1519
La découverte du détroit par Magellan
En 1513, l’Espagnol Vasco Núñez de Balboa découvre la mer du Sud (futur océan Pacifique). Les esprits commencent aussitôt à échafauder les plus folles hypothèses sur les fameuses îles Moluques, plus à l’ouest (aujourd’hui en Indonésie), où les épices abondaient. Le 20 septembre 1519, Magellan, navigateur portugais passé au service de l'Espagne, quitte Sanlúcar, en Andalousie, accompagné de cinq navires. Il espère alors découvrir un passage à l’ouest vers les Indes. Un mois plus tard, le 21 octobre, la flotte pénètre dans une sorte de passe qui prendra le nom de détroit de Magellan. Pour la première fois, une voie est tracée pour relier l’océan Atlantique à l’océan Pacifique.
Fernand de Magellan
Né à Porto en 1480, ce navigateur est célèbre pour avoir entrepris un voyage sans retour vers le Nouveau Monde. Peu après la découverte de la mer du Sud, il sollicita la Couronne lusitanienne, jusqu’alors maîtresse du commerce maritime avec les Indes, afin de financer une expédition. Celle-ci fut refusée et Magellan s’en remet donc à Charles Quint : l’Espagne financera l’expédition. Après avoir découvert le détroit, Magellan poursuit son voyage jusqu'à atteindre les îles Moluques ; il laissera d’ailleurs sa vie dans les parages, et le seul navire rescapé, Victoria, rentre au port trois ans après son appareillage : ce fut premier tour du monde de l’histoire de l’humanité.
1542 - 1553
La conquête Espagnole
Après la fondation de Buenos Aires en 1536 par Pedro de Mendoza et la fondation de Santiago par Pedro de Valdivia en 1541, l'avancée espagnole se poursuit et se dirige toujours plus vers le sud.
1578 - 1580
Arrivée au Cap Horn de Francis Drake
Francis Drake, corsaire de la couronne d’Angleterre, est le premier à doubler le cap Horn, situé à l'extrémité sud du continent, sur l'archipel de la Terre de Feu. Élisabeth Ire d'Angleterre qui y découvre une nouvelle route pour atteindre le Pacifique, garde le secret, pour déjouer les prétentions espagnoles sur le commerce aux Amériques. Parallèlement, la Couronne espagnole décide de bloquer les accès au détroit afin de protéger ses colonies des pillages des pirates et des tentatives de déboutement des autres pays européens.
De 1768 à 1834
Les expéditions scientifiques
À partir du XVIIe siècle, plusieurs scientifiques entreprennent des voyages d’exploration pour mieux connaître la région, attirés par les possibles découvertes naturelles et ethnologiques qu’on pouvait y faire. Louis-Antoine de Bougainville (1768-1771), Jules Dumont d’Urville (1837-1840), Darwin avec l’expédition de Fitz Roy (1832-1834) s’attachent dès lors à décrire les phénomènes physiques ou botaniques.
1810
Le chemin de l'indépendance
Le 25 mai, Buenos Aires déclare son indépendance suivie du Chili, le 18 septembre de la même année. Ce n'est cependant que le début de leur processus d'affranchissement qui prendra encore quelques années.
De 1830 - 1879
Un immense champ de bataille pour la domination du bétail
Après la fondation de Buenos Aires en 1536 par Pedro de Mendoza et Juan de Garay, la Conquête espagnole se poursuit notamment par l'importation de vaches et de chevaux dans la région du río de La Plata. L'’abondance du bétail devint la véritable manne financière du vice-royaume du río de La Plata. Parallèlement, le cheval fut adopté par les indigènes qui chassaient le bétail afin de subvenir à leurs besoins ou pour pratiquer l’échange avec d’autres tribus. Les colons blancs entreprirent de repousser les frontières du tout nouveau pays indépendant, tandis que les indigènes s’employaient à piller les estancias. En outre, le Chili s’enorgueillissait alors d’une politique d’expansion territoriale inquiétante pour le gouvernement argentin (annexion de l’île de Pâques, guerre du Pacifique et annexion des territoires bolivien et péruvien du Grand Nord) : il fallait coûte que coûte assurer la souveraineté nationale sur ces terres, et donc, forcément, en déloger les indigènes, pour lesquels ces considérations politico-économiques n’avaient pas grand sens.
