Parsemé de rivières et de cours d'eau, de collines en vallées, le nord du Portugal est une terre historique et généreuse. Il offre au monde, parmi ses autres richesses, le vin éponyme d'une des villes les plus anciennes d'Europe : Porto. Porto, ville intrigante et intemporelle, mérite que l'on s'y attarde. Les nombreux édifices dessinent une palette colorée offrant aux visiteurs curieux de magnifiques découvertes architecturales. Du baroque au moderne, en passant par des constructions ultra contemporaines comme la Casa da Música et la Fondation Serralves, les férus d'architecture seront conquis. Sans oublier la générosité et la franchise de ces habitants que l'on nomme étrangement les " tripeiros " (les mangeurs de tripes). Perdez-vous dans les ruelles escarpées, et laissez vos cinq sens vous guider. Porto se vit, se voit, se goûte et se raconte. Porto s'épanouit, à l'instar de sa vivante jeunesse. Des galeries d'art aux boutiques de créateurs, en passant par des festivals de musique internationaux, Porto est en effervescence. Votre palais se laissera séduire par des plats savoureux et bien souvent gargantuesques !
L'un des glorieux centres du Vieux Monde
Plus de 200 000 Portuenses (2 millions pour l'agglomération) arpentent avec ardeur chaque jour les trottoirs pavés de la capitale nordiste du Portugal, véritable poumon économique du pays. Il faut dire que sa réputation de cité laborieuse a la peau dure : un dicton populaire veut en effet que lorsque Lisbonne s'amuse, Coimbra étudie, et quand Braga prie, Porto - elle - travaille. Une simple escale de quelques jours dans ce qui fut jadis l'un des glorieux centres du Vieux Monde aura pourtant tôt fait de tordre le cou aux idées courtes, dévoilant au flâneur des charmes tantôt pudiques tantôt farouches... sur la trace des illustres navigateurs portugais qui en leur temps prirent la mer, en quête de terres insoupçonnées.
Si d'aventure c'est la voie ferroviaire qu'on élirait pour rallier Porto, on fera d'emblée connaissance avec la splendide Salle de Pas Perdus, lovée dans hall de la gare de São Bento : plus de 20 000 azulejos peints en 1930 en tapissent les murs, donnant à voir des scènes de la vie ordinaire et quelques grandioses épisodes de l'histoire du pays. Pas besoin de sextant pour gagner ensuite la ville-haute et ses trésors, de l'échoppe de précieux instruments à cordes Porto Guitarra (où l'on apprend que le ukulélé est d'ascendance portugaise) à la cathédrale de la Sé, véritable forteresse romano-baroque abritant un autel sculpté dans quelques centaines de kilos d'argent.
Une étape s'impose ensuite à l'emblématique Tour des Clercs dont les 240 marches, une fois gravies, révèlent un éclatant panorama sur la cité et le fleuve Douro en contrebas. À deux pas de là se déploient les volutes boisées et le plafond de vitraux finement ciselés de la librairie Lello, considérée comme l'une des plus belles au monde, que l'on ne quittera que pour les jardins - ô combien romantiques - du Palacio de Cristal, ses paons et son restaurant raffiné. Cette balade introductive pourra se clore par un détour dans le quartier maritime et peu touristique de Foz do Douro qui accueille - outre les frais embruns de l'Atlantique - la Fondation Serralves, vaste et haut lieu de la culture en Europe dédié à l'art contemporain.
Les amateurs de fruits de mer pourront aller jusqu'à jeter l'ancre dans l'une des nombreuses marisquerias de la banlieue chic de Matosinhos, 15 minutes plus au nord. Retour au crépuscule vers la vieille ville à bord du pittoresque tramway n°1, qui longe le bord de mer. Afin de saisir l'essence même de Porto, il faudra se laisser glisser jusqu'aux berges du Douro, fleuve mille fois emprunté par les marins en partance pour ailleurs mais surtout par les viticulteurs venus de l'intérieur des terres pour mettre à mûrir leur récolte dans les caves de Vila Nova de Gaia. Cette localité se gagne via l'admirable pont en arche Dom Luis Ier - dont l'acier et le style lui valent le surnom de " Pont Eiffel " - et abrite les plus prestigieuses maisons de porto. Un cours de dégustation en bonne et due forme est ici de mise.
Remonter le fil de l'histoire portugaise
Par une habile manoeuvre arrière, le promeneur mettra à nouveau le cap sur l'autre côté des flots, cette fois-ci en direction des quartiers certes très animés, mais on ne peut plus enchanteurs de la Ribeira et de Miragaia. S'y élèvent l'église São Francisco, somptueux ensemble baroque-rococo aux moulures dorées infiniment ouvragées et doté d'une crypte pleine des ossements d'aristocrates du VIIe au XIXe siècle, l'édifiant Palais de la Bourse et son opulent Salon Arabe, chargé d'une marqueterie brodée dans le bois exotique des anciennes colonies lusitaniennes, ou encore la Casa do Infante Don Henrique, prince portugais du XVe siècle, également nommé " Henri Le Navigateur ". Bien que n'ayant jamais lui-même pris la mer, ce titre honorifique lui fut attribué en raison du rôle central qu'il joua dans l'épopée de la navigation portugaise aux XVe et XVIe siècles et la révolution qu'elle occasionna dans l'ensemble du monde. C'est précisément par ce personnage, en costume d'époque, que le visiteur est accueilli au World of Discoveries, à la fois musée interactif et parc thématique de 5 000 m² retraçant l'histoire du Portugal à travers le prisme de sa puissance navale. Escorté par l'Infante puis par d'autres personnalités de l'époque - délivrant vieilles légendes de loups de mer et authentiques épisodes historiques -, on découvre les puissants navires d'alors et le mode de vie à bord en même temps que l'évolution de la cartographie grâce à des installations multi-sensorielles et tactiles (notamment un globe terrestre 4D), maquettes et autres reproductions grandeur nature. Ce voyage dans le voyage s'achève par un tour en chaloupe navigant à travers les âges et les continents, charriant les matelots de passage au coeur d'un tunnel immersif, du Vieux Monde à l'Inde via le Cap de Bonne-Espérance, puis vers les forêts fertiles du Brésil, Macao, le Japon... Un voyage inoubliable ! L'odyssée ne prendra réellement fin qu'avec une halte sur la Praça da Ribeira, à rêver de tropiques dans les reflets irisés du couchant, un léger saudade au creux du ventre.
Infos futées
Quand ? En raison de sa situation nordiste et côtière, Porto est l'une des villes du Portugal où la pluie n'est pas rare, particulièrement en hiver. Si la visite n'en est pas pour autant désagréable à cette époque, la meilleure saison pour s'y rendre demeure de fin mars à fin octobre.
S'y rendre. Le vol entre Paris et Porto dure environ 2h10.
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Utile. Pour préparer au mieux son escapade.
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