BOON

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S’il est une commune qui ne pouvait se passer de producteur de gueuzes, c’est bien Lembeek, cette petite entité du Brabant-Flamand qui aurait donné son nom au lambic. Une brasserie était déjà présente sur place au XVII^e siècle. Frank Boon a repris en 1977 les activités d’un assembleur de lambics de la région. Plusieurs investissements ont été nécessaires afin de faire de l’endroit une véritable brasserie à lambics. Les premiers brassins sont sortis en 1990. En trente ans, la brasserie Boon est devenue un des plus importants producteurs de bières à fermentation spontanée. Une visite des installations vaut le détour avec notamment ces locaux où sont entreposés 161 foudres en chêne contenant de 40 à 270 hl de lambic, soit le plus grand stock du genre au monde (une capacité de stockage de 2,1 millions de litres !). Et depuis 2021, la famille Boon utilise du chêne belge afin d'entretenir tous ses foudres, de quoi faire grimper l'espérance de vie de ces mastodontes à 2 siècles.

Avec une telle quantité en stock, rien d’étonnant à ce que Boon soit le principal fournisseur des gueuzeries ou assembleurs de lambics. La maison perpétue par ailleurs la tradition de brasseries disparues en poursuivant la production des gueuzes Dekoninck et Moriau pour le compte de centrales de boissons des environs.

Au printemps 2013, Frank Boon inaugure de nouvelles installations de brassage, entièrement automatisées et d’une capacité maximale de près de trois fois supérieure aux précédentes. Le brasseur équipe ainsi son successeur, son fils Jos, de matériel ultramoderne pour poursuivre la production de bières traditionnelles. Son autre fils, Karel, est entré dans l'entreprise familiale en mars 2017. La production est ainsi passée de 450 hl en 1990 à plus de 20 000 hl aujourd'hui !

Si pendant de nombreuses années, ce sont des cerises d'Europe de l'Est qui étaient utilisées pour la production de kriek, Boon utilise des cerises belges, de la variante « de Schaerbeek », pour produire une Oude Schaarbeekse Kriek. La récolte de ce fruit indigène est cependant insuffisante pour couvrir les 300 tonnes de cerises nécessaires à la conception de toutes les krieks Boon.

À l'automne 2021, Frank Boon a symboliquement passé le flambeau à ses deux fils. Non sans ajouter que tant que sa santé le permettrait, il garderait volontiers un œil sur ce qui se fait à la brasserie. Ce passage de témoin valait bien une petite bière : l'Apogee, soit une vieille gueuze obtenue à partir de lambics ayant mûri à la fois dans le plus ancien foudre de la brasserie et dans le plus récent. Un bar et un magasin sont accessibles les vendredi et samedi après-midi.