SOURCES THERMALES DE HUAQING

Sur la route pour aller au tombeau Qin, près de la petite ville de Lintong, les sources chaudes de Huaqing. Connus dès la plus haute Antiquité, les anciens thermes de Huaqing ont servi de villégiature aux empereurs et « seigneurs de la guerre » résidant à Xi’an.

Au temps des Zhou de l’Ouest (1111-771 av. J.-C.) qui étaient passés maîtres dans l’art du bronze à une période qui correspond à la construction de Jérusalem, les empereurs avaient leur palais d’été à Huaqing, à « l’Étang des Neuf Dragons ». Ils y allaient prendre les eaux, accompagnés de leurs concubines.

En 771, le dernier empereur Zhou avait une concubine un peu mélancolique. Pour la faire rire, il fit allumer des brasiers en haut des collines, signal pour faire venir tous les vassaux en cas de guerre. Après un certain temps, ce jeu finit par lasser les paysans qui préféraient vaquer à leur travail dans les champs. Et quand il y eut réellement une attaque, ils ne vinrent plus pour défendre le royaume. C’est l’origine du proverbe chinois qui dit : « Faire tomber un royaume pour un rire. »

Les palais de plaisirs, construits autour de cette source minérale chaude qui sort de la montagne à 43 °C, servaient aussi aux cours impériales suivantes des Qin, des Han et des Tang. Les pavillons élaborés qui composaient ce palais avaient des noms imagés comme le hall du Volètement de givre et le pavillon du Dragon qui murmure… Le palais lui-même fut nommé d’après la source, le palais de la Pureté glorieuse (Hua Qing Gong). L’étang artificiel est décoré d’un bateau en marbre.

En 644, l’empereur Tai Zong y fit rebâtir un palais que l’empereur Xuan Zong agrandit en 747. Les personnages les plus célèbres associés à Huaqing furent justement l’empereur Xuan Zong et sa très belle concubine, l’infortunée Yang Guifei, dont les badinages avec l’empereur aidèrent grandement au déclin de la brillante dynastie Tang.

Le site fut ensuite repris par des taoïstes qui y édifièrent des temples comme celui sur le mont Lishan dédié à Nu Wa, la mère de la race humaine.

En 1936, le célèbre « incident de Xi’an » se passe ici. Tchang Kaï-chek fut capturé par les communistes et relâché sur sa promesse de collaboration contre l’ennemi commun, les Japonais qui avaient envahi la Chine à l’époque. Une autre version affirme qu’il s’était échappé pour se réfugier dans une grotte proche que l’on montre de nos jours.

Après l’instauration de la Chine communiste, le gouvernement y a fait établir une station thermale (qui existe toujours) avec des cures d’eau pour les travailleurs de la nation. D’autres bâtiments récents ont été construits pour protéger les ruines des bassins impériaux des Tang qui ont été dégagés par les archéologues chinois.