EXCENTRIC

Henri Mahaux n'est pas un homme de compromis. Il semble n'en avoir jamais fait. C'est bien pour ça que ses clients l'apprécient. Des clients qui l'ont suivi jusqu'à ce quartier qu'il a contribué à rebooster en s'y installant en 2000. Un magasin de mobilier contemporain de 400 mètres carré installé dans un lieu atypique sur deux niveaux, à deux pas de la Grand Poste, alors que la tendance était à l'exode hors-ville, c'était un défi. Mais comme l'homme n'en était pas à son premier... En 1984, ce passionné d'antiquités du siècle passé décide d'ouvrir un premier espace. Il y distribue des luminaires contemporains et du mobilier Thonet (son dada absolu de l'époque). Déjà atypique dans l'univers des antiquaires, il ajoute un volet supplémentaire à son activité. Ce premier magasin situé dans feu Galerie-En-Isle est aussi une galerie d'art dédiée à l'art abstrait construit. Au final, il réalise qu'il faudra bien choisir. En déménageant Place du XX Août (sa deuxième implantation), il se concentre sur le mobilier avec une ligne directrice très précise : une distanciation claire par rapport à la mode et une rigueur dans ses choix. Cet anti-suiveur aime rappeler que peu de marques actuelles innovent encore en matière de mobilier. Alors, il préfère se concentrer sur celles qui, à un moment précis, ont révolutionné le meuble. Les architectes le suivent. De Daniel Dethier à Philippe Valentiny (qui lui a notamment commandé les meubles de la Brasserie des Guillemins) en passant par ses clients anonymes, experts ou... novices. Car, en tandem avec son épouse, il s'efforce de leur apprendre à bien acheter. Quoi ? Tout simplement ce qu'il appelle « les antiquités de demain ». La boucle est bouclée.