Une population belge très urbaine
La Belgique compte 11,35 millions d’habitants pour un territoire de 30 527 km². Une des plus hautes densités au monde (372 hab./km²), la seconde en Europe derrière les Pays-Bas voisins et Malte. La population belge est urbaine en majorité en raison de la densité de population du pays. Bruxelles-Capitale compte 19 communes et 1,2 million d’habitants, englobant principalement Bruxelles donc (179 000 habitants), Schaerbeek (133 000 habitants), Anderlecht (118 000 habitants). Anvers est ensuite la seconde agglomération du pays avec à peu près la même population, mais la ville est beaucoup plus grande que Bruxelles (523 000 habitants). Vient ensuite la très dynamique ville universitaire de Gand (260 000 habitants), puis Charleroi (202 000 habitants) et Liège (197 000 habitants). En queue de peloton des villes de plus de 100 000 habitants, on trouve Bruges (118 000 habitants) et Louvain (101 000 habitants), entre lesquelles vient s'intercaler Namur avec 111 000 habitants.
Disparités régionales
« La Belgique est un État fédéral qui se compose des Communautés et des Régions. » Cet article, qui figure au début du texte de la Constitution belge, établit le fait que l’on ne peut appréhender le royaume de façon uniforme. Trois Communautés, chacune basée sur sa propre culture linguistique, constituent en effet le socle de l’identité belge. Au nord d’une ligne horizontale passant juste sous Bruxelles, se situe la Communauté flamande. La Fédération Wallonie-Bruxelles englobe Bruxelles et la Wallonie, territoires francophone. Sur le plan géographique, la Wallonie se partage le sud du pays avec la communauté germanophone, située à l’est de Liège. Cette division n’est pas sans entraîner certaines disparités entre les compatriotes d’un même royaume. Tout d’abord, leur nombre n’est pas égal : les Flamands sont 6,3 millions, les francophones 4,6 millions et les germanophones, seulement 75 000 personnes. À cela s’ajoutent des différences d’ordre économique : la Flandre est plus ouverte sur le marché mondial grâce à son histoire portuaire, la Wallonie est plus tournée vers ses voisins directs (France, Allemagne, Luxembourg) de par sa position géographique plus centrale.
Les trois Communautés en Belgique
La Région flamande (6,5 millions d’habitants) regroupe les provinces de Brabant flamand, Flandre-Occidentale, Flandre-Orientale, Anvers et Limbourg. Bruxelles est la capitale de la Région flamande.
La Wallonie (3,5 millions d’habitants) regroupe, quant à elle, les provinces du Hainaut, de Namur et de Liège (qui comprend les cantons de l’Est, germanophones), du Luxembourg et du Brabant wallon. Namur en est la capitale.Enfin, la Région de Bruxelles-Capitale (1,1 million d’habitants), bien que géographiquement située à l’intérieur de la Région flamande, est une Région administrative à part entière. Elle est composée des 19 communes de l’arrondissement de Bruxelles-Capitale et est officiellement bilingue.
Une frontière linguistique
Dans les faits, on entend très souvent parler les Belges eux-mêmes de « frontière linguistique », ce qui suffit pour imaginer le niveau d’incompréhension, la méconnaissance respective souvent et une tendance populiste qui agrémente les programmes politiques. L’influence de l’État est en chute libre face aux intérêts communautaires. L’intérêt collectif diminue et met à mal un principe de gouvernance basé de longue date sur la solidarité. Les revendications pour changer en profondeur les institutions ont atteint le paroxysme ces dernières années.
Mais pour essayer définitivement de diviser le nord du sud… quid de la région de Bruxelles ? Elle reste l’éternelle pomme de discorde quand les dirigeants politiques s’asseyent ensemble pour au moins préserver un autre principe très belge : le consensus…
En Belgique, le sujet linguistique pourrait nourrir des bibliothèques entières. Quelques éclaircissements s’imposent donc ! Il existe en Belgique une «frontière» qui sépare les deux principales communautés linguistiques du pays : les néerlandophones et les francophones. Elle résulte de lois linguistiques promulguées dans les années 1960 et 1990. Mais les nuances sont bien plus complexes. Les dix-neuf communes de l’agglomération bruxelloise constituent une enclave bilingue au cœur du Brabant flamand. Le français est, pour les Flamands, une langue apprise à l’école à côté de l’anglais. Leur langue maternelle est, le plus souvent, un dialecte du néerlandais. Les plus âgés parlent souvent (très) bien le français, tandis que les plus jeunes préfèrent nettement l’anglais. Notez que le français rapide et vernaculaire de France n’est pas forcément compréhensible pour votre interlocuteur flamand.
Un pays cosmopolite
La Belgique comme tout pays occidental compte de nombreux étrangers sur son sol. Un environnement cosmopolite urbain, où près de 971 000 étrangers sont comptabilisés sur son sol. En tête, les Italiens (165 000), suivis des Français (140 000), des Hollandais (134 000), des Marocains (82 000), des Espagnols (45 000), des Polonais (43 000), des Turcs (40 000), des Allemands (39 000), des Portugais (33 000), des Anglais (25 000)…
Les autres nationalités ne dépassent pas 25 000 personnes par communauté. L’immigration est très inégalement répartie dans le royaume : Bruxelles compte 33 % d’étrangers, la Wallonie 9 %, la Flandre 6 % du total des populations respectives dans ces régions. Une intégration qui ne coule pas de source, comme c’est souvent le cas.
