Découvrez le Midi-Toulousain : Littérature (BD / Actualité)

Avant de devenir une langue littéraire, l’occitan était une langue parlée. La langue du Sud, celle qui s’opposait à la langue d’oïl septentrionale des conquérants français. Même si elle se définit autour de singularités locales sous le nom de patois, le h devenant f à quelques endroits, elle s’emploie toujours dans de nombreuses expressions du quotidien. Ses lettres de noblesse, elle les doit à l’Académie des Jeux floraux et à ses Mainteneurs. De nombreux poètes jouèrent de ses sonorités. Aujourd’hui, la littérature régionale aime le frisson « à sanglacer » des polars, une spécialité de la série Du noir au sud des Éditions paloises Cairn. De leur côté, les Éditions Privat – créées en 1839 – jouent la carte historique régionale en publiant aussi bien des romans que des écrits de spécialistes ; tout comme les Éditions Loubatières qui mettent à l’honneur tout ce qui touche au patrimoine, à l’histoire locale et aux métiers d’antan.

Une langue : l’occitan

Dès le XIe siècle apparaissent les premiers textes occitans faisant de cette langue – issue du latin - la première langue littéraire d’Europe. On y retrouve des formes ibéro-ligures, celtique, wisigothiques, franques et vasconnes. Pour Dante, « la langue d’oc » couvrait un vaste espace linguistique, allant du Limousin jusqu’à la Provence, incluant également les terres récemment conquises du royaume d’Al Andalus autour de Valence ! Cette littérature occitane rend compte des échanges liés au contexte historique : mise en place de la papauté en Avignon, implantation anglaise en Aquitaine, arrivée de marchands venus du Nord de l’Europe… La littérature s’exprime sous la forme de poésie. Les troubadours (environ 500 d’entre eux sont nommément identifiés) et les trobairitz, les poétesses, diffusent cette langue dans tout l’Occident.

Les XVIe et XVIIe siècles connaissent un regain d’inspiration porté par les cours princières de Nérac à Pézenas, d’Aix-en-Provence à Toulouse. Peire Godoli (1580-1649) domine cette littérature (sa statue trône Place Wilson à Toulouse). Malheureusement, l’absolutisme royal rabaisse au rang de patois cette langue autrefois si prestigieuse. En réaction, dans le contexte du Post-Romantisme attaché aux originalités régionales, Frédéric Mistral cofonde le mouvement Félibrige, en 1854. Il est honoré du Prix Nobel de Littérature en 1904 pour son œuvre Mirèio. Par la suite, les deux guerres mondiales ont contribué à faire reculer encore plus l’usage de cette langue, interdite de parler dans les écoles de la République. Toutefois, une génération d’écrivains va voir ses textes reconnus et traduits en plusieurs langues : Max Rouquette, Jean Boudou, Bernard Manciet ou encore Robert Laffont fondateur de la célèbre maison d’édition !

Aujourd’hui, le patrimoine culturel immatériel reconnaît la richesse de l’occitan et son originalité. Autour du Midi-Toulousain, environ 700 écoles – les Calendreta – et 170 collèges enseignent l’occitan. A Toulouse, l’Ostal d’Occitania assure cette continuité à travers des cours de langue, des expositions et diverses manifestations.

Un concours littéraire : les Jeux floraux

En 1323, sept troubadours fondent à Toulouse le Consistori del Gay Saber, une société littéraire reconnue par la suite comme Académie royale, par Louis XIV, en 1694. On l’appelle depuis l’Académie des Jeux floraux. Elle doit son nom aux fêtes célébrées à Rome en l'honneur de la déesse Flore, et aux cinq fleurs d'or ou d'argent (la violette, l'églantine, le souci, l'amarante et le lys) remises en tant que récompense aux auteurs des meilleures poésies, en français et en occitan. Cette célébration a lieu le 3 mai en hommage au premier concours organisé le 3 mai 1324, dans le jardin des Augustines de Toulouse. Celui qui reçoit trois de ces fleurs porte le titre de Maître des Jeux. Par la suite, le concours a été financé par les Capitouls. Depuis 1895, elle siège à l’hôtel d’Assézat auprès des autres Académies de la ville.