1843
Premiers conflits entre l'Argentine et le Chili
Premiers conflits entre territoires argentins et chiliens : le Chili décide d’établir une colonie à Fuerte Bulnes, dans le sud magellanique ; la Confédération argentine y vit une « atteinte à l’intégrité du territoire argentin et ses droits de souveraineté nationale » (selon les mots du ministre argentin Felipe Arana). À cette époque, l’Argentine était en pleine guerre intestine, et se montrait incapable de structurer le pays, tandis que le Chili avait consolidé son unité et entreprenait une politique de colonisation territoriale, tant au nord qu’au sud.
1855
Le Traité de 1855
Les relations entre l’Argentine et le Chili, depuis l’indépendance des deux pays, ont été caractérisées par de fortes tensions à propos de questions de frontières. Les débats furent particulièrement violents de 1870 à 1910 ; ils concernaient principalement la cordillère des Andes, et certains archipels du Pacifique Sud. La prise de possession de la région de Magallanes par le Chili, exprimait très clairement son désir de s’approprier cette région, très importante stratégiquement et convoitée par plusieurs puissances européennes. Après avoir souffert d’épidémies, du climat et de la mauvaise situation géographique, ces premiers habitants quittèrent Fuerte Bulnes, le premier endroit où ils s’étaient installés, et fondèrent un nouveau village à Punta Arenosa, en 1848. Ainsi fut créée Punta Arenas. Sous la pression de l'Argentine, en 1855, un traité signé entre les deux pays stipula que les frontières étaient celles de 1810, quand les liens avec l’Espagne furent brisés. On décida que n’importe quel conflit devait être résolu de manière pacifique, et qu’en cas de divergences graves l’arbitrage d’un tiers serait recherché.
1861-1883
« Ocupación de la Araucanía »
Au Chili, c'est le lancement de la campagne militaire « Ocupación de la Araucanie », visant à soumettre le peuple mapuche. La résistance de ce peuple indigène guerrier et téméraire s'effondrera en partie avec l'occupation et la mise sous tutelle de leurs terres. En 1867, 5 000 Mapuche traversent la chaîne de montagnes Nahuelbuta et remportent leurs victoires sur les villes de Traiguen, Curaco et Perasco. L’année suivante, ils sont vaincus à Chihuaihue. La bataille la plus notable reste la grande bataille de Temuco, en 1881, où après de nombreuses pertes les indomptables Mapuche décident finalement de se soumettre. Côté argentin, ils furent repoussés lors des attaques sanglantes de la Conquête du désert. Ils furent alors confinés dans de minuscules territoires (5 % de leur territoire initial).
1862
Le « problème indigène »
Au Chili, Bartolomé Mitre devint le premier président de la nation. D’emblée, il décida de s’attaquer au « problème indigène » et tenta de « pacifier » la frontière, sans grand succès. À cette époque décisive, la « Terre intérieure », Tierra Adentro, nom donné par les Blancs au territoire indigène de la pampa et du nord de la Patagonie, était peuplée de Mapuche, de Pehuenche, de Ranquele, de Vorogano et de Tehuelche organisés en communautés. Le cacique Chocorí à la tête des Mapuche dominait un vaste territoire connu comme le « pays des Pommes », qui s’étendait de Bahía Blanca jusqu’au confluent des ríos Neuquén et Limay. À sa mort en 1834 ; son fils Sayhueque s'engagea à poursuivre la lutte.
1872
La défaite de Calfucura à San Carlos
La déroute finale, annonciatrice de la fin pour l’ensemble des indigènes patagons, eut lieu à San Carlos en 1872. Le colonel Francisco de Elías, qui avait pourtant signé un traité en se compromettant à préserver la paix, le trahit, et Calfucurá, grand chef indien, furieux, rassembla la plus grande armée indigène, avant d’attaquer diverses localités argentines, en mars 1872 : Alvear, 25 de Mayo et 9 de Julio ; il s’empara de plus de 200 000 têtes de bétail et 500 prisonniers, après avoir tué 300 habitants. Trois jours plus tard, il était battu à San Carlos et se réfugia près de Salinas Grandes, jusqu’à sa mort, le 4 juin 1873.
