À mettre sur soi pour être beau de la tête aux pieds.
Comme l’identité régionale passe par le langage et les traditions vestimentaires, la mode joue la carte du fun avec une pointe d’humour dans ses créations. Les expressions populaires interpellent sur les Tote bags, T-shirts, sweats, pochettes à paillettes, cabas… Ici « on roumègue comme on respire », on dit « boudu », « putain con » ou « chocolatine », on est « super capborrut » et de mauvaise foi « je peux pas, j’ai pêche ». Ces articles pour toute la famille sont fabriqués chez Pompon sur la Garonne (Toulouse) ou Adishatz. Si le rugby, vous êtes fan, la marque Aficionados rugby est faite pour vous ! « Les hommes font du foot, les dieux du rugby » : ça attaque direct et c’est 100 % local dans cette entreprise familiale haute-garonnaise.
Porter le béret est plus que jamais à la mode. Même si la production se fait plutôt en terres béarnaises, le Gascon sort avec son accessoire et pas uniquement en festayres. Canotiers, panama, casquette de plage, capelines… depuis 1857, c’est à Caussade (Tarn-et-Garonne) que les couvre-chefs s’imposent comme accessoires de mode. Façonné par les mains habiles des formiers, c’est surtout le chapeau de paille que l’on vient chercher dans ce petit coin de France.
Le tricot ou le maillot de corps, un vêtement de pépé-mémé ? Absolument pas ! Le tissage de la laine est une activité en pleine croissance dans les Pyrénées et le Tarn : Maison Izard, Tricot à Luz St-Sauveur ou Lainages de Val d’Arizes (Hautes-Pyrénées) tissent et tricotent depuis plus de 40 ans. A l’origine, la laine était tricotée à la main et grattée avec des chardons naturels afin d’obtenir un effet gonflant. C’est à la fin du XIXe siècle qu’apparut dans la vallée le « tissu des Pyrénées », une matière pure laine. Le best-seller des ventes est sans conteste la robe de chambre. La Ferme du Mohair, à Mazères, travaille la laine de chèvres angora. Solide, thermorégulante, elle ne retient pas les odeurs et se porte été comme hiver. L’entreprise décline une large gamme de vêtements et de sous-vêtements tout doux. Maille au naturel à Montredon-Labessionné (Tarn) travaille la laine de Mérinos pour ses pulls, écharpes, gilets... et la Manufacture Regain – Pic de Nore habille les hommes de pulls haut-de-gamme, inspirés par ceux portés par de nombreux corps de métiers – elle a notamment créé le fameux pull des soldats du feu.
Tout aussi tendance : les sabots et les chaussons. Extraordinaires sabots de Bethmale à la longue pointe effilée ! Un savoir-faire ancestral et une tradition : une paire de sabots, habillés de cuir et richement décorés de clous dorés dessinant un cœur, doit être offerte à Noël par le fiancé à sa promise. « Plus la pointe est longue et plus l’amour est grand » nous dit le sculpteur qui creuse le bois à l’aide de cuillères. Les Sabots d'Isa à Saint-Bertrand-de-Comminges, fabriqués à la main, aux jolis formes et coloris, se déclinent en toutes saisons dans un esprit très folk. Un peu de cocooning à la maison passe également par le port d’une paire de chausson de chez Collégien (Tarn).
Située au cœur du pays de Cocagne, le Tarn est le pays du cuir. A Graulhet, on le tanne depuis le XVIIe siècle ; alors agricole, la ville se tourna vers cet artisanat sous diverses formes : filatures de ratine, chapelleries… Atelier faune à Sémalens est réputé pour ses ceintures en cuir ; à Mazamet, Bertille, labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant, œuvre dans le secteur du luxe tandis qu’Alran façonne des cuirs pour la maroquinerie, le secteur de la chaussure, l’ameublement et la reliure. Dans le Gers à Lectoure, Bleu de Lectoure utilise depuis 1994 un pigment historique : le pastel. Toutes les nuances de bleu sont utilisées pour tinter vêtements et accessoires (écharpes, tabliers, pulls…) ou linge de maison.
Du sur-mesure comme autrefois, c’est possible aussi ! « Fait main pour le pied » c’est le leitmotiv de Fabrice Poutrieux, installé à Daumazan-sur-Arize. Vingt-sept modèles conçus sur une base de mocassins : les Sensiboot. A son tour, le Bottier toulousain, chausseur installé à Toulouse, renoue avec tous les types de modèles : derby, richelieu, mocassins, bottines... A vous de choisir entre une paire de St-Georges ou de Carmes, de Capitole ou de Daurade. Et si vous souhaitez accessoirisez vos chaussures : Frange’in (née de collaboration entre une créatrice toulousaine et un tanneur de Graulhet) récupère les chutes de cuir de l’atelier pour les transformer en franges fun pour les baskets et les sneakers ; en sautoirs, en pompons, en joncs… Une super idée cadeau !
Une nouvelle montre à votre poignet ? Bien qu’éloigné de la Suisse, le Gers accueille une honorable et élégante maison d’horlogerie, la maison LIP crée en 1867 par Emmanuel Lipmann. L’entreprise débuta son histoire à Besançon. Design élégant et résolument moderne, la montre LIP était la favorite du général de Gaulle !
