La grandeur des villes se mesure aux rêves qu'elles font naître. A cette aune, bien qu'elle ne soit ni capitale ni ne recouvre un vaste territoire, Porto est une grande ville. Son nom, emporté par son vin à travers les océans, retentit aux quatre coins du monde. Mais Porto est bien plus que ce que les rêves en font. Son architecture, son histoire, sa culture, ses gens enfin, dépassent ce qu'ils peuvent promettre. Pour la troisième fois en 5 ans (après 2012 et 2014) la ville vient à nouveau d'être déclarée meilleure destination européenne 2017. Bref, une idée de week-end toute trouvée !
En arrivant, on peut être surpris par la taille non négligeable de la ville, (c'est une vraie métropole régionale) et par son relief vigoureux. Une fois habitué, on trouvera difficile de quitter cette ambiance où il fait bon vivre, où l'historique et le contemporain se mélangent. A Porto, si on peut marcher beaucoup, on mange (très) bien sans se ruiner, les cafés et les pastelarias invitent à des pauses gourmandes tout au long de la journée, les galeries d'art et les boutiques offrent plein de nouveautés, les rues et les ponts appellent à la promenade et les musées apportent culture et beauté. Sans oublier que la mer est toute proche et que, lors de belles journées de soleil, une baignade (revigorante) ne sera pas de trop.
Un patrimoine unique
En 1996, l'ancienne zone du bourg médiéval, qui au XIVe siècle était entourée par les remparts, a été déclarée patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO. Cette zone correspond au centre-ville où se trouvent les édifices les plus anciens et les plus colorés de Porto ainsi qu'une centaine de sites d'intérêt culturel et touristique.
Le pont Dom Luis Ier, cet admirable pont en arche à deux tabliers, inauguré le 31 octobre 1886 après six années de travaux, n'a pas été réalisé par Gustave Eiffel, mais par son associé Teófilo Seyrig. Si pour les habitants de Porto il va de soi qu'il s'agit du Pont Dom Luis Ier, l'apparence de l'édifice - avec ses immenses arcs de métal - pousse les voyageurs à continuer de le nommer " pont Eiffel " !
La Sé (Cathédrale) et le Palais Épiscopal sont depuis plus de dix siècles le coeur de la cité. Ils encadrent un parvis au sommet de la ville haute, où se dresse un pilori. L'ensemble est inscrit au Patrimoine historique mondial par l'UNESCO. On retrouve dans son hétérogénéité architecturale les marques de l'évolution en pelures d'oignon de la ville. La cathédrale (Sé) est un des plus anciens bâtiments de Porto. Sa construction, commencée vers le milieu du XIIe siècle, a duré plus de 50 ans. A côté, le Palais Épiscopal est un vrai palais, mais aucun roi n'y a jamais résidé. Il a toujours été la maison des évêques de Porto. À l'intérieur, l'escalier monumental en granit est particulièrement remarquable. À signaler aussi la Salle du Trône où, contrairement à la dénomination, seuls les évêques de Porto sont intronisés, une très surréaliste Salle aux Miroirs et enfin, un point de vue imprenable sur le Douro.
Mais le monument emblématique de Porto est la Torre dos Clerigos (Tour des Clercs). Même si vue de l'ouest, la tour paraît s'élever seule, Il s'agit à proprement parler du clocher de l'église des Clerigos, construite de 1732 à 1763. Tout en granit et marbre, avec ses 75 m de haut, c'était le plus haut édifice du Portugal lors de sa construction. C'est encore le plus haut clocher du pays. Les marins l'utilisèrent longtemps comme amer pour remonter le Douro. La tour est ouverte au public, en tout cas, à ceux qui veulent gravir les 240 marches qui permettent d'accéder à son sommet. De là-haut, belle vue à 360°.