1875
La Grande Offensive indigène
Adolfo Alsina, ministre de la Guerre en Argentine, proposa un plan d’attaque « pacifique ». Un traité, alors signé en 1875 avec plusieurs tribus, stipulait que les populations devaient partir vers l’ouest et remettre leurs terres en échange de nourriture et de vêtements. Tout le monde ne s’en accommoda pas, d’autant que cette promesse semblait vaine : ainsi, Namuncurá, fils de Calfucurá et nouveau cacique d’envergure, décida d’organiser la Grande Offensive pour défendre ses territoires. Son armée détruisit plusieurs villes du centre de la province de Buenos Aires. Des milliers d’habitants furent tués ou faits prisonniers, tandis que des centaines de milliers de têtes de bétail furent enlevées. La situation, d’un côté comme de l’autre, devenait intolérable.
Juan Manuel de Rosas
Rosas, dont le nom est historiquement tantôt révéré, tantôt haï en Argentine, était un grand propriétaire terrien. Proche des indigènes, il préservait des relations intimes avec de nombreuses communautés. De fait, il s’allia avec des tribus et signa des traités qui lui permirent de lutter contre des tribus ennemies). Avec l’appui des caciques Coyhuepan et Cachul, il se défendit contre l’insurrection de Lavalle et Dorrego en 1828 : cette victoire lui conféra un prestige formidable à Buenos Aires, et le mena à en diriger la province quelque temps plus tard. Il décida le premier de coloniser les « terres vierges » tout en regroupant les communautés indigènes dans les estancias pour le travail agricole, mais il ne parvint tout de même pas à assurer la paix aux frontières du pays.
1879
La Guerre du Pacifique
La Guerre du Pacifique éclate entre le Chili, le Pérou et la Bolivie. Le Chili y voit une occasion d’agrandir son territoire au nord. Cependant, la crainte est grande de voir l’Argentine se mêler au conflit et envahir le pays par le sud. Aussi, le gouvernement chilien s’attacha à conserver la neutralité argentine, quitte à sacrifier quelques-unes de ses prétentions territoriales s’il le fallait. L’Argentine n’entrera pas dans le conflit face à une Marine chilienne mieux organisée et plus performante. La politique argentine, tournée jusqu'ici vers la zone atlantique et l’Europe, donna une impulsion à une nouvelle politique extérieure dirigée vers la zone du Pacifique. La guerre qui faisait rage entre les trois pays donna une occasion à l’Argentine de conclure des alliances avec d’autres pays de l’Amérique latine pour rechercher une médiation sur ces questions territoriales. La situation devenait particulièrement tendue, chacun campant sur ses positions et se livrant à une politique plutôt expansionniste.
1879 - 1881
La Conquête du désert
C’est dans ce contexte pour le moins tendu que prendra bientôt place la fameuse « Conquête du désert » du général Julio Argentino Roca, ministre de la Guerre, qui lança entre 1879 et 1884 une campagne visant à dominer totalement la culture indigène. Tout se passa entre les mois d’avril et de mai 1879. Près de 6 000 soldats appuyés par 820 indigènes « amis », 7 000 chevaux, 1 290 mules et 270 bœufs, réunis en cinq divisions se lancèrent à l’assaut des derniers résistants, « en une croisade inspirée par le plus pur des patriotismes, contre la barbarie ». Cette offensive mit un terme aux luttes qui perduraient depuis près de cinquante ans pour le contrôle de la pampa et de la Patagonie septentrionale et méridionale. Roca devint Président en 1880, fort du prestige acquis sur la « sauvagerie », et le nouveau ministre de la Guerre, Benjamin Victoria, poursuivit les expéditions offensives et punitives dans l’actuel territoire de Neuquén.
1881
Le Traité des Frontières
Après quelques moments de calme, de nouvelles discussions s’engagèrent à propos de la division de la cordillère et de la démarcation de la frontière entre le Chili et l'Argentine. On avait en effet décidé que celle-ci passerait par les plus hauts sommets qui divisaient les eaux ; mais, au sud du 40e parallèle, la configuration de la cordillère était si singulière que les hauts sommets ne correspondaient pas toujours à cette division. De nouveau, la situation s’envenima entre les deux pays, et chacun s’évertua à nouer des alliances avec d’autres pays. Mais le Chili craignait le discours du Pérou et de la Bolivie, avec lesquels il était en guerre, puis vint la proposition argentine de conférence panaméricaine (préparée conjointement avec le Brésil, en 1889) afin d’instituer, chaque fois que la souveraineté nationale le permettrait, une sorte de tribunal international. Tous les pays votèrent cette proposition, au grand dam du Chili.
