Capitale du Sud-Soudan, de la région de l'Equatoria et de la province administrative de l'Equatoria centrale, Juba n'a probablement été fondée que peu de temps après Khartoum, dans les années 1830-1840. Mais ce n'était pas la plus grande ville de la région au XIXe siècle. Elle vivait alors dans l'ombre de Gondokoro, quelques kilomètres plus au nord. La zone revêtait une importance stratégique pour les Anglo-Egyptiens, arrivés ici au point le plus au sud de leur exploration soudanaise. Les Anglais étaient obnubilés par la recherche de la source du Nil et les montagnes au sud de Juba obligeaient à poursuivre la remontée du fleuve par voie de terre. Samuel Baker fut l'un de ces illustres explorateurs partis à la découverte de l'Equatoria, région dont il a été le gouverneur. Mais ce fut finalement par le sud et le territoire de l'actuel Ouganda que la région des Grands Lacs a été progressivement reconstituée sur une carte.

Lors de la révolte mahdiste, les Anglais durent concentrer leurs forces au nord. Cette manoeuvre eut pour effet d'attiser aussitôt les appétits des Belges du Congo, qui investirent le sud du Bahr el-Ghazal et l'ouest de l'Equatoria pour s'octroyer un accès au Nil et au lac Albert. Juba et Gondokoro furent ainsi inclus, jusqu'en 1910, dans l'enclave belge dite de Lado, avant d'être intégrés au condominium. Juba prit le pas sur Gondokoro et la ville fut, en 1947, le lieu de la conférence, parrainée par Londres, qui entérina le mariage du sud avec le nord du Soudan. En 1955, des émeutes éclatèrent à Juba et à Torit, à l'aube de l'indépendance. Elles entamaient plusieurs décennies de guerre civile durant laquelle la ville, malgré l'écrasante domination de la rébellion sur le terrain au sud, resta jusqu'au bout entre les mains de Khartoum. Ce n'est que depuis 2005 que le SPLM/A y a définitivement pris ses quartiers.

Juba est la capitale du peuple équatorien bari. De fait, il peut paraître surprenant que cette ville ait été choisie comme capitale de la région Sud, alors qu'aucune des grandes ethnies (Dinka, Nuer, Shilluk) n'y habitait initialement. La décision définitive date seulement de 2005, année où Juba fut choisie par John Garang pour remplacer Rumbek. Il voulait alors affirmer l'unité nationale des ethnies du Sud, sans favoriser les peuples les plus en nombre. Le leader sudiste est aujourd'hui enterré à Juba.

Depuis la signature de la paix en 2005, la ville a bien moins profité que Khartoum des effets de la stabilité. Néanmoins, depuis 2009, son développement s'est considérablement accéléré en préparation du futur référendum d'autodétermination qui a fait du Sud-Soudan l'objet de toutes les attentions de la part de nombreux partenaires étrangers, dont les pays africains voisins ainsi que l'Egypte, les Etats-Unis et la Chine. La ville est littéralement investie par les étrangers, humanitaires, coopérants internationaux et diplomates, de sorte que le coût de la vie y est particulièrement élevé. Les routes goudronnées et les bâtiments se multiplient en ville. D'une centaine de milliers d'habitants à la fin de la guerre, Juba est devenue une grosse localité qui dépasserait largement le demi-million d'âmes en 2010. Et on prévoit que sa croissance est appelée à exploser dans les prochaines années.

Quoi qu'il en soit, si vous venez en touriste à Juba, a fortiori du nord, l'atmosphère et le climat humide de cette ville-champignon vous offriront un véritable, mais coûteux, dépaysement. Il est en effet difficile ici de se croire au Soudan. Faites notamment bien attention quand vous circulez : contrairement aux villes du Nord, Juba est encore très peu fiable du point de vue de la sécurité.

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