Il faudra également aller jeter un oeil à la gare de São Bento, considérée comme l'une des 10 plus belles du monde (et la plus belle du Portugal) avec sa grande salle des pas perdus assez joliment décorée d'azulejos créés par Jorge Colaço en 1914. Après un tour au Palais de la Bourse (Palácio da Bolsa) et au marché du Bolhão, on pourra aller se faire un avis sur la Casa da Música, oeuvre de l'architecte Rem Koolhaas, qui divise par son apparence extérieure. Enfin, le musée Serralves accueille les plus grands noms de l'art contemporain (en 1990, Gilberto Zorrio ; en 1991, Tapiès, en 2016, Miró). Dans un bâtiment conçu par Siza Vieira, la collection permanente regroupe les oeuvres de plus de 600 artistes. Dehors, le parc de 18 hectares offre une opportunité de promenade à ne pas manquer. Bref, un lieu incontournable, à découvrir et à apprécier !
Une destination gastronomique et oenologique
L'un des traits de la complicité entre le Portugal et la France vient sans doute de la même adoration pour les plaisirs de la table. Sans être aussi sophistiquée que la gastronomie française, la cuisine portugaise compte des plats rustiques généreux préparés avec des produits très frais et naturels.
A Porto, cela ne pourrait être différent. La ville au bord de mer possède plusieurs restaurants spécialisés dans le poisson et les fruits de mer, ainsi que des nombreux cafés et tascas (restaurants populaires) d'où le client sort toujours satisfait. La morue est bien sûr présente, mais le poulpe cuit au four accompagné de pommes de terre est aussi un délice à ne pas rater. Les amateurs de viande auront le choix entre les tripas à moda do Porto (les tripes à la mode de Porto) et la francesinha, une sorte de croque-monsieur bien garni avec saucisse, escalope et jambon. Impossible aussi de ne pas se laisser tenter par les douceurs. Entre pâtisseries conventuelles et innombrables petits gâteaux secs ou crémeux, le choix est difficile. Ici, plus qu'ailleurs, la gourmandise est un péché mignon !
En plus de la bonne table, les Portugais sont aussi amateurs des bons vins. Tant mieux, la région Nord est très réputée dans le domaine. Le vin de Porto est sans doute l'un des plus connus au monde et les amateurs ou simples curieux pourront en apprécier ici plus qu'ailleurs toutes les variétés existantes. A Vila Nova de Gaia, sur l'autre rive du Douro où se trouvent les caves, les fabricants ouvrent leurs portes aux touristes et organisent de séances de présentation et de dégustation. On pourra y apprécier des vins âgés de 10, 20 ou 30 ans, ainsi que des cuvées spéciales. En dehors des caves, tous les bons restaurants et garrafeiras (magasins spécialisés dans le vin et d'autres alcools forts) possèdent un large choix.
Au-delà du Porto, les vins (rouges ou blancs) du Douro sont aussi parmi les plus recherchés du pays. Enfin, le vinho verde, qui n'est pas vert comme pourrait le laisser croire son qualificatif, mais un blanc jeune, légèrement pétillant, fabriqué dans la région du Minho, est aussi très apprécié partout dans le monde : c'est l'un des vins portugais les plus exportés.
A l'assaut de la vallée du Douro
C'est dans la région délimitée par la vallée du Douro que sont installés les domaines viticoles (quintas) - dont certains sont ouverts à la visite - qui cultivent la vigne utilisée pour la production des vins de Porto ou du Douro. Cette très belle région est aussi culturellement riche et l'on y retrouve plusieurs villes d'intérêt historique, telles Lamego ou Amarante. Plusieurs agences organisent des tours dans la magnifique vallée du Douro et, durant la belle saison, les croisières en bateau sont nombreuses. En 2001, toute la région a été classée au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO. Un petit conseil futé, cette région est à découvrir au moment des vendanges, vous pourrez même participer à la cueillette du raisin dans quelques fermes. Une expérience inoubliable ! Comme un week-end dans cette cité unique.
Infos futées
Quand ? Les températures sont assez douces toute l'année. Juillet et août sont assez chauds, mais les soirées sont toujours agréablement rafraîchies par l'air de l'Atlantique. Printemps et automne possèdent souvent de très belles périodes d'ensoleillement.
S'y rendre. Le vol entre Paris et Porto dure environ 2h10.
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Utile. Pour préparer au mieux son escapade.
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