie repose sur la cueillette, la chasse et la pêche. Ils ont également appris à cultiver certaines variétés de plantes comme le maïs, les haricots et les courges.
1620
Les Pères pèlerins, des dissidents religieux ayant fui l’Angleterre et l’Europe avec femmes et enfants, arrivent à Cape Cod après une traversée de soixante-six jours à bord du Mayflower. Un mois après leur arrivée à Cape Cod, les colons s’installent à Plymouth, où ils fondent la seconde colonie anglaise permanente. Le premier hiver sur place est catastrophique : le froid, les maladies et le manque de nourriture entraînent la mort de la moitié des membres de la colonie. Les autres doivent leur survie à l’intervention du chef de la tribu des Wampanoags, qui leur apprend à pêcher, chasser et cultiver la terre de leur nouveau pays.
Automne 1621
Pour célébrer la première récolte, les colons organisent un grand festin auquel ils convient les Wampanoags afin de leur exprimer leur gratitude. Du gibier, des dindes sauvages, du poisson, des baies, des courges et des fruits sont dégustés. De ce repas partagé naît la tradition de Thanksgiving, devenue l’une des fêtes les plus chères aux yeux des Américains.
1630
Une groupe de puritains quitte Salem pour fonder la ville de Boston.
1692
Des rumeurs de sorcellerie circulent non loin de la ville de Salem, où vit une grande communauté puritaine. Un climat d’hystérie collective s’installe peu à peu, entraînant une véritable chasse aux sorcières dans plusieurs villes des environs. Quelque deux cents personnes accusées de sorcellerie sont jetées en prison, et vingt d’entre elles sont exécutées au terme d’une série de procès brutaux et bâclés.
1756-1763
La guerre de Sept Ans, qui oppose les grandes puissances européennes, s'exporte en Amérique du Nord où les Britanniques disputent la domination coloniale de la région aux Français et leurs alliés amérindiens.
Années 1760
Pour faire face à d’importantes difficultés de trésorerie, causées par la guerre de Sept Ans, la Couronne britannique impose des taxes de plus en plus lourdes à ses colonies. La grogne monte parmi les colons et les heurts avec le royaume deviennent de plus en plus fréquents. Pour résister à l’oppression britannique, des associations radicales se créent et les Sons of Liberty, une organisation clandestine de patriotes américains, voit le jour. Ses membres, parmi lesquels figurent John Hancock et Samuel Adams, appellent à la révolte.
10 février 1763
Le Traité de Paris met fin à la guerre de Sept Ans. La Nouvelle-France disparait et la France cède ses possessions d'Amérique du Nord à la Grande-Bretagne victorieuse.
5 mars 1770
Dans un climat déjà tendu, une altercation a lieu entre un commerçant de Boston et un petit groupe de soldats britanniques. Alors qu’une foule se forme et alpague violemment les soldats, ces derniers perdent leur sang-froid et tirent dans la foule, tuant sept civils. Le « Massacre de Boston », est récupéré par les patriotes qui s’en servent à des fins de propagande pour alimenter la haine envers l’autorité britannique.
1722 – 1803
Samuel Adams
Le père fondateur des États-Unis est un Bostonien pur souche ! Il naît et meurt dans la cité et termine sa carrière comme gouverneur du Massachusetts, fonction qu’il quittera en 1797, soit six années avant sa mort. C’est depuis la Old South Church, à Boston, qu’il lance la fronde anti-britannique, peu de temps avant l’épisode de la Boston Tea Party. Brillant orateur et philosophe, il impose sa verve dans les discours politiques tout au long de la révolution américaine, devenant l’un des principaux signataires de la Déclaration d’indépendance des États-Unis. À Boston, la statue de Samuel Adams trône en plein centre-ville, juste en face du Faneuil Hall.
16 décembre 1773
Les taxes imposées aux colons poussent le sentiment d'injustice à son paroxysme. Le Tea Act, qui exempte la Compagnie des Indes Orientales de taxes sur les ventes de thé dans les colonies et entraîne la ruine des marchands américains indépendants, met le feu aux poudres. À Boston, une cinquantaine de colons déversent dans le port une cargaison de 342 caisses de thé de la Compagnie des Indes Orientales. C'est la Boston Tea Party, le premier acte de résistance majeur contre la Couronne britannique.
Mars 1775
Les 13 colonies, qui comptent désormais une population de 2,4 millions d’habitants, s’unissent en vue de créer un État indépendant.
19 avril 1775
Après une course à cheval effrénée depuis Boston, Paul Revere arrive dans la nuit à Lexington et prévient John Hancock et Samuel Adams de l’arrivée imminente des troupes britanniques. À Lexington, quatre-vingts minutemen, ces milices de Patriotes locales, décident de barrer la route aux soldats. Des coups de feu sont échangés, mais les Britanniques, en supériorité numérique, poursuivent leur route jusqu’à Concord. Là-bas, cinq cents miliciens patriotes se sont rassemblés pour les affronter. Après plusieurs salves de tirs meurtrières, les forces coloniales prennent le dessus et les soldats britanniques se replient vers Boston. Les batailles de Lexington et Concord marquent les premiers engagements militaires de la guerre d’Indépendance.