1882 - 1884
Les derniers caciques
À la fin de l’année 1882, les caciques Sayhueque, Inacayal et Namuncurá couraient toujours. Mais en 1884, Namuncurá, exténué après des années et des années de lutte, se rendit avec 330 de ses hommes. Sayhueque et Inacayal, réunis en un Parlement extraordinaire, tentèrent une dernière défense. Sayhueque se rendit le 1er janvier 1885 avec près de 3 000 hommes. Les derniers survivants livrèrent un ultime combat, le 18 octobre 1885 ; Inacayal et Foyel, les deux derniers caciques, emmenèrent avec eux 3 000 indigènes pour livrer bataille. Ils tombèrent prisonniers et se livrèrent deux mois plus tard au fort de Junín de los Andes. Tous furent emmenés au musée de La Plata, pour y vivre.
1902
The Boundary Case
Réglée une première fois en 1881, la question frontalière n'a cessé depuis d'empoisonner les relations entre le Chili et l'Argentine. Ainsi, faute de mieux, certains parlèrent de s’en remettre à l'arbitrage de la couronne du Royaume-Uni : le roi Edouard VII d'Angleterre, qui venait de succéder à sa mère la Reine Victoria. Le 20 novembre 1902, Londres rendit enfin son arbitrage sur ce dossier The Cordillera of the Andes Boundary Case : il fut jugé que l’Argentine gagnerait quelque 40 000 km² dans la zone de dispute, et le Chili 55 000 km².
1919
La Semana Trágica
Du pétrole a été découvert à Comodoro Rivadavia, les chemins de fer gagnent les terres autrefois inconnues, des ouvriers sont envoyés pour « façonner » le paysage manufacturier national. En janvier, 800 ouvriers se mettent en grève pour réclamer une hausse des salaires, de meilleures conditions de travail (ils travaillaient 12 heures par jour par des températures négatives) : la répression militaire fait quatre morts et trente blessés. L’armée envahit les secteurs les plus agités et se charge de nettoyer la place : on estime entre 800 et 1 500 le nombre d’individus tués dans ces journées folles, et autour de 4 000 blessés. Cet épisode sanglant et terrible de la semaine du 7 au 14 janvier 1919 prendra le nom de « Semaine tragique ». Mais ce massacre ne démobilise pas tous les ouvriers et ne met pas un coup d’arrêt aux mouvements populaires qui secouent alors le pays ; les échos de ces luttes parviennent jusqu’en Patagonie : les ouvriers ruraux des estancias, les pauvres paysans laissés pour compte se mettent à leur tour en grève, en 1920 et 1921, plus ou moins mêlés aux groupements anarchistes.
1920 – 1921
Manifestations et grèves en Patagonie
Au cours de l’hiver 1920, tout le territoire de Santa Cruz entre alors en grève dans les premières semaines de 1921. Le gouvernement dépêche alors le colonel Varela à se rendre à Río Gallegos afin de négocier les revendications. Des accords furent finalement trouvés entre la Fédération ouvrière régionale de Santa Cruz et les estancieros (à la tête des estancias). Cependant, ces derniers ne respectèrent pas leur parole, et le mouvement s’amplifia tandis que les ouvriers durcirent leurs revendications, constatant que les grands propriétaires terriens n’en tenaient pas compte. Suite à une grève générale, des déportations d’ouvriers et une chute drastique du prix de la laine, la situation dégénéra, les estancieros fusillant le premier péon venu, et les ouvriers prenant des propriétaires en otage pour se protéger. Le colonel Varela, envoyé de nouveau sur place, estima alors que le mouvement des travailleurs était une insurrection armée et qu’il convenait d’appliquer le Code militaire : tous ceux qui ne déposeraient pas les armes seraient mis à mort, sans rémission. Un très grand nombre d’ouvriers se rendirent d’emblée ; plus de la moitié, néanmoins, qui pourtant n’avaient pas cherché à combattre ou à se défendre (et avaient libéré les otages, comme il était convenu dans le mot d’ordre adressé par Varela) furent fusillés et des centaines d’autres furent emprisonnés sans aucune forme de procès. La répression fut effroyable. On estime à environ un millier la quantité de grévistes assassinés lors de cette deuxième « balade patagonique » de Varela.
