Découvrez Hérault - Archipel de Thau : Architecture (et design)

Fréquenté par les humains depuis le Néolithique, le territoire de l'Archipel de Thau a traversé les époques. De l'âge du cuivre à nos jours, ses paysages ont conservé des traces du passage de ses divers habitants : pêcheurs ancestraux, Étrusques commerçants, Gallo-romains fondateurs de l'économie liée à l'ostréiculture et au thermalisme, moines et moniales, paysans du Moyen Âge, roi ou penseur du Grand Siècle, mais aussi artistes et créateurs modernes. Tous, à leur manière, ont enrichi l'architecture des villes et villages qui constituent aujourd'hui l'Archipel. Des constructions antiques aux architectures modernes, des édifices religieux aux infrastructures publiques, économiques et sociales, le paysage bâti renferme une mémoire vive pleine de typicités locales. Au gré de nos balades sur cette terre bordée par les eaux, on découvre une architecture qui mêle siècles anciens et contemporains dans une harmonie d'ensemble remarquable.

Constructions d'hier et d'aujourd'hui

L'Hérault est le fief des villages en circulade, architecture médiévale où le cercle constitue la base de l'organisation parcellaire. Reflets de l'urbanisme roman, ces villages étaient bâtis en cercle autour d'une église ou d'un château-fort. Le département compte 22 communes répondant à ces critères, chacune offrant de magnifiques témoignages du passé. Balaruc-le-Vieux, Poussan et Gigean sont des villages en circulade.

Du côté de Poussan, entre garrigue et étang, le patrimoine bâti est remarquable. Village romain occupé depuis l'Antiquité, il est traversé par la célèbre Via Domitia - route construite par les Romains pour relier l'Italie à l'Espagne en passant par la Gaule. Poussan compte plusieurs villas gallo-romaines.

Autour de l'Archipel de Thau, on remarque également des maisons vigneronnes ou bourgeoises, des façades Renaissance, des remparts, portes fortifiées et châteaux. À Loupian, la villa gallo-romaine est un petit bijou du passé qui se visite façon musée où l'on découvre notamment des mosaïques millénaires.

Au détour d'un sentier dans la garrigue, il n'est pas rare de croiser des capitelles. Étonnant patrimoine architectural que ces petites cabanes circulaires construites en pierre sèche. Fragments de mémoire agricole et pastorale, elles sont visibles lors d’une randonnée dans les collines de la Moure notamment, et abritent dorénavant les marcheurs plutôt que les bergers ou les vignerons.

Sur l'Île singulière, à deux pas du port de Sète, on remarque assurément le fameux Théâtre de la mer. Amphithéâtre fortifié dressé face à la mer, il était à l'origine le fort Saint-Pierre qui, avec le sémaphore, constituait un ensemble défensif destiné à protéger la population et le port de Sète des attaques terrestres et maritimes. Pourvu de batteries de canons, il fonctionnait en duo avec le Fort Richelieu. Les deux bâtiments pouvaient croiser leurs tirs. Il servit de caserne, de prison puis d’hôpital avant d’être réaménagé en théâtre à partir de 1959. L’acoustique y est exceptionnelle et les rendez-vous culturels s'y succèdent désormais dans un cadre magique.

Sur le mont Saint-Clair, le cimetière marin est un lieu incontournable de l'Archipel. Dénommé ainsi en référence au célèbre poème de Paul Valéry, il fut créé vers 1680 afin de recevoir les premiers travailleurs morts sur le chantier de construction du môle Saint-Louis. La vue y est sublime, et, entre les allées, on peut admirer la beauté architecturale de certaines chapelles. Sur les pentes du mont Saint-Clair s'accrochent également de belles demeures et maisons d'architectes.

À Sète, plusieurs architectures modernes fondues dans le décor attirent notre curiosité.

Le musée Paul Valery, entouré de jardins, est installé à flanc du mont Saint-Clair. Il fut conçu par l’architecte Guy Guillaume au début des années 1970 et s’inscrit dans la logique des bâtiments du Corbusier.

