NEUHAUS

Classique chic, la gamme de Neuhaus décline la praline sous tous les goûts. Ganaches, pralinés, gianduja, crèmes fraîches, truffes, pralines à 7%... Elles sont toutes là. Les Liqueurs s’offrent des étiquettes réputées (Bisquit, Smirnoff, Cointreau...). Le Manon renoue avec ses origines et se pare de sucre fondant (vanille et café). Et les Snobinettes (Cappuccino, Irish Coffee, Noisette et Champagne) n’ont pour seule prétention d’être irrésistible. Plus contemporaine, la collection La Cuisine de Jean s’utilise... en cuisine. On décore les gâteaux de Pencils (fins bâtons en chocolat) et en prime, on s’offre un chocolat chaud version Snobby (un carré de chocolat planté sur un bâton de bois, à plonger directement dans la tasse). On le sait moins, mais Neuhaus fabrique également des bâtons et tablettes (en version Amer Thé, Lait Noisettes Nougat, etc.) que l’on peut retrouver dans des boîtes en fer au look rétro. Une famille très créative. En 1857, Jean Neuhaus quitte sa Suisse natale pour Bruxelles. Sous laprestigieuse Galerie de la Reine, il ouvre une « confiseriepharmaceutique ». Ses spécialités : les bonbons contre la toux, lesbâtons de réglisses (pour apaiser les troubles gastriques) et destablettes de chocolat amer, plus proches du médicament que de laconfiserie. Une idée avant-gardiste, quand on songe au buzz actuelautour des alicaments ! Quand son fils reprend les rennes du magasin, il profite de saformation de maître confiseur pour remplacer, peu à peu, les remèdespaternels par des bonbons au caramel, des pâtes de fruits et chocolatsà la vanille. Beaucoup plus glamour ! L’idée fonctionne, les affairesprospèrent. Les générations se succèdent et le petit-fils de Jean va, peut-êtresans le savoir, révolutionner le petit monde de la chocolaterie. Ilimagine une bouchée au chocolat fourré, qu’il baptise praline (mais quin’a pas grand’ chose à voir avec son homonyme français). Quelque tempsplus tard, son épouse invente le ballotin, la boîte qui permettra desuperposer les pralines sans les écraser. Deux inventions fondamentalesdans la même famille, qui dit mieux ? Sans descendance masculine, le couple passe le relais à leur gendreAdelson de Gavre. Il va créer, avec son fils, de nombreuses pralines,dont la plupart existent encore aujourd’hui, comme les Caprices ou desTentations, toujours fabriquées à la main. La société reste dans la famille jusqu’en 1978. Claude et Jean-JacquesPoncelet en prennent alors le contrôle. Ils développent la notoriété deNeuhaus à l’international pendant 9 ans puis revendent l’affaire (en1987) à la Raffinerie Tirlemontoise, le plus gros fabricant de sucrebelge. Aujourd’hui, le Groupe Neuhaus fait partie du groupe BoisSauvage (holding belge coté en Bourse) et possède le français Jeff deBruges. Clin d’oeil Suzanne Neuhaus, épouse d’Adelson de Gavre, était cantatrice au ThéâtreRoyal de la Monnaie (Bruxelles). Après une prestigieuse carrière, elles’est consacrée tout naturellement à la chocolaterie et son aide a étéprimordiale. Parmi ses réalisations : les Colis de l’amitié, quienvoyaient du chocolat aux familles belges expatriées dans les coloniesd’Afrique Centrale. Focus ... sur les Royales. La situation du premier magasin, dans la Galerie dela Reine, a-t-elle influencé cette série ? Peut-être... Ce qui estcertain, c’est que la famille royale lui a prêté le nom de quelques unde ses membres. Baudouin est une praline crème fraîche beurre etvanille, à laquelle Fabiola ajoute une ganache noire. Albert et Paolasont des pralinés, en robe noire pour « lui », lait pour « elle ».Astrid combine gianduja, beurre et sucre candi. Coïncidence heureuse ouconséquence avérée, Neuhaus s’est en tout cas vu attribuer le titre deFournisseur Breveté de la Cour.