Guide de voyage Moyens Plateaux

Sortir de Sanaa par la route de Taizz est un étonnement : l'urbanisme y montre une rare énergie et chaque mois apparaissent de nouveaux immeubles et de nouvelles maisons. La route s'attaque ensuite aux montagnes volcaniques. Passé le naqil (col) Yislah, à 2 600 m, on arrive dans le plus grand plateau cultivé du Yémen. La région mérite amplement son qualificatif de grenier vert, car la pluie s'y déverse plus souvent et avec plus d'abondance que dans tout le reste du Yémen. Le climat y est donc tempéré et l'écart de températures entre le jour et la nuit moins important. Les céréales y poussent vite et peuvent être récoltées, les bonnes années, trois à quatre fois par an.

La vallée fertile sise entre Yarim, Ibb et Taizz est connue pour ses cultures principalement de pommes de terre et de tomates. C'est l'un des grands greniers du pays. En effet, après avoir quitté Sanaa et admiré les immenses chaînes volcaniques (dont mouillées, les pierres deviennent noires et luisantes), ce sont de grandes plaines cultivées et parsemées de charmantes et rustiques habitations de briques de terre qui s'offrent à notre regard. Cette vallée appartient à l'Etat depuis qu'un incident légèrement cocasse y eut lieu : suite à un accident, on s'enquit du responsable et comme aucune des tribus du coin ne se désigna ; il fut décidé de couper court à toute controverse de cette manière !

La vaste surface plane des terres permet l'utilisation d'un matériel agricole moderne. Des fermes expérimentales y ont été créées avec l'aide de la FAO, diversifiant l'agriculture et l'élevage. Ainsi, la pomme de terre et la fraise se sont répandues dans le pays et des bovins européens y ont été acclimatés. On cultive également des légumes et des fruits et le poulet, principale source de protéines, a commencé d'y être élevé en batterie à partir de 1985. La région a subi un tremblement de terre meurtrier en 1982, qui toucha la ville de Dhamar et, plus durement encore, des villages de sa périphérie.