Le CRAC profite des quais : repensé par Lorenzo Piqueras, ce centre d’art était à l’origine un entrepôt de poissons congelés. Son architecture brute, industrielle, conserve la mémoire de l'activité économique de la ville liée à la mer.

Le MIAM, lui, fut réaménagé dans un ancien chai à vin par l’architecte Patrick Bouchain pour devenir un laboratoire ouvert aux artistes.

Sur le quai des Moulins, on trouve l'édifice du conservatoire Manitas de Plata, pensé par Rudy Ricciotti, qui est un hommage au patrimoine industriel et portuaire de l'Île singulière.

Edifices religieux

Abbaye de Valmagne à Villeveyrac

À Villeveyrac, au cœur de 75 hectares de vignobles, surgit ce pur joyau cistercien du XIIe siècle. C’est en 1139 que Raymond Trencavel, vicomte de Béziers, fonda l’abbaye de Valmagne. Elle a subi de nombreux changements architecturaux au cours des siècles et aujourd’hui son architecture est gothique, sans oublier que ses fondations sont en fait romanes. Classée Monument historique, c'est l’une des abbayes cisterciennes les mieux conservées de France. Animations, concerts… : ce ne sont pas les occasions de mettre en valeur ce patrimoine remarquable qui manquent. Sa ferme-auberge propose des plats issus du potager du domaine et la salle de dégustation permet d’apprécier les vins de la propriété.

Abbaye Saint-Félix-de-Montceau à Gigean
Perchée sur le massif rocheux, surnommé « le joyau de la Gardiole », Saint-Félix-de-Montceau est une ancienne abbaye bénédictine. Tel un vaisseau de pierre, cette abbaye de femmes se dresse dans une mer de garrigue. Fondée au tout début du XIIe siècle par des moniales (et consacrée par l'évêque de Maguelone, Godefroid, aux alentours de 1104), elle fut tour à tour cistercienne puis bénédictine. Malgré les atteintes du temps et des hommes qui s'en sont servis comme pierrier après son abandon au XVIe siècle, les ruines restent imposantes. Construite en pierre de Pignan (calcaire tendre) pour l'essentiel, seuls les contreforts sont en pierre taillée. Elle comprend en réalité deux églises : l'une, la plus petite, date de la fondation de l'abbaye ; l'autre, plus majestueuse, date de l'époque gothique. Le portail, de toute beauté, se trouve sur la face nord du bâtiment. Les trois fenêtres qui éclairent la nef représentent un très bel exemple d'architecture gothique. Côté sud, un mélange romano-gothique permet de voir très nettement les anciens bâtiments sur lesquels l'église est venue s'appuyer.

Chapelle Notre-Dame-de-la-Salette à Sète
Située au sommet du mont Saint-Clair, cette adorable chapelle fut construite en 1861 à l'emplacement de l'ancien fortin Montmorencette bâti par Louis XIII. Lieu de pèlerinage, vous pourrez voir les stations inscrites tout le long du chemin de Saint-Clair. Elle est remarquable pour ses fresques intérieures réalisées par Jacques Bringuier en 1952 et ses ex-voto déposés par les familles de pêcheurs.

Église Sainte-Cécile à Loupian
Classée Monument historique depuis 1949, l'église Sainte-Cécile semble être le trait d'union entre l'Antiquité et le Moyen Âge. Construite dans le courant du XIVe siècle, l'église paroissiale Sainte-Cécile, impressionnante de majesté et de sobriété, est de style gothique languedocien. Son aspect extérieur a l'austérité d'une forteresse et diffère en cela des aériennes constructions du nord de l'Europe. Cet aspect trapu et monolithe, rythmé par de massifs murs-boutants, est caractéristique de ce style gothique languedocien. La façade méridionale, le portail principal ainsi que la porte latérale ne possèdent aucune décoration. Par contre, l'intérieur de l'édifice développe une splendide nef aux proportions parfaites. La décoration est limitée à des chapiteaux feuillagés et renforce l'impression de volume et d'équilibre.

