L'archipel des Sept-Iles s'étend le long de la côte de Granit rose, à 4 km au large de Perros-Guirec. Surnommées les Gentilles (Ar Gentiles en breton), leur surface immergée est de 40 ha à marée haute, pour un espace maritime de 280 ha. L'archipel se compose de 7 îles principales, entourées de nombreux îlots. Bono, la plus grande, se trouve au centre. Un dolmen à couloir datant d'environ 3800 av. J.-C. trône à son sommet. À côté, l'île aux Moines, la seule accessible au public, doit son nom aux frères cordeliers implantés là aux XIVe et XVe siècles. En 1740, un fort de style Vauban y fut construit pour lutter contre la contrebande, et des soldats l'occupèrent jusqu'en 1889. Le phare, construit en 1835, est dynamité en août 1944 puis rebâti en 1952. Automatisé en 2001, c'était le dernier phare en mer habité des Côtes-d'Armor jusqu'à son désarmement en 2007. Au nord-ouest de l'île aux Moines se trouve l'île Plate, plus au nord les Costans et au sud-ouest l'île du Cerf. Malban, elle, est à mi-distance entre les îles Bono et Rouzic, excentrée tout à l'est.
Plus grande réserve française d'oiseaux marins, l'archipel est le 1er espace mis sous protection, dès 1912, à l'initiative de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). A l'époque, les macareux moines étaient massacrés par les chasseurs et l'association est née du combat contre cette pratique, depuis interdite. C'est la LPO qui, aujourd'hui encore, veille sur les Sept-Iles, classées réserve nationale en 1976.
Ce havre attire une dizaine d'espèces d'oiseaux marins : cormoran huppé, pingouin torda, guillemot, puffin des Anglais, fulmar boréal, océanite tempête et différents types de goélands et de sternes. Les Sept-Iles accueillent aussi 2 colonies uniques en France métropolitaine : 150 à 180 couples de macareux moines, qui viennent y nicher de mi-mars à mi-juillet, et quelque 20 000 couples de fous de Bassan, présents sur Rouzic de janvier à octobre. Leur concentration est telle qu'elle forme une tache blanche, bien visible depuis la côte. Leur peur panique de la terre ferme les pousse en effet à nicher en rangs serrés, mâles et femelles couvant à tour de rôle, pendant que l'autre part au large pour trouver de quoi nourrir la famille. Une tâche de plus en plus difficile, en raison de la surpêche, ce qui complique la reproduction du plus grand oiseau de mer d'Europe. Les Sept-Iles abritent aussi l'une des deux colonies bretonnes de phoques gris, comptant une quarantaine d'individus. La flore n'est pas en reste avec quelque 160 espèces végétales recensées entre l'estran et les fonds marins, riches en algues. Une remarquable forêt de laminaires, ces longues algues brunes, entoure une grande partie de l'archipel. Pour appréhender la biodiversité des Sept-Iles, ne manquez pas la visite de la station de la LPO, à Pleumeur-Bodou, qui comporte un centre de soin pour animaux sauvages, spécialisé dans les oiseaux marins.
Le site est protégé et son accès très réglementé. Mais plusieurs compagnies proposent des excursions en bateau au départ de Perros-Guirec : les vedettes d'Armor Navigation, les vieux gréements Ar Jentilez et Sant C'hireg ou la goélette moderne Fillao vous permettront d'approcher les îles et de découvrir leurs trésors.