LES DEFFUFAS ET LE MUSÉE

Anciennement située au cœur de la cité, la deffufa de l'Ouest atteint près de 20 m de haut et souffre peut-être autant des oiseaux qui nichent dans les anfractuosités de ses parois que du vent et du sable. Un escalier mène, en deux temps, jusqu'à son sommet, en passant le couloir qui avait probablement mené à la chambre funéraire. L'ancien emplacement des maisons est symbolisé dans les alentours par des bases en pisé.

Comme son nom l'indique, la deffufa orientale se situe à quelques kilomètres plus à l'est. De proportions plus modestes, ses vestiges permettent de constater qu'il existait deux salles intérieures, dont l'entrée reste évoquée par des restes de colonnes. Des fragments de pierre cylindriques forment une ligne au sol à travers les deux pièces.

Un musée s'est ouvert en 2008 sur le site de la deffufa occidentale, et il devrait s'agrandir pour permettre d'accueillir plus de visiteurs sur le site. Son intérêt est certain car il rassemble de très belles pièces qui témoignent de la richesse passée de Kerma, dont des statues, des poteries et des objets de la vie courante. Les habitants de la région de Kerma, que les archéologues regroupent sous l'étiquette impersonnelle de "Groupe C", étaient agriculteurs, pêcheurs et éleveurs de bétail. Kerma avait développé un art raffiné de la poterie et travaillait beaucoup le métal. Les maisons traditionnelles en torchis et briques de terre protégeaient de la chaleur. Elles sont toujours construites de la même façon en 2010, même si le climat de l'époque était probablement plus clément que de nos jours.

Les pratiques funéraires sont également évoquées. Inspirés par leurs ancêtres préhistoriques du groupe dit "A", les Nubiens avaient pour habitude de construire des tombes circulaires et de placer leurs défunts en position fœtale, regardant vers l'est et le lever du soleil. Selon le degré de tensions avec les voisins, particulièrement l'Egypte, on retrouve la présence d'armes dans les sites funéraires. Plus couramment, ce sont des poteries, de la nourriture ou des bijoux pour les femmes qui accompagnaient le défunt.

Toutes les époques, du Néolithique à l'Islam, sont couvertes, avec des reconstitutions figuratives.