Chapelle Saint-Pierre à Montbazin
La chapelle Saint-Pierre du XIIe siècle est surtout connue pour ses fresques romanes d'influence byzantine. Les pans de la voûte laissent apparaître les apôtres auréolés, en pied. La construction fait partie intégrante du château et de son système défensif. La situation sur le promontoire du territoire de la commune fait ressortir une façade anormalement imposante par rapport aux volumes intérieurs de la nef et du chœur. La chapelle Saint-Pierre, achetée par la mairie lors de la Révolution française, est classée Monument historique depuis 1964. Elle est actuellement un lieu d’accueil pour des concerts, des manifestations culturelles, des expositions.

Église Saint-Paul à Frontignan
Église classée Monument historique et construite entre le XIIe et le XIVe siècle, elle a été le témoin de l’histoire de Frontignan-la-Peyrade. Lieu de culte et de recueillement, ce bâtiment communal est incontournable, à plus d’un titre, dans la vie de la cité. Il fait l’objet de visites régulières organisées par l’association des amis du Musée de Frontignan. Il accueille également de nombreux événements culturels et traditionnels comme les fêtes de la musique, de la mer ou de la miquette, mais aussi des chorales et des concerts de musique classique.

Architecture nourricière

Si l'Archipel de Thau est rythmé par la mer et l'étang, son architecture aussi s'organise autour de ses eaux.

Dans ces paysages, on ne peut manquer le quadrillage atypique offert par les parcs à huîtres sur la plus vaste des lagunes languedociennes. Avec 7 500 hectares dédiés à l'élevage d’huîtres, cette zone représente 10 % de la production nationale.

À Marseillan, Loupian, Mèze ou Bouzigues, les mas ostréicoles sont des installations authentiques avec leurs pontons en bois d'où arrivent les précieux coquillages et qui accueillent les curieux à l'occasion de visites gourmandes.

Ici, la vie s'aménage également autour des ports de pêche, de commerce et de plaisance. À Sète, Mèze, Marseillan, Bouzigues, Balaruc et Frontignan-la-Peyrade, les ports constituent des points névralgiques qui aimantent à travers les âges, et en toute saison, les habitations, les échanges, l'économie, le tourisme, les loisirs et l'approvisionnement en denrées alimentaires fraîchement pêchées.

Au fil de l'eau sur l'Île singulière, les canaux et ponts mobiles cartographient la ville et ses accès. À bord de rame traditionnelle, bateau-bus, taxi vénitien ou même en kayak, tout le passé de la ville se dévoile, on peut observer les bâtiments colorés et la multitude petits bateaux amarrés.

Du côté de la pointe des Onglous à Marseillan, c'est le canal du Midi qui s’ouvre sur la lagune de Thau. Joyau classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO, le canal du Midi est une prouesse technique imaginée par Pierre-Paul Riquet sous le règne de Louis XIV. Cet édifice jonché d'écluses permit, entre autres, de relancer le commerce du blé et du vin. Il est aujourd'hui dédié à la navigation de plaisance.

Les halles de Sète, temple du terroir inauguré en 1890, furent initialement construites dans le style Baltard par l’architecte montpelliérain Léon-Etienne Rosiès. Dans les années 1970, elles ont été détruites pour laisser place à un bâtiment de quatre étages en béton. L’édifice ayant mal vieilli, en 2011 les halles sont alors rénovées dans un style très contemporain par l’architecte François Fontès.

C'est à Frontignan que l'on peut observer un édifice dont le style est encore issu de l'architecte Victor Baltard. L’histoire des halles de Frontignan commence en août 1897, lorsque ces dernières ouvrent leurs portes pour la première fois. Rénovées en 2017, la structure originelle a été conservée, mais totalement ajourée afin de mettre en valeur l’architecture remarquable de ce lieu gourmand, faite d'une ossature métallique complétée de briques et de verre.

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