José Menéndez
Surnommé le roi de Patagonie, il faisait partie des 350 000 Asturiens émigrés au Chili au XIXe siècle. Les descendants de cet homme firent appel à l'armée pour mater la rébellion des ouvriers en 1920 à Santa Cruz. Avide de réussite, il réussit à contourner les lois en s’appropriant des millions d’hectares de propriétés. Il parvint notamment à ses fins par le biais de la corruption et de mariages stratégiques. Finalement, une poignée de familles, liées par des intérêts communs, étaient en possession de la quasi-totalité de la Patagonie chilienne. Accompagné de son contremaître Alexander McLennan, un Écossais, il organisa des « chasses à l'homme » en Terre de Feu et n'hésitait pas à se photographier aux côtés de cadavres indigènes. Auteur d'un véritable génocide humain, il est aujourd’hui l’une des figures les plus controversées du pays.
1973
Coup d'État militaire au Chili
Coup d'État militaire au Chili dirigé par le général Augusto Pinochet. À Santiago, le palais de la Moneda est bombardé et le président socialiste Salvador Allende devient martyr national en se suicidant. La prise du pouvoir du dictateur va durer dix-sept ans.
1976 - 1983
Coup d'État militaire en Argentine
Coup d’État en Argentine : une junte militaire conduite par le général Jorge Videla accède au pouvoir.
1977
Nouveau conflit aux frontières
Le dernier conflit en date entre le Chili et l'Argentine se réfère à la souveraineté sur les îlots Lennox, Picton et Nueva, situés au débouché atlantique du canal de Beagle, attribués au Chili en mai 1977 après une décision d'un tribunal constitué de membres de la Cour de justice internationale de La Haye. Mais il aura fallu la médiation du Saint-Siège pour éviter un conflit armé et faire accepter cette décision à l'Argentine.
1982
La guerre des îles Malouines
Le pays s'engage dans une guerre de deux mois et deux jours contre la Grande-Bretagne pour l'occupation des îles Malouines. Le Royaume-Uni affirme sa souveraineté sur le territoire face à la dictature argentine de l'époque. L'année suivante en 1983, le pays est libéré du régime militaire et organise ses premières élections démocratiques.
1984
Traité de paix
Un traité perpétuel de paix et d'amitié est signé avec l'Argentine au Vatican, sous l'égide de Jean-Paul II, reconnaissant les frontières australes définitives entre les deux pays.
1988 - 1989
Fin de la dictature chilienne
En octobre 1988, triomphe du « No ! Ya basta » lors du plébiscite de Pinochet qui tente de faire prolonger son pouvoir jusqu'en 1997. Le 30 juillet de l'année suivante, la réforme de la Constitution est approuvée par 87,5 % des électeurs chiliens. Le 14 décembre suivant, les premières élections démocratiques au Chili ont enfin lieu après 19 ans de régime militaire.
10 décembre 2006
Mort du dictateur Pinochet
Augusto Pinochet décède à l’Hôpital militaire de Santiago, des suites d’un infarctus du myocarde. Le deuil national n’est pas décrété, « pour le bien du Chili » selon les mots de la présidente Bachelet. Aucun hommage en tant qu’ancien chef d’État ne lui est rendu (seulement les honneurs d’ancien commandant en chef des forces armées).
Mars 2013
Élection du pape François
L'archevêque de Buenos Aires Jorge Mario Bergoglio est élu pape sous le nom de François.
2013
Le retour de Michelle Bachelet
En décembre 2013, Michelle Bachelet remporte les élections présidentielles, marquant son retour à la présidence après son premier mandat de 2006 à 2010. L'année suivante, en 2014, elle introduit plusieurs réformes visant à améliorer l'accès et la qualité de l'éducation, notamment en rendant l'éducation supérieure gratuite pour les étudiants issus de familles à faible revenu.
2016
Séisme de magnitude 7,6 dans la région Los Lagos
Un tremblement de terre frappe le sud du Chili, provoquant des dommages importants mais peu de pertes humaines. Il s'est produit au large de la côte du pays dans la région de Los Lagos, le 25 décembre 2016. Son épicentre se trouvait à environ 200 km au large de la ville de Puerto Montt.
