LOUVRE ABU DHABI
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Musée spectaculaire, le plus grand du Moyen-Orient, conçu par l'architecte Jean Nouvel. Il raconte l'histoire de l'humanité.
Les deux mots « Louvre Abu Dhabi » évoquent en eux-mêmes une symbiose originale : le Louvre, musée universel par son héritage du siècle des Lumières, la richesse de ses collections, la diversité de son public à travers les âges. Abu Dhabi, terre d'accueil de toutes les nations qui se développe à un rythme effréné. En 2007, le gouvernement des Emirats arabes unis s'allie avec la France pour permettre à toute personne d'accéder à la culture en créant un musée unique mais universel, qui raconte l'histoire de l'humanité.
Un musée pédagogique : des musées d’antiquités nationales existent aux Emirats arabes unis depuis les années 1970 et retracent une longue implantation humaine. Le musée d’Al Aïn comprend des poteries qui attestent d’un long échange entre la région, la Mésopotamie et la vallée de l’Indus. Si les départements d’éducation travaillent depuis plusieurs années avec différentes franges de la population d’Abu Dhabi, c’est en vue d’éduquer les plus jeunes, car c’est bien là que tout commence. Déjà quatre écoles pilotes de la ville travaillent avec le Louvre Abu Dhabi et le ministère de l’Education à former les enseignants de l’histoire des arts. Dans la même ligne, le musée des enfants au Louvre Abu Dhabi propose des expositions temporaires avec de vraies œuvres d'art exposées et des ateliers pédagogiques. C’est une véritable mission éducative du développement artistique des plus jeunes avec une approche de la matière et un apprentissage du regard qui est ainsi voulue et mise en place au sein même de l’institution.
Un musée universel contemporain et attrayant : le Louvre Abu Dhabi intègre les dernières technologies aptes à capter l’attention d’un public davantage habitué au rythme effréné des nouveaux médias qu’à appréhender des œuvres du passé. Les conservateurs, régisseurs, médiateurs, spécialistes de la signalétique et de l’accueil dialoguent et innovent pour mettre en place une scénographie moderne et thématique : des bornes interactives rythment les salles. Un théâtre sous le dôme permet également d’accueillir des concerts, des conférences et des spectacles. Des cours de yoga sont organisés toutes les semaines sous le dôme.
Un musée innovant : les vitrines ont été conçues en Belgique, à Gand, à l’aide d’un verre ultra-blanc possédant une teneur en fer très faible et favorisant la transmission de la lumière tout en réduisant la teinte verdâtre des verres standard, ce qui donne une clarté exceptionnelle. Il n'y aura pas de reflet sur vos photos. Plus d’une centaine d’entre elles ont été réalisées sans structure métallique, donnant ainsi l’impression aux visiteurs que les œuvres flottent dans leur environnement. Chacune d’entre elles possède son propre contrôle d’hydrométrie adapté aux objets qu’elle contient.
Un musée résilient : comment ériger un musée, avec ses contraintes précises de conservation des œuvres, dans une zone désertique, souvent humide et de surcroît sous un dôme filtrant une « pluie de lumière » et entouré d’eau ? Eau, lumière et chaleur, trois éléments antinomiques adaptés à la localisation même du musée. Ainsi a-t-il fallu mettre en place tout un arsenal technologique au service du contrôle de la température limitée à 21 degrés (avec une variation maximum d’un degré), qui doit compenser la chaleur extérieure pénétrant par les plafonds de chacune des galeries. En effet, la lumière naturelle s’invite par le haut et compose avec la lumière artificielle. Doser selon les heures de la journée la luminosité acceptable et protéger les pièces d’art est également indispensable.
Un musée qui raconte histoire de l'humanité de manière chronologique et thématique : les galeries permanentes présentent des œuvres clés et significatives tout au long d’un parcours unique qui raconte « L'histoire de l'humanité en 12 chapitres ». Chaque galerie correspond à un chapitre. Pour commencer la visite, le grand vestibule est une immense carte de navigation. Au sol, sont dessinées les lignes du rivage des Émirats ponctué de noms de lieux évoquant la provenance des collections du Louvre Abu Dhabi. Plusieurs vitrines posent la question de l'universel. Dans chacune d'elles, plusieurs objets provenant de civilisations différentes interpellent le visiteur sur un même thème comme la mort, la maternité, la danse... Les similarités ne sont pas expliquées, mais interrogent. Le visiteur peut alors commencer son parcours chrono-thématique. Sur une même échelle du temps sont présentées des œuvres représentant les différentes civilisations. La présentation est axée sur quatre grandes périodes : l’archéologie et la naissance de la civilisation ; l’époque médiévale et la naissance de l’islam ; la période classique de l’humanisme aux Lumières et l’art moderne et contemporain, commençant à la fin du XVIIIe siècle.
C'est la spécificité de ce musée universel. Contrairement aux musées encyclopédiques traditionnels européens, qui présentent leurs collections par type d'art (peinture, sculpture, objet d'art, etc.) et par aires géographiques, le Louvre Abu Dhabi place sur une même échelle du temps, « notre ère », l'art des différentes civilisations du monde. Ainsi, une armure de Samurai du temps de l'Edo peut se retrouver à côté d'une tête d'Oba avec comme décor un tableau de Jordaens.
Le Louvre Abu Dhabi constitue ainsi une mémoire universelle partagée. Le dialogue entre les œuvres d’art, les sculptures et les objets permet de découvrir les influences communes et les liens historiques réciproques entre les civilisations et les cultures. C’est un parcours initiatique qui permet de prendre conscience que tout est lié. La présentation d'un véritable dialogue entre les cultures crée une histoire de l’art complète.