4 juillet 1776
Les treize colonies signent la Déclaration d’indépendance des États-Unis, rédigée par Thomas Jefferson.
19 octobre 1781
Bien qu’en infériorité numérique, l’armée des colonies menée par George Washington défait définitivement l’armée anglaise. Après trois semaines de bataille à Yorktown, en Virginie, les Britanniques capitulent face aux insurgés américains et leurs alliés français.
3 septembre 1783
Le traité de Paris met un terme à la guerre et la Grande-Bretagne reconnaît l’indépendance de ses treize colonies, qui deviennent officiellement les États-Unis d’Amérique.
1784
New York devient la première capitale du pays.
1706 – 1790
Benjamin Franklin
Curieux personnage que ce Bostonien ! Tantôt philosophe, tantôt homme politique, tantôt savant, il marquera l’histoire par son engagement dans la Révolution américaine et par ses inventions révolutionnaires. Il est l’un des rédacteurs de la Déclaration d’indépendance des États-Unis d’Amérique et, de fait, l’un des pères fondateurs de la nation américaine. Il devient le premier ambassadeur des États-Unis en France et se lie d’amitié avec Voltaire et la communauté de l’Académie française. En 1783, il est l’un des signataires du traité de Paris, qui reconnaît l’indépendance des États-Unis. Fervent partisan de l’abolition de l’esclavage, il affranchit ses esclaves dès 1772, plusieurs décennies avant la guerre de Sécession. Il passera d’ailleurs les dernières années de sa vie à militer contre l’esclavage.
17 septembre 1787
Signée à Philadelphie, la Constitution jette les bases d’un gouvernement fédéral dans lequel chacune des treize colonies devient un État géré de manière autonome, sous l’autorité suprême de l’État fédéral.
4 mars 1789
La Constitution entre en vigueur et George Washington, héros de la guerre d’Indépendance, devient le premier président américain. Il fera deux mandats et restera à la tête du pays pendant huit ans.
1801
Thomas Jefferson est élu président des États-Unis.
1820 – 1880
Le nombre d’immigrants irlandais augmente drastiquement, pour atteindre son paroxysme au milieu du XIXe siècle. À partir de 1850, les Irlandais représentent la plus grande communauté ethnique de Boston.
6 novembre 1860
Abraham Lincoln, très favorable à l’abolition de l’esclavage, est élu président, ce qui entraîne la sécession de sept États du Sud. Esclavagistes, libre-échangistes et historiquement opposés aux valeurs prônées par les États du Nord, ils proclament leur indépendance et fondent la Confédération, présidée par Jefferson Davis. Le Maine, le New Hampshire, le Massachusetts, le Connecticut et le Rhode Island font quant à eux partie de l’Union, composée de vingt-trois États restés fidèles à Lincoln et au gouvernement fédéral.
12 avril 1865
Après une défaite à Appomatox, le général confédéré Robert E. Lee rend les armes face aux troupes unionistes commandées par le général Ulysses S. Grant. Après quatre années de combats acharnés, les armées sudistes capitulent les unes après les autres et la guerre civile, qui a fait près de 620 000 morts, touche à sa fin. Le 6 décembre, la ratification du 13e amendement de la Constitution entraîne l’abolition de l’esclavage sur l’ensemble du territoire américain. Ce terrible conflit fratricide laisse une plaie béante qui mettra plusieurs décennies à se cicatriser, et dont le pays porte encore les traces aujourd’hui. Néanmoins, la guerre de Sécession marque un tournant majeur dans l’histoire politique des États-Unis, qui prennent le chemin d’une union cette fois solide.
9 novembre 1872
Un incendie se déclare dans le centre-ville de Boston, détruisant 776 bâtiments et tuant 30 personnes. Le Grand Incendie de Boston a pour conséquence la mise en place de nouvelles régulations anti-incendie et la construction de bâtiments plus modernes et de rues plus vastes, qui deviendront le cœur du quartier financier.
1880-1920
Le pays connaît une seconde vague d’immigration : dans les années 1910, 40 % des habitants de Boston sont des immigrants. Si les Irlandais restent prédominants, les communautés russe, canadienne, juive et italienne prennent de l’importance.
Années 1900
L’Amérique vit une période de croissance économique. Les classes laborieuses ont cependant toujours du mal à tirer leur épingle du jeu et les mouvements sociaux s’intensifient.
23 août 1927
Sacco et Vanzetti, deux anarchistes d’origine italienne soupçonnés d’avoir commis des attentats, sont envoyés sur la chaise électrique au terme d’une bataille juridique perdue d’avance, qui s’est tenue à Boston. Leur exécution entraîne des émeutes à travers le monde. Coupables ou non, les deux anarchistes sont considérés comme les victimes d’une Amérique xénophobe qui s’en prend à ses immigrants.
