Institutions muséales
Les amateurs de beaux-arts ne pourront ignorer l'appel du musée Sainte-Croix de Poitiers, construit en 1974 dans le plus pur style brutaliste à l'emplacement de l'abbaye éponyme. Ils seront inéluctablement aimantés par son exceptionnel fonds Camille Claudel, en partie constitué grâce au legs du collecteur parisien Henri Brisson (1953). Enfin, vous approchez les mythiques bronzes La Valse et L'Abandon ! Vous y croisez également Auguste Rodin, Aristide Maillol, Ingres, Odilon Redon, Gustave Moreau et même Mondrian, au détour d'un inattendu paysage. A moins d'1 km, jetez un œil à l'escalier d'honneur de l'hôtel de ville (Second Empire) pour y admirer, parmi sa suite d'œuvres académiques, 2 pastiches de fresques signées Pierre Puvis de Chavanne, peintre officiel de la IIIe République (1874).
A Niort, le musée Bernard-d'Agesci, inauguré en 2006, se distingue pour sa scénographie très contemporaine et son fonds majoritairement régional (peinture, faïence de Parthenay, orfèvrerie, etc.). Les musées des collectionneurs Henri-Barré (Thouars) et Turpin (Parthenay) méritent que l'on s'y attarde.
Rendez-vous avec l'art contemporain
C'est incontestablement le plus prestigieux centre d'art contemporain du Poitou, Oiron, château Renaissance et sublime écrin, depuis 1993, de la collection polysensorielle Curios & Mirabelia (Plaine-et-Vallées). Au fil de cet ensemble imaginé en un cabinet de curiosités, défilent les œuvres et installations de Christian Boltanski, Daniel Spoerri ou Claude Rutault. Ces deux institutions d'intérêt national participent elles aussi au rayonnement culturel des Deux-Sèvres : à Niort, poussez la porte de l'excellente villa Pérochon, centre d'art contemporain photographique, organisatrice des Rencontres de la jeune photographie internationale en avril ; à Thouars, rendez-vous à la chapelle néogothique Jeanne-d'Arc.
Dans la Vienne, atterrissez à Rouillé sur cette plateforme unique en France : Rurart, associé au lycée agricole Xavier Bernard-Poitiers Venours, créé en 1995 et sous tutelle du ministère de l'Agriculture. On s'y penche sur l'art numérique, l'électronique ludique et le DIY. Les passionnés de street-art et de cultures urbaines feront eux aussi halte à Poitiers, entre le centre d'art contemporain du Confort Moderne, mythique salle de concert de la Contre-Culture, et les graffitis de Montbernage, posés sous le pont de la voie Malraux. Faites également la tournée des galeries et des boutiques d'artisans-créateurs de la rue Grand-Rue ou de rue de la Cathédrale.
Terre du 7e art
Saviez-vous que le Poitou fut le fief de grands noms du cinéma ? Que de grands films y ont été tournés ? Parmi eux, Henri-Georges Clouzot (à Niort), Laurent Cantet (à Melle) et Anémone (décédée à Poitiers) ; entre autres toiles populaires, les mythiques Diaboliques (1955) et Pleure pas la bouche pleine (1973), Van Gogh (1991, à Saint-Remy-sur-Creuse), Jeanne d'Arc (1999, à Poitiers) et Un long dimanche de fiançailles (2004, à Montmorillon). En marge de vos pérégrinations cinématographiques, arrêtez-vous à Poitiers début décembre au Poitiers Film Festival, créé par Henri Langlois, fondateur de la Cinémathèque française. On s'y régale d'environ 150 films et courts métrages sélectionnés auprès de la crème de la jeune réalisation internationale. Vous êtes passionné de cinéma et d'ornithologie ? Direction Ménigoute, au FIFO (Festival international du film ornithologique), incontournable rendez-vous du documentaire animalier. On précise que ce petit village de Gâtine (79) abrite aussi l'IFFCAM, unique centre de formation de son espèce en Europe, entièrement consacré au film de nature.