RESERVE DE BIOSPHERE WADI WURAYAH
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Une belle page de l'histoire environnementale des Emirats s'écrit juste là, et c'est un ancien du lycée Berthelot de Toulouse, rugbyman à ses heures, docteur en biologie, ancien manager de la conservation au WWF du pays, qui en est en (grande) partie responsable. Christophe Tourenq, qui fit ses premières recherches auprès des oiseaux de Camargue, a su convaincre le Cheikh de Fujaïrah et la municipalité de l'impérieuse nécessité de protéger ce wadi et le vaste massif du Shimayliyyah qui l'entoure. Aujourd'hui, ce sanctuaire de faune et de flore est un parc national reconnu comme tel par un décret royal depuis 2009 et une zone humide d'importance internationale depuis 2010, par la Convention des zones humides Ramsar. S'étendant sur 129 km², le Parc national de Wurayah est un peu le symbole du volontarisme environnemental des Emirats. En 2006, grâce au soutien d’une grande banque, en complément des fonds publics, un programme de recherche avait pu se développer aboutissant à la création du parc depuis fermé. La zone est fréquentée et utilisée par l'Homme depuis des millénaires comme le montre la présence de sites archéologiques datant de l'âge du bronze. Les « chasseurs » de miel sillonnent toujours les chemins, sachant récolter un nectar estampillé et devenu un produit extrêmement coûteux, une sorte de caviar doré. Plus problématique, était le braconnage : les braconniers avaient décimé les dernières populations de gazelles des montagnes et de tahrs d'Arabie, une espèce en danger d'extinction. Les ânes et les chèvres rendus à l'état sauvage impactent sur cet écosystème des monts d'Oman. N'empêche, le trésor est là, sauvé, loin d'avoir livré ses secrets : cette réserve de biosphère reconnue par l'UNESCO constitue une zone de bassin hydrographique sur un complexe ophiolitique (roches d'origine océanique charriées à terre) en climat aride qui fait partie de la chaîne des Monts Hajar. Le site abrite une faune et une flore endémiques de la péninsule arabique. Il s’agit d’un des derniers endroits aux Emirats à avoir conservé des pratiques agricoles traditionnelles et où ont été recensées 44 % des espèces de plantes terrestres des EAU, 42 % des mammifères terrestres, 24 % des reptiles, 17 % des oiseaux et les deux uniques amphibiens du pays. Sans oublier les vedettes, identifiées uniquement ici et donc récemment ajoutées à la diversité animale, 50 nouvelles espèces d'insectes pour la science dont deux ont été nommées en l'honneur de Wurayah : Ochthebius wurayah, un coléoptère aquatique et Nanomutilla wurayahensis, une minuscule fourmi volante. Par monts et wadis, le renard de Blanford, le chat sauvage, le caracal, la gazelle de montagne, le tahr aux longs poils roux, le poisson d'eau douce Garra barreimiae, endémique des monts d'Oman, et nommé d'après l'oasis de Bouraimi près d'Al Ain, ainsi que l'unique orchidée des émirats, Epipactis veratrifolia, sont présents dans le parc. Le WWF a également identifié la présence du léopard d'Arabie, espèce proche de l'extinction, au cours d'expéditions en 2006. Cheikh Hamad et les autorités de l'émirat ont fermé le site pour préserver cette arche naturelle, ceci afin de sanctuariser définitivement l'immense territoire et de l'ouvrir à nouveau quand toutes les conditions seront réunies. A terme, le projet ultime étant d'établir un centre d'accueil du public et de développer des programmes éducatifs sur les joyaux naturels de la réserve.
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Avis des membres sur RESERVE DE BIOSPHERE WADI WURAYAH
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