Depuis, de très nombreuses personnalités ont figuré parmi ses membres, dont trois Prix Nobel (Paul Sabatier, Jean Dausset, Jean Tirole) ; cinq Secrétaires Perpétuels de l'Académie Française (Etienne Lamy, René Doumic, Georges Lecomte, Maurice Genevoix et Jean Mistler) ; de nombreux Académiciens (le Maréchal Joseph Joffre, Edmond Rostand, René Bazin, Charles Maurras, Emile Henriot, José Cabanis….) ; trois chefs d'État (Gaston Doumergue - Président sous la II République, le Maréchal Philippe Pétain et Léopold Senghor - Président du Sénégal) ; des artistes (Jean-Paul Laurens - peintre, Pablo Cazals – musicien…) ou des personnalités des médias tel que Dominique Baudis.

Une terre des mots

Tout d’abord autour du polar. Effectivement, thrillers et romans policiers sont à l’honneur grâce à des festivals qui leur sont dédiés tels que Polars du Sud à Toulouse - une association créée en 2008 par des passionnés, devenue une référence du genre, deuxième en France après Quais des Polar de Lyon – qui chaque année, le second week-end d’octobre, invite une cinquantaine d’auteurs francophones mais également italiens, espagnols, américains, argentins, croates, polonais, grecs ou britanniques à présenter leurs ouvrages. S’enchaînent projections de films, ateliers d’écriture, murder party, Cluedo géant, rallye… durant ces quelques jours noirs de la ville rose ! ; ou Le 122 à Lectoure (Gers) qui depuis 2013 met la Gascogne à l’heure du salon « Polars et histoires de police ».

Parmi les auteurs à succès, le maître du genre policier est Bernard Minier. Bien que natif de Béziers, il a grandi dans le Midi-toulousain (Montréjeau, Tarbes et Toulouse). Ses histoires s’inscrivent dans les paysages pyrénéens et dans la capitale occitane autour de son héros, le commandant Martin Servaz. Sa saga démarre avec Glacé, premier roman publié en 2011. Elle prend place dans une vallée et une centrale hydroélectrique de haute montagne, proche de la frontière espagnole, à Arruns (Hautes-Pyrénées). Frissons garantis ! De son côté, le Toulousain Jean-Baptiste Del Amo se hisse sur la première marche du Goncourt du Premier roman en 2009 avec Une éducation libertine !

Autrement, Marathon des mots met la littérature d’hier et d’aujourd’hui entre les mains d’acteurs et d’actrices, récitant vers et prose durant quelques jours en juin. Ce festival international doit son existence à Olivier Poivre d’Arvor et à Olivier Gluzman. Avec plus de 170 rendez‐vous littéraires, débats, lectures, cafés littéraires, rencontres et spectacles dans près de 80 lieux (librairies, théâtres, centres culturels, maisons de quartiers de Toulouse métropole et en région ...), il est devenu l'une des plus importantes manifestations littéraires en France, rassemblant plus de 60 000 spectateurs par édition. Parmi les invités : Salman Rushdie, J. M. G. Le Clézio, Umberto Eco, Michel Tournier, Russell Banks, Annie Ernaux, Daniel Pennac, Jean d'Ormesson, Edmonde Charles-Roux… et côté artistes : Isabelle Huppert, Fanny Ardant, Jean Rochefort, Nicole Garcia, Omar Sharif, André Dussollier, Richard Berry, Ariane Ascaride, Sami Frey, Lambert Wilson, Charles Berling, Michaël Lonsdale… Une liste en rien exhaustive !

Parmi les auteurs français les plus lus dans le monde, pour son style particulier définit comme « philosophie-fiction » où les animaux jouent un rôle de premier plan, le toulousain Bernard Weber. Il est particulièrement populaire en Corée du Sud où un sondage l'a placé deuxième des auteurs étrangers les plus appréciés ! Il est connu pour sa trilogie Les Fourmis, ‎Demain les chats et récemment en 2021, La Prophétie des abeilles.

Du côté de la Jeunesse, Violette Mirgue, la petite souris connaît un vif succès. Marie-Constance Mallard emmène les enfants à la découverte des Pyrénées, du canal du Midi, de Toulouse… dans ses trépidantes aventures.

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