Si les Italiens (issus de la deuxième ou troisième génération) sont aujourd’hui parfaitement intégrés et acceptés par la société belge, d’autres populations, particulièrement les Nord-Africains, rencontrent les mêmes problèmes de xénophobie que ceux auxquels les Italiens durent faire face quelques décennies auparavant. Paradoxalement, c’est en Flandre que l’extrême droite xénophobe monte en flèche, là où les étrangers sont les moins nombreux.
Et à Namur ?
Sur +/- 111 000 habitants, la capitale wallonne compte 10 366 personnes étrangères, soit 9,3 % réparties comme suit : 4 476 ressortissants de l'Union européenne et 5 890 extra-Européens. Le centre-ville de Namur compte 4 815 personnes étrangères, Jambes en compte 1 980 et Saint-Servais en totalise 1 190. La part de la population étrangère dans les autres sections de la ville n'est pas significative.
Les trois langues romanes régionales
Peu de Français le savent, mais il existe en réalité trois langues romanes en Belgique. Le wallon, parlé dans la majorité de la Wallonie et réparti en trois variations sous-régionales (Centre/Charleroi, Charleroi/Namur et Liège) est majoritaire. Le picard (sous sa forme influencée par le wallon) est présent dans l’ouest de la province de Hainaut entre Tournai et Mons. Enfin, le lorrain, parlé en Gaume autour de Virton, est également influencé par le wallon.
Ici aussi, l’usage des termes « Wallonie » et « wallon » – pour désigner l’ensemble du territoire situé au sud de Bruxelles et ses habitants – est abusif d’un point de vue linguistique et ethnologique. D’autant que la Wallonie en tant que région administrative comprend les cantons de l’Est, habités par 75 000 germanophones, qui n’ont rejoint l’État belge qu’après 1918. Le wallon est donc un dialecte parlé en Wallonie. Celui-ci était encore parlé par une partie importante de la population jusque dans les années 1930, mais, faute d’être enseigné, il est aujourd’hui de moins en moins utilisé. Une bonne partie de la population de Wallonie le comprend cependant, au moins un minimum.Namur, 26 anciennes communes, 46 quartiers
Le 1er janvier 1977, la Belgique officialisait la plus importante fusion de communes jamais entreprise à ce jour. Il reste actuellement en Wallonie 262 communes dites «fusionnées». La commune de Namur (111 000 habitants, 175 km²) compte, outre la ville de Namur, 24 autres villages ou anciennes communes : Beez, Belgrade, Boninne, Bouge, Champion, Cognelée, Daussoulx, Dave, Erpent, Flawinne, Gelbressée, Jambes, Lives-sur-Meuse, Loyers, Malonne, Marche-les-Dames, Naninne, Saint-Marc, Saint-Servais, Suarlée, Temploux, Vedrin, Wépion, Wierde.
Leur profil (densité, environnement, relief, paysage, habitat, catégorie de population,...) est sensiblement différent de l'un à l'autre mais la fusion rassemble les habitants autour d'une forte identité namuroise. Avec respectivement un peu plus de 27 000 et un peu plus de 20 000 habitants, le centre-ville de Namur (aussi appelé la Corbeille) et Jambes sont les deux communes les plus peuplées. En troisième position, Saint-Servais compte 9 300 habitants. À l'autre extrémité de l'échelle, on trouve Gelbressée (620 habitants), Lives-sur-Meuse (473 habitants) et Rhisnes avec... 39 habitants. À noter que ce dernier ne doit pas être confondu avec le village voisin et éponyme fusionné lui avec la commune de La Bruyère.
Signalons aussi depuis 1993, Namur est officiellement divisée en 46 quartiers. Ce découpage permet de regrouper une population selon ses affinités et son cadre de vie dans un espace défini et facile à délimiter.
La Corbeille rassemble les trois quartiers du cœur de la ville : Namur-Centre, Cathédrale et Célestines.
La première couronne constitue les faubourgs de Namur selon la définition du XIXe siècle. La densité de population y est inférieure à celle de la Corbeille. Les quartiers sont au nombre de onze. On y retrouve aussi bien des quartiers de Namur que des anciennes communes avant la fusion. Par exemple : La Plante, Salzinnes, les Bas-Prés, Jambes, Amée...
La seconde couronne est le résultat du déplacement suite à l'accroissement de la population au XXe siècle. Les espaces verts représentent une part importante de la superficie. Il s'agit essentiellement d'anciennes communes et de quelques hameaux de celles-ci : Belgrade, Flawinne, Saint-Marc, Beez, Fonds de Malonne...
Les alentours résidentiels font référence à l'espace rural habité par les citadins en quête d'un cadre de vie plus aéré. Cet état de fait remonte des années 1960 à nos jours. L'habitat y est de type pavillonnaire et la verdure est très présente. Parmi ces quartiers : la Citadelle, les Hauts-de-Malonne, Suarlée, Erpent...
Les alentours ruraux constituent la quatrième et dernière couronne. Il s'agit des quartiers les plus ruraux où l'extension et le déplacement de la population n'a pas encore eu lieu en masse. On y trouve champs, prairies et des anciens villages au style de vie rural dont : Temploux, Gelbressée, Boninne, Marche-les-Dames, Dave...