Histoire Histoire

Le territoire de l'Archipel de Thau, avec ses quatorze communes, a traversé le temps. Son histoire est millénaire, toujours tournée vers les trésors terrestres et marins que ces espaces ont à offrir à travers les âges : la richesse et la beauté de la lagune, la générosité de la pêche, la situation idéale pour la viticulture et les vertus bienfaisantes du thermalisme. Toutes les époques se retrouvent aujourd'hui aux quatre coins du territoire avec notamment des monuments, témoins de l'histoire locale. On s'évade au Moyen Âge et dans l’art baroque à l’abbaye de Valmagne à Villeveyrac, dans l’abbaye Saint-Félix de Montceau à Gigean, comme aux jardins en circulades de Balaruc-le-Vieux. Les siècles gallo-romains s'incarnent dans la Villa Loupian et ses mosaïques du IIe siècle. Le Grand Siècle s'observe au Canal du Midi, quand le XVIIe siècle s'érige au phare Saint-Louis qui trône au bout du môle à Sète.

Fin du Néolithique

Ce n’est qu'à la fin du Néolithique (époque Chasséenne), que l'homme semble s'installer près de l'étang. Probablement pêcheurs, les Chasséens n’occupaient peut-être les rives de l'étang que temporairement.

- 2000 ans avant J.-C.

Au Chalcolithique (âge du cuivre), de nouvelles traces de présence humaine ont été retrouvées à Mèze et à Balaruc-le-Vieux (silex taillés, céramiques).

Âge du Bronze

Mais c'est surtout à la fin de l’âge du Bronze (- 1000 ans avant J.-C.), que l'implantation se manifeste nettement : plusieurs traces de foyers, situées actuellement sous deux mètres d'eau dans l'étang, ont été retrouvées (Marseillan, Balaruc-le-Vieux,...). Un habitat riverain existe à cette époque. Le niveau de l'étang à deux mètres au-dessous du niveau actuel, témoigne d'un climat encore froid.

Âge du fer

L'âge du fer voit encore une augmentation de la présence humaine. Certains sites s'aménagent et deviennent des points de fixation. Ils joueront, tels quels, un rôle important jusqu'au Moyen Âge (Balaruc-le-Vieux, Mèze). Des amphores étrusques (- 600 ans avant J.-C.), puis des monnaies provenant de Syracuse (- 250 ans avant J.-C.), indiquent l'existence d'un commerce déjà florissant.

Epoque gallo-romaine

C'est l'époque gallo-romaine (- 100 avant J.-C. à 300 ans après J.-C.) qui constitue le phénomène historique et démographique le plus impressionnant. La fondation des villes (Le Barrou, Balaruc), la construction de voies ou d'aqueducs montrent la prospérité du littoral à cette époque.
La pêche, notamment des huîtres, que les Gallo-romains consommaient en grande quantité et dont ils faisaient commerce, le thermalisme (qui débute vers les années 50 de notre ère), font de l'étang de Thau un centre économique et social important. Même à la fin du IIIe siècle et au cours du IVe et du Ve, la grande crise économique, politique, financière, sociale du monde gallo-romain semble moins ressentie sur les bords de l'étang dont l'exploitation a pu même être un élément de nouvelle (mais brève) prospérité en ces périodes de déstabilisation.

Antiquité

La via Domitia

La voie Domitienne a été créée à partir de 118 av. J.-C. à l’instigation du général romain Cneus Domitius Ahenobarbus dont elle porte le nom. Cette route devait assurer les communications avec Rome et permettre l’installation et la circulation de garnisons protégeant des villes devenues romaines. La première colonie romaine du sud de la Gaule fut Narbo Martius (Narbonne).

Première route construite par les Romains en Gaule, elle franchit les Alpes au col de Montgenèvre (1 850 m), suit la vallée de la Durance, longe le Luberon par le nord, franchit le Rhône à Beaucaire, passe par Nîmes (Nemausus) et suit la côte du Golfe du Lion jusqu'à l'Espagne, en reliant sur son chemin les principales cités gauloises de l’époque. Elle contourne donc le territoire de Massalia, cité grecque indépendante jusqu'en -48 av. J.-C. (devenue Massilia en latin).

Bien que destinée à la circulation des légions romaines, les marchands empruntent rapidement cette voie. Plus tard, ce sont les fonctionnaires de la République puis de l’Empire qui l’utilisent (poste impériale ou cursus publicus). La construction de cette voie fut bénéfique à l'économie locale grâce aux échanges qu'elle permit entre les cités.

Le tracé de la Via Domitia nous est connu assez précisément par plusieurs sources : les gobelets de Vicarello, la Table de Peutinger et l'Itinéraire d'Antonin (la source la moins fiable). Elle est construite de manière presque rectiligne sur des terrains solides. L'observation des cartes topographiques montre très souvent le parcours qu'elle empruntait. Les routes modernes empruntent encore souvent le tracé de la Via Domitia (N85 - N100 - A9…)

Dans les villes qu’elle traverse, elle est pavée ou dallée, mais la plupart du temps, c’est un chemin en terre battue sur des couches stratifiées de gravier et de cailloutis.

Tous les milles (1 mille = 1 481 mètres) était installée une borne milliaire (qui correspond plus à nos actuels panneaux indicateurs) indiquant les distances entre la borne et les villes voisines. Sur le tracé de la Via Domitia ont été recensées plus de 90 bornes de ce type.