Octobre 1929
L’Amérique, puis bientôt le monde entier, plongent dans une récession sans précédent suite à l’effondrement de la bourse de Wall Street. Comme toutes les grandes villes industrialisées du pays, Boston est très durement touchée par la Grande Dépression. Les usines ferment à tour de bras et la famine touche une grande partie de la population. En 1933, le taux de chômage atteint 25 % dans le Massachusetts et dans le reste du pays.
1933
Franklin D. Roosevelt est élu président des États-Unis. Ses mandats sont surtout marqués par la mise en place du New Deal, politique visant à sortir le pays de la pire crise économique de son histoire. Pour lutter contre les effets de la Grande Dépression, une série de mesures et de réformes a lieu à travers les États-Unis afin de stabiliser le marché financier, stimuler l’économie, créer des emplois, transformer les structures sociales et économiques et moderniser les infrastructures, en particulier dans les régions délaissées ou enclavées. L’Amérique, encore meurtrie par la crise, se remet au travail et bâtit à tour de bras. Peu à peu, le pays change de visage et le redressement économique s’amorce. Si la postérité des années 1920 ne fait pas son grand retour, avec des résultats économiques en demi-teinte, le New Deal de Roosevelt pose néanmoins les bases de la future superpuissance américaine.
1941 – 1945
Quelques jours après l’attaque de Pearl Harbor, les États-Unis déclarent la guerre au Japon et entrent dans la Seconde Guerre mondiale. À Boston, le chantier naval de Navy Yard est utilisé pour réparer les navires de la British Royal Navy abîmés par les nazis. Six destroyers y ont déjà été construits en 1939. Grâce à l’économie de guerre, le plein emploi fait son retour aux États-Unis. À la fin du conflit, le pays occupe la première place mondiale dans tous les domaines de l’économie.
22 juillet 1944
Les accords de Bretton Woods sont signés par les 44 pays membres de l’Organisation des Nations Unies dans une bourgade du New Hampshire. Ils ont pour objectif la réorganisation du système monétaire international au sortir de la Seconde Guerre mondiale. C’est ici que naissent le Fonds Monétaire International et la Banque internationale. Les accords font du dollar américain la devise clé dans le système monétaire international.
1961
John F. Kennedy, né dans la banlieue de Boston, est élu président des États-Unis.
1991
À Boston, le chantier de Big Dig, gigantesque projet autoroutier souterrain, démarre.
4 novembre 2008
Barack Obama, sénateur démocrate de l’Illinois, devient le 44e président des États-Unis.
Octobre 2012
L’ouragan Sandy s’abat sur la côte est et fait d’immenses dégâts jusque dans le Maine.
14 décembre 2012
Un forcené pénètre dans l’école primaire de Sandy Hook, bourgade du Connecticut, et abat froidement vingt-sept personnes, dont vingt enfants.
15 avril 2013
Deux bombes explosent pendant le marathon de Boston, tuant trois personnes et en blessant des centaines d’autres. Deux frères d’origine tchétchène, rapidement identifiés comme étant les auteurs du double attentat, sont interpellés.
8 novembre 2016
Après une campagne tendue face à la candidate démocrate Hillary Clinton, le millionnaire Donald Trump est élu à la présidence des États-Unis. Ses prises de position sont aux antipodes de celles de son prédécesseur, Barack Obama.
Mars 2020
Alors que la crise sanitaire du coronavirus prend de l’ampleur dans le monde entier, le gouvernement ferme les frontières du pays. La gestion désastreuse de la crise par le président Trump et le manque de cohésion entre les États entraînent des conséquences sanitaires dramatiques.
Juin 2022
Mai 2023
À titre posthume, l'État du Connecticut réhabilite douze personnes (neuf femmes et deux hommes) condamnées à la pendaison pour « sorcellerie » à l'époque de l'Amérique coloniale, il y a plus de 375 ans. Une victoire pour leurs descendants, réunis autour du projet Connecticut Witch Trial Exoneration Project, qui se sont battus pour qu'elles soient innocentées.
Juin 2023
La Cour suprême des États-Unis met fin aux programmes de discrimination positive à l'université. Les procédures d'admission prenant en compte l'origine ethnique des candidats et la couleur de la peau sont jugées contraires à la Constitution.
Janvier 2024
La guerre entre Israël et le Hamas embrase les campus américains. Les universités américaines les plus renommées se mobilisent. Harvard n'est pas épargnée. Dans ce contexte, Claudine Gay, première présidente noire de l’université de Harvard, démissionne. Elle est accusée de plagiat, mais surtout critiquée après une audition au Congrès sur la lutte contre l'antisémitisme sur les campus, au cours de laquelle elle ne condamne pas clairement les appels au génocide des juifs.