Octobre 2019
Crise sociale au Chili
Un mouvement de contestation sociale contre la vie chère et la privatisation des services publics embrase la ville de Santiago en réponse à l'augmentation des tarifs du métro. Le président Piñera, milliardaire et conservateur en fonction depuis mars 2018, décrète l'état d'urgence et envoie les militaires dans la rue. Après 5 jours d'extrême violence, il change de stratégie et veut calmer le jeu en annonçant toute une batterie de mesures sociales. Pourtant, à travers le pays, le peuple en colère poursuit les manifestations massives qui s'organisent du nord au sud du Chili.
10 décembre 2019
Le retour du péronisme en Argentine
Le candidat Alberto Fernandez remporte l’élection présidentielle dès le premier tour le 27 octobre face au président sortant Mauricio Macri. Son investiture, le 10 décembre 2019, signe le retour d'un président péroniste désireux de restituer justice sociale et nationalisme. Cristina Kirchner est de retour et est nommée vice-présidente de la Nation. Le gouvernement tente de renégocier les échéances de sa dette (estimée à 90 % du PIB) auprès du FMI. L’Argentine est au bord du défaut de paiement.
25 octobre 2020
Victoire de « l’apruebo » au Chili
Un an après les événements sociaux qui ont secoué le Chili, un référendum s'organise pour remplacer la Constitution héritée de la dictature de Pinochet. Les Chiliens votent à une très forte majorité (78,28 %) en faveur d'une nouvelle Constitution, signe d'un tournant politique majeur et de profondes réformes sociales à venir pour le pays.
30 décembre 2020
L'Argentine légalise l'avortement
Après un premier rejet par les sénateurs en 2018, le texte autorisant l'avortement jusqu'à la quatorzième semaine de grossesse est approuvé au Congrès argentin. Jusqu'à présent, l'avortement n'était possible qu'en cas de viol ou de danger mortel pour la mère, selon une loi de 1921. L'Argentine rejoint l'Uruguay, Cuba, le Guyana, la ville de Mexico et l'État mexicain d'Oaxaca, seuls pays à autoriser l'avortement en Amérique latine.
2021
Un nouveau président pour le Chili
En décembre 2021, Gabriel Boric, ancien leader étudiant et figure du mouvement de 2011, est élu président face au candidat d'extrême droite, José Antonio Kast. À 35 ans, il devient le plus jeune président de l'histoire du pays. Son élection marque alors un virage vers la gauche : il promet un programme progressiste axé sur la réforme du système de santé, la protection de l'environnement, la réduction des inégalités et l'égalité des genres. Sa présidence est étroitement liée au processus constitutionnel en cours. La même année, les Chiliens désignent une Assemblée de 155 citoyens élus pour rédiger la nouvelle Constitution du pays. La linguiste mapuche Elisa Loncón est élue présidente de l'Assemblée constituante : une élection symbolique qui remet les cultures autochtones, les droits de la femme et la défense de l'environnement au cœur des préoccupations.
Février 2024
Mort de Sebastian Piñera
L'ancien président de droite chilien meurt le mardi 6 février dans un accident d'hélicoptère, à l'âge de 74 ans. Trois jours de deuil national ont été décrétés à la mémoire de cet homme d'affaires à succès, et ex-chef d'État (2010-2014 puis 2018-2022) qui a marqué l'histoire de la politique chilienne.