Villa gallo-romaine de Loupian

Située au sud de la Via Domitia, dans la commune de Loupian, ce site archéologique révèle les vestiges d'une villa gallo-romaine.
Les fouilles du site occupent trois hectares au sud du village. Elles ont révélé les restes d'une villa gallo-romaine, très riche en mosaïques. Le site a été occupé pendant plus de 600 ans.
La ferme originelle a rapidement prospéré et s'est étendue.
Pendant le Haut-Empire, aux Ier et IIe siècles, la villa est devenue une grande résidence patricienne avec des thermes. La principale activité agricole était la viticulture, pour laquelle a été construit un chai capable de contenir 1 500 hectolitres de vin stocké dans de grosses jarres (dolia), retrouvées sur place. À cette période a été aussi construit un petit port au nord du bassin de Thau, destiné à l'exportation du vin. On a également retrouvé un atelier de potiers pour la fabrication d'amphores destinées au transport de ce vin. Ces amphores sont estampillées « M A F » 1.
Au Ve siècle, la villa a été complètement rebâtie et se transforme en une résidence somptueuse dont le sol est couvert de mosaïques.
À quelques centaines de mètres de la villa, on trouve une église paléochrétienne, avec une cuve baptismale. Cette église était située à proximité immédiate de l'actuelle église Sainte-Cécile.

Moyen-Âge

Ce n'est pas avant la fin du Moyen Âge que l'Archipel de Thau et Sète feront à nouveau parler d'eux dans des écrits officiels. Jusqu'en 1600 environ, le territoire restera un ensemble de petites communes paysannes vivant essentiellement de la culture de la vigne et Sète un petit village de pêcheurs parmi tant d'autres.
Ce n'est qu'en 1596 que Henri de Montmorency, alors gouverneur du Languedoc, décide de faire de Cette (son orthographe d'alors) un port, dont il confiera les travaux à Jean Donnat, le tout coordonné par Pierre d'Augier, prévôt général du Languedoc. Faute de moyens, les travaux seront interrompus en 1605.

29 juillet 1666

Naissance de Sète

Sous Louis XIV et à l’initiative de son ministre Colbert, les premiers enrochements de la jetée et le creusement de la plage pour relier mer et étang commencent le 29 juillet 1666.
Les premières pierres furent posées pour construire le Môle qui fut agrandi et prolongé au XVIIIe. Les populations des villages avoisinants : Bouzigues, Mèze, Frontignan et Marseillan vinrent travailler à Sète. Peu à peu la vie s’organisa pour les premières nécessités, avec la création de divers commerces. La ville naissait alors véritablement.
Ce jour historique du 29 juillet 1666 fut également consacré au premier tournoi de joutes à Sète.
Depuis ce jour, la Fête de la Saint Louis et ses tournois de joutes, demeure un événement grandiose.

1710

L'attaque des Anglais

A l’aube du 25 juillet 1710, les Sétois aperçurent une flotte anglaise qui s’apprêtait à fondre sur la ville. Affolée, la population prit la fuite à travers l’étang de Thau. La ville de Sète fut donc anglaise pendant quelques heures, jusqu’à l’arrivée du Duc de Noailles et de ses troupes.
Sur la plage, il engagea le combat et remporta la victoire, chassant les Anglais. Cette attaque révéla une faille dans le système défensif de ce nouveau port. Immédiatement, plusieurs fortifications furent bâties. Tout d’abord, l’armement du fort Saint-Louis fut doublé. Sur la falaise, en bordure de mer, on éleva la batterie du cimetière au fort Saint-Pierre (l’actuel théâtre de la mer).

De la Révolution au XXIe siècle

Au cours de son histoire, l'Archipel de Thau a été l’objet de nombreuses transformations. Dans le courant du XIXe siècle, des vagues migratoires, principalement italiennes, ont enrichi la région, notamment avec l’arrivée de pêcheurs de Cetara (province de Salerne). Ces arrivées massives ont fait évoluer l’économie de la cité, sa gastronomie, son folklore. Pendant cette période, la ville de Sète n’a cessé de croître, se concentrant sur l’activité portuaire. Ce siècle vit le port de commerce se développer avec comme principaux trafics : le vin, le soufre, le bois, les céréales et le fer. Une évolution qui conduit la ville à effectuer de grands travaux dans le port entre 1882 et 1888. Mais ce n’était que le début des chantiers pour l’Île singulière. Celle qui devint officiellement « Sète » en 1928 - après avoir été nommée « Cette », « Sette », ou encore, « Cept » sous l’Ancien Régime – n’eut de cesse de s’adapter à l’essor de son activité. En 1947, le phare du môle Saint-Louis est installé. Dans les années qui suivent, la pêche au chalut se développe et le port de pêche est installé près de la criée aux poissons, dans le centre historique. De nouveaux travaux sont opérés dans le port dans les années 80 afin d’adapter la ville aux transferts de marchandises et au tourisme de croisière. Des évolutions qui amenèrent quelques ajustements, c’est pour cela qu’en 1994, la ville créa en face de la gare une halte nautique pour les péniches, aujourd’hui cette même halte est exploitée par les bateaux de plaisance.

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