À mettre sur la table pour se faire plaisir
Pour commencer, une belle nappe. Trois boutiques (Puygouzon, Mazamet et Labastide-Rouairoux) proposent des toiles tissées dans le Tarn, à partir de laines du pays et de produits naturels. Nappes, serviettes, tabliers, toile au mètre... Ensuite de la belle vaisselle. Les faïenceries étaient fort nombreuses autrefois (Auch décorée d’une feuille de fougère ; Castres et ses décors à l'aérographe ; poterie des Valette à Nègrepelisse). La porcelaine dite de « Valentine » fut produite quelques années à St-Gaudens (Haute-Garonne). Pour les amateurs, de belles collections sont à découvrir au Musée des Arts de la table à l’abbaye de Belleperche (Tarn-et-Garonne). De nos jours, Martres-Tolosane (au décor d'échassier, de héron ou d’ibis) perpétue cette tradition avec 5 faïenceries toujours en activité : Au Vieux Martres, La Renaissance Artisanale, Faiencerie Cabaré, Atelier Stéphanie Joffre et Faïencerie Jodra. Autre possibilité pour dénicher de quoi renouveler votre service de table, le Marché de la céramique contemporaine de Giroussens (Tarn) ou les Poteries d’Albi, spécialistes de terre cuite émaillée depuis 1891.
Et des couteaux, indispensables. La coutellerie est à l’honneur en Ariège avec La maison Savignac à Foix. Une institution dont l’origine remonte à la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Maîtres-couteliers, ils fabriquaient des capucins qui ont évolué en un modèle bien-nommé : « l’ariégeois ». Des verres à boire, des pichets ou des vases pour décorer : quelques artisans maîtrisent la paraison en fusion. Souffleur de verre à Agos-Vidalos, TIPII en plein centre de Toulouse, Hélicium à Palleville (Tarn) ou Pavel Kirzdof à Mas d’Azil (Ariège).
Accessoires et objets du quotidien
Peignes en corne naturelle (Ariège) ; chaudron, casseroles en cuivre de Durfort (Tarn) ; balai en paille de sorgho (Tarn-et-Garonne) : nostalgie quand tu nous tiens !
Le bois est la matière première la plus fréquente. Certaines essences précieuses telles que le merisier, le bois de rose ou de citronnier font le prestige des meubles d'art de Revel (Haute-Garonne) où des dizaines de marqueteurs et de laqueurs reproduisent des pièces historiques qui s'exportent vers les USA ou les Émirats ! Plus rustiques, l'agulho, bâton de berger gascon proche du makila basque, personnalisable et armé d'une aiguille. C'est à Vic-Fezensac qu'il est fabriqué. Autre bel objet : le suberjoet ou bejoet. En bois d'orme, de hêtre, de noyer, de charme, de cornier ou d'érable champêtre, simple bobine à l'origine, cet ornement du joug devient un véritable objet sculpté. Vous pourrez le découvrir au musée d'Art campanaire de L'Isle-Jourdain (Gers). Aujourd'hui, le travail du bois se perpétue chez les designers à la démarche écoresponsable comme chez Reine Mère, un studio de design et une maison d'édition d'objets, fondés en 2006 et basés à Toulouse. La nature les inspire pour leurs ustensiles de cuisine, leurs porte-bijoux... Tout pareil chez Cap dal Mas, à Saint-Amans-Soult, où sont fabriqués de petits objets en bois de chêne, de noyer ou de châtaignier. Jeux et jouets, accessoires de table, décoration, mobilier...
Quelques gourmandises à partager
Voici quelques idées gourmandes à rajouter dans votre panier garni. Les confiseries en premier lieu : le Montauriol, un bonbon au chocolat fourré de cerise et d’armagnac ; les Boulets de Montauban, une noisette enrobée de chocolat qui évoque le siège de la ville par le roi de France, Louis XIII d'août à novembre 1621 et les 400 coups de canon tirés ; le grain doré de Moissac (grains de Chasselas confits et enrobés de chocolat) ; les berlingots de Cauterets, le bonbon de l’enfance si joli à regarder, parfumé et multicolore ; le cachou Lajaunie inventé par le pharmacien toulousain Léon Lajaunie en 1880 et vendue dans sa boîte ronde et jaune qui s’inspire des montres à gousset (facile à mettre dans sa poche !). Six millions de boîtes sont vendues chaque année ! Enfin, les violettes de Toulouse créées en 1818 : des fleurs fraîches cristallisées dans du sucre titillent les souvenirs d’antan…
Des biscuits pour grignoter : les croquants de Corde-sur-Ciel (Tarn), une fine tuile recouverte d’amandes ; les sablés des Pyrénées chez Védère à Montgaillard (Hautes-Pyrénées) ; les Petits Gâteaux de Mérens (Ariège) à la noisette, à la vanille ou à l'avoine. Autre biscuiterie du Tarn, les Mirliflores ressuscitent des recettes historiques et des breuvages anciens remontant pour certains au Moyen-Age (biscuits de joie, bridaveaux, boules de poilus…)- trophée Talent d’Oc du Produire local en 2019.
Pour arroser tout ça, de l’eau : eau de source de Montcalm (Ariège) ; eaux minérales de Luchon (Haute-Garonne) et de Mont Roucous (Tarn) ; des limonades, celle de Montestorbes, une tradition depuis 1885 ou de Maxara (Tarn) ; des jus de fruits pressés chez tous les arboriculteurs du secteur ; de la bière : pas moins d’une cinquantaine de brasseries dans le Midi-toulousain. La Blonde d'Etigny, l'Ambrée des Pousterles, la Triple Monumentale… Autant de noms typiques d’Auch que propose la brasserie Augusta (Gers) ; à Toulouse, vous pourrez déguster une bière à la chocolatine. Nothing Toulouse, c’est son nom. Une idée de ses créateurs, le Hopscotch Pub & Brewery de Toulouse et la brasserie Ice Breaker Brewing située à Montrabé (Haute-Garonne), brassée à partir des viennoiseries invendues qui viennent de boulangeries de la Ville rose !