2022 - 2023
Chili : le rejet du projet de nouvelle constitution
Alors que le projet de nouvelle Constitution visait à remplacer le texte hérité de la dictature d'Augusto Pinochet, le projet présenté par l'Assemblée constituante élue en 2021 est rejeté lors d'un référendum en septembre 2022. Les Chiliens devaient voter pour Approuver (« Apruebo ») ou Rejeter (« Rechazo ») : avec près de 62 % des votants opposés à la nouvelle charte, ce rejet marque un échec pour ce texte constitutionnel jugé trop ambitieux. Il intégrait notamment des réformes sociales, environnementales et politiques, y compris la reconnaissance des droits des peuples autochtones, des avancées sur l'égalité des genres, et des droits sociaux garantis, notamment en matière de santé, d'éducation et de retraites. Alors qu'une grande partie de la gauche soutenait le texte, une coalition de centre-droit et d'extrême-droite s'y opposait fermement : la reconnaissance des peuples autochtones et la création d'un système de justice parallèle pour eux ont été perçues par certains comme une menace à l'unité nationale tandis que, autre exemple, la potentielle abolition du Sénat risquait de fragiliser le contre-pouvoir législatif. Beaucoup espéraient que la nouvelle Constitution serait un moyen de tourner la page sur les décennies d'inégalités ancrées dans le système néolibéral mis en place sous Pinochet. Ce référendum, perçu comme un revers pour les forces de gauche et progressistes, tentait d'apporter une réponse aux manifestations massives de 2019 : l'échec du texte a ainsi été perçu comme une rupture des attentes de justice sociale et de refonte institutionnelle. Le président Gabriel Boric, prenant acte de la défaite, a immédiatement promis de poursuivre les efforts pour rédiger une nouvelle Constitution, mais en prenant en compte les préoccupations exprimées lors du référendum. C'est ainsi qu'en décembre 2023, un nouveau processus est lancé : un troisième référendum s'organise cette fois sous la supervision d'un Conseil constitutionnel, élu en mai 2023. Contrairement à la précédente Assemblée constituante, ce Conseil est dominé par des forces politiques conservatrices, notamment le Partido Republicano de José Antonio Kast. De fait, rédigé sous l'influence de la droite, le texte est qualifié de conservateur et favorable au marché, avec, par exemple, des règles strictes sur l'immigration et l'avortement. Cette version a été soutenue principalement par le Parti Républicain, une formation politique de droite conservatrice, et d'autres partis de centre-droit. Les réformes sociales importantes, comme la protection des droits environnementaux, qui figuraient dans le projet précédent, ont été largement étouffées. Le gouvernement de Gabriel Boric et d'autres partis de centre-gauche se sont fortement opposés à ce nouveau texte, le jugeant moins progressiste que la Constitution actuelle (datant de Pinochet, pour rappel). C'est dans ce contexte, que pour la deuxième fois en un peu plus d'un an, les Chiliens rejettent le projet de nouvelle Constitution. Le vote « contre » a remporté 55,75 % des voix, tandis que le « pour » a obtenu 44,25 %, selon les résultats officiels. Le Chili, en perpétuelle quête d'un compromis entre modernisation des droits sociaux et stabilisation institutionnelle, semble toujours dans l'impasse après quatre ans de débats, de votes et de tentatives infructueuses de rédiger une nouvelle Constitution capable de satisfaire une société profondément divisée entre aspirations progressistes et conservatrices.
2023
Argentine : élection de "l'anarcho-syndicaliste-capitaliste" Javier Milei
Javier Milei, économiste libertarien controversé, séduit les Argentins en proposant des réformes radicales, comme l'abandon du peso au profit du dollar américain, la privatisation des entreprises publiques, et une réduction drastique du rôle de l'État. Son élection vient marquer une rupture radicale avec les politiques traditionnelles du péronisme et du kirchnérisme : partisan de l'anarcho-capitalisme, le nouveau président argentin décrit une idéologie politique et économique absolue, dépouillant l'État de ses fonctions traditionnelles pour les confier au marché libre.
2014 - 2024
Inflation et instabilité : l'Argentine en proie aux crises
Marquée par une inflation galopante, une chute de la monnaie, et des difficultés à gérer sa dette extérieure, l'Argentine traverse, depuis plus de dix ans, plusieurs épisodes de crises économiques. En 2014, l'Argentine est entrée en défaut de paiement partiel pour la deuxième fois en 13 ans, après une longue bataille juridique avec des fonds spéculatifs étrangers (les fameux « fonds vautours ») qui avaient refusé les restructurations précédentes de la dette. En 2018, le pays a de nouveau fait appel au Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir un prêt massif de 57 milliards de dollars, du jamais vu dans l'histoire du FMI. Malgré cet apport financier, l'inflation a continué de grimper atteignant des niveaux supérieurs à 100 % (!), ce qui a un impact considérablement dramatique sur le pouvoir d'achat et a provoqué des manifestations populaires. Les citoyens peinent à faire face aux hausses des prix des biens de consommation essentiels ce qui a des conséquences sociales significatives avec une augmentation de la pauvreté et des inégalités. Selon des rapports récents, environ 40 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, et de nombreux Argentins sont contraints de recourir à des aides alimentaires pour survivre. La colère face à la situation économique a conduit à des manifestations massives, illustrant le désespoir grandissant de la population face à l'inefficacité du gouvernement à redresser la situation. Le gouvernement actuel, dirigé par Javier Milei, a promis des réformes radicales pour tenter de sortir le pays de cette spirale économique, notamment en appelant à l'abandon du peso au profit du dollar américain et à une privatisation massive des entreprises publiques.