Comment parcourir le musée ? On commence par les galeries permanentes et on découvre le dôme à la fin du parcours. Si vous n'avez pas pris de visite guidée ni d'audio-guide, nous vous recommandons de lire l'introduction située à l'entrée de chaque galerie. Pour savoir si les œuvres appartiennent à la collection permanente du Louvre Abu Dhabi, il suffit de lire l'étiquette de l'œuvre. Si l'œuvre ne fait pas partie de la collection permanente, le nom du musée prêteur est indiqué. Il faut compter 90 minutes pour les parcourir et consacrer 30 minutes pour le dôme et du temps supplémentaire pour les expositions temporaires situées dans des bâtiments auxquels on accède par le dôme.
Le parcours des galeries permanentes est complété par la programmation de deux expositions temporaires (il y en a quatre par an), toutes montées par un des treize musées partenaires français et organisées par France Museums, agence d'ingénierie culturelle internationale née en 2007 de l'accord intergouvernemental entre les Emirats arabes unis et la France pour créer et soutenir le Louvre Abu Dhabi.
Une architecture époustouflante. « Je veux que ce bâtiment puisse être à l'image d'un territoire protégé qui appartienne au monde arabe et à cette géographie. » C'est en s'inspirant du lieu et du contexte, de l'histoire des formes comme des fondamentaux de l'architecture moyen-orientale, que Jean Nouvel a tracé la personnalité de ce musée universel : « J'aime adapter des thèmes éternels de l'architecture (...) les détourner, les réinterpréter par une nouvelle approche. »
Sélectionné pour concevoir ce musée, Jean Nouvel s'est laissé guider par l'exception du site de Saadiyat, île lagunaire, vierge, entre le sable et la mer, entre ombre et lumière. Son projet promet au futur visiteur une expérience architecturale de grande intensité, au service d'un dialogue entre les cultures. Comme une ombrelle, sa coupole d'acier de 180 m de diamètre, de 7 500 tonnes d'acier à l'extérieur et d'aluminium à l'intérieur, coiffe les deux tiers de la ville-musée. Souvenir de celle de la mosquée, du mausolée, du caravansérail, de la médersa, sa forme s'affranchit : ouverte sur l'eau, posée sur quatre points d'appui massifs et discrets, elle trouve une expression virtuose et toute contemporaine. Son élévation revêt des proportions planes qui laissent la ville s'y glisser, la nature s'y installer, grâce à la pénétration de la lumière, qui varie en permanence.
Dans un dialogue des formes héritées de la tradition architecturale, autant qu'à travers l'expérience des sens, Jean Nouvel a puisé à un rapport intense et fondateur : celui de l'ombre et de la lumière, celui de leur équivalence climatique, fraîcheur et chaleur. « C'est un microclimat qui est créé, en s'appuyant sur les sensations explorées maintes fois à travers la grande architecture arabe, qui est un jeu sur la maîtrise de la lumière et de la géométrie (...) une structure d'ombre, de cheminement et de découverte. » En effet, au-dessus des espaces de promenade, le réseau de la coupole est très resserré, tandis qu'il est très ouvert au-dessus des espaces d'exposition temporaire pour réduire la température dans les espaces extérieurs et apporter de la lumière naturelle aux espaces d'expositions.
« Une cité presqu'île qui avance dans l'eau et qui utilise cette eau à l'ombre pour créer un phénomène de microclimat grâce au vent qui entre sous la coupole. » C'est ainsi que la coupole « s'hybride » sous l'inspiration libre du moucharabieh, un autre des éléments hérités du passé, qui doit autant aux arts décoratifs orientaux qu'à un mode de climatisation traditionnel. Animé par une trame aléatoire de perforations étoilées, savamment calculée, et traversé par la lumière, le dôme tempère les salles et les modules du musée sous-jacent, en même temps qu'il ombrage la déambulation intérieure, favorisant la climatisation et l'éclairage naturels.
La « pluie de lumière » du dôme tombe de la coupole comme elle le ferait depuis les feuilles du palmier-dattier à travers lesquelles perce le soleil sous la palmeraie. Mouvante, tactile, cette ombre en éclat ouvre le bâtiment à « un jeu sur l'aléatoire, qui permet de doser la lumière en fonction des besoins du lieu ». De même, l'espace miroitant de l'eau entrant sous la coupole offre une vibration de la lumière qui se reflète sur la « peau » des bâtiments. Cette présence, cette ondulation permanente, rappelle l'importance et la valeur du plan d'eau dans l'architecture arabe. La nuit, le site est au contraire « une oasis de lumière sous un dôme constellé. »
Librement inspirée des cités enfouies et du prototype de la ville orientale, une large partie du complexe s'étend à l'abri et dans le confort de cette ombre. Urbanité et géométrie presque spontanée, une « médina » de salles, comme le quartier d'une ville, laisse affleurer une trentaine de bâtiments le long d'une promenade. Elevés à des hauteurs variables de 4 à 10 m, ils donnent à voir des façades toutes différentes et animées par des percements divers, ménageant des transitions et des passages singuliers. Cette cité-musée dessine un espace qui joue de la relation entre intérieur et extérieur, changeante, multiple, poétique, qui aiguise la curiosité et réserve au visiteur des cheminements à découvrir, avec la lumière pour guide.
Le saviez-vous ? Cet avis a été rédigé par nos auteurs professionnels.
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Avis des membres sur LOUVRE ABU DHABI
Les notes et les avis ci-dessous reflètent les opinions subjectives des membres et non l'avis du Petit Futé.