HAACHT
Adler, Charles-Quint, Mystic, Primus Haacht, Tongerlo, Eupener Pils, Gildenbier, Super 8 (Blanche, Export, IPA), Ommegang
Des investissements importants et l'électrification de la ligne de tram directe entre Haacht et Bruxelles ont permis à la brasserie fondée en 1898 par Eugène De Ro de prendre une telle expansion qu'elle atteint une production record, pour l'époque, de 575 000 hl en 1937. Celle qui est aujourd'hui la quatrième plus importante brasserie de pils (la Primus) en Belgique s'est lancée après la guerre dans une campagne de reprise de petites entités brassicoles belges et du Nord de la France. Parmi celles-ci, la Brasserie du Coq Hardi, située à Marcq-en-Barœul dans la banlieue de Lille, propriété de Haacht en 1975. L’entreprise brabançonne a également acquis la brasserie néerlandaise De Leeuw.
Actuellement, Haacht maintient une part de marché de 5 à 10% dans le secteur Horeca (Hôtels, cafés, restaurants), est fournisseur de plus de cinq mille cafés à travers le pays et totalise une production annuelle tournant autour du million d'hectolitres. La brasserie est équipée d’un outil de production des plus modernes dont un récent hall de mise en fûts.
Cela lui permet de brasser une large gamme de bières, allant de sa pils Primus et de la pils « de luxe » Adler, aux bières d'abbaye Tongerlo, en passant par les trois versions de Charles-Quint, l'Ommegang, ou encore la Spéciale 1900, une ambrée dérivée des « spéciales belges » qui eurent leur heure de gloire au début du siècle passé. Tout comme la Super 8 Export, un type de bière qui avait la faveur d'un public populaire jusqu'au milieu des années 1970 et qui est aujourd'hui relancée comme « élégante pils retro » de 4,7% alc. vol. Résolument dans son époque actuelle, la gamme Super 8 (appréciez le jeu de mots en le prononçant en Néerlandais... super acht) compte aussi une blanche et une version IPA !
La brasserie de Boortmeerbeek produit aussi la Eupener Bier, brassée selon le prescrit de la fameuse « Reinheitsgebot » allemande. Elle était autrefois le fleuron de la seule grande brasserie de la partie germanophone de la Belgique, qui a fermé ses portes en 1998. La plupart des bières maison peuvent être dégustées au Brouwershof, juste en face de la brasserie, située le long de la grand route menant à Haacht. C'est une élégante villa transformée en taverne-restaurant. On y trouve une version non filtrée de la pils maison, les différentes versions de la Tongerlo, de la Charles-Quint et des bières fruitées Mystic.
Haacht produit encore des bières de table ou sans alcool et une gamme complète d'eaux et de limonades sous la marque Val mais aussi le Pepsi pour l’Horeca belge. Elle est également propriétaire de deux vignobles bordelais (Château Haut-Saint-Georges et Château La Grande Barde) et importe de nombreux vins du "Nouveau Monde" ! !
Adler
Une des blondes les plus discrètes du pays ! On ne la trouve pratiquement que dans les bistrots estampillés Haacht. Trop forte et trop typée pour concurrencer la Primus, trop légère pour jouer dans la cour des bières spéciales telles que la Charles-Quint. Elle joue à merveille un rôle de pils de luxe (premium) et s'insère bien dans la gamme du brasseur de Boortmeerbeek.
Mystic
La gamme est née en 2011 mais l'histoire de la blanche (base des bières fruitées, aujourd'hui abandonnée telle quelle) remonte à 1989, année d'introduction de la Blanche de Haacht. On se souviendra qu'à ses débuts, elle se faisait appeler Haecht Tarwe Bier. Elle utilisait l'orthographe initiale de la localité, telle qu'elle était en 1898, année de création de la brasserie. La Blanche de Haacht a donné naissance à une gamme de trois bières fruitées, appelées Mystic : Radler, Cerises et Pêche. Elles ont pour caractéristiques communes d'êtres douces et légères (de 3,5% à 3,8% alc. vol.).
Charles-Quint
Rendant hommage à l'empereur né à Gand en l'an 1500, la brasserie Haacht profita du cinq centième anniversaire de sa naissance pour remettre à l'honneur cette bière lancée en 1978. L'emballage fut revu et le brassin amélioré. L'histoire raconte d'ailleurs que Charles-Quint préférait de loin la bière au vin, habitude peu courante à cette époque. Elle se décline aujourd'hui en deux versions : la classique et puissante Rouge rubis et la plus moderne Blonde dorée. Pour mieux apprécier cette bière charmeuse, outre le verre calice, existe aussi le légendaire pot à quatre (ou trois) anses qui fera revivre les sensations d'antan. Quant aux vrais amateurs, ils ne manqueront pas de l'apprécier en tant qu'ingrédient à part entière de plusieurs recettes concoctées par certains de nos plus grands maîtres queux.
Gildenbier
Outre les bières décrites et évoquées dans ces pages, la brasserie Haacht produit aussi une assez confidentielle Gildenbier, que l’on pourrait traduire par « bière de la Guilde ». Sa robe de couleur candi, sa mousse crémeuse et une saveur douce-amère évoquent clairement les bières de type « Scotch ». Mais le plus étonnant vient de cette Guilde des Archers à Diest. Pour en faire partie, les candidats devaient, à midi précis, se tenir sur une seule jambe et ingurgiter un litre de bière. Heureusement que tout cela n’est plus nécessaire pour pouvoir déguster la Gildenbier…
Primus
Les origines de la Primus remontent à la fin du 19ème siècle quand une laiterie de Haecht profita de l'engouement naissant pour les bières de fermentation basse en mettant en vente une pils. Eugène De Ro, le directeur de la laiterie des débuts, ne faisait en fait que rétablir une activité ayant existé à la fin du 16ème siècle. Le nom Primus évoque Jan Primus ou Jean Ier (duc de Brabant (de 1251 à 294), qui aurait donné Gambrinus par modifications successives. La Primus est toujours là et bien là. Elle constitue même le quatrième maillon fort des pils belges, suivant ainsi Jupiler, Stella et Maes. Au café situé en face de la brasserie, on sert une Primus met gist, pils non filtrée avec un dépôt de levure, ainsi que des plats régionaux élaborés à base de bière.
Tongerlo
L'abbaye de Tongerlo a été fondée entre 1130 et 1133. Après avoir traversé les âges sans trop de heurts, elle a subi les affres de la Révolution, la vente en tant que bien national en 1839 et finalement un incendie en 1929. Ceci explique sans doute en partie pourquoi les moines norbertins (répondant donc à la même règle qu'à Leffe, Grimbergen ou Postel) n'ont pas souhaité continuer leurs activités brassicoles. Ils confièrent leurs recettes aux brasseurs de Haacht qui remirent la marque sur le marché en 1990. Les traditionnelles Double et Triple seront suivies, quelques années plus tard par la Double Blonde. Elles se nomment aujourd’hui Lux, Nox et Prior sans oublier la "Christmas". Les Tongerlo bénéficient de la refermentation en bouteille, un fond de levure « à boire avec » comme le suggère le brasseur. Elles appartiennent à la fameuse catégorie des « Bières d'Abbaye Reconnues ».
Le saviez-vous ? Cet avis a été rédigé par nos auteurs professionnels.
Avis des membres sur HAACHT
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