Guide de voyage Sine-Saloum
Cette région est un delta situé à la croisée de deux fleuves fossiles, le Sine (se prononce " Sinn ") et le Saloum, au sud de la Petite Côte et au nord de la Gambie. Il s'agit de rias, des lits de fleuve qui n'existent quasiment plus, car envahis par l'océan et constitués d'eau salée et tributaire des marées, sur des kilomètres. Les débits des fleuves tendant à ralentir, l'eau salée gagne du terrain dans les terres, les moustiques sont presque inexistants. Le parc national du Delta du Saloum (PNDS) s'étend sur 76 000 hectares, c'est le second plus grand parc du Sénégal derrière Niokolo-Koba. Le delta est classé depuis 2011 au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Cette région porte aussi le nom des deux royaumes sérères jumeaux pré-coloniaux celui du Sine et celui du Saloum, chacun gouverné par un roi et affranchi du royaume Djolof depuis le milieu du XVIe siècle. De cette histoire riche, les Sérères ont hérité des traditions animistes encore très présentes, comme la cérémonie d'initiation chez les hommes qui a lieu environ tous les 30 ans dans chaque village, la tradition des griots, les mythes sur les baobabs, et bien sûr, une langue qui leur est propre.
Pour le voyageur qui visite pour la première fois le Sénégal, le Sine-Saloum est une destination incontournable et facile d'accès depuis Dakar ou la Petite Côte. Son paysage, constitué d'îles, de mangroves, de plages de sable côté océan, de bolongs (bras de mer) bordés de palétuviers et survolés par des centaines d'espèces d'oiseaux, compte certainement parmi les plus beaux du pays.
Les Sérères. Ils sont traditionnellement pêcheurs, et cette orientation radicale vers la mer se sent à tout instant dans leur quotidien. Les coquillages sont partout, les coques servent de fondation aux maisons, ils se déplacent en pirogue et se nourrissent de poisson principalement. Leur culture et leur langue sont relativement proches de celles des Diolas qui, eux aussi d'ailleurs, vivent dans une ria très similaire. Ils ont gardé de fortes traditions animistes mêlées à la culture chrétienne (notamment à Fadiouth), même si l'islam est nettement majoritaire. Les noms chrétiens ont souvent été transmis en souvenir d'un grand-parent ou d'un membre plus éloigné de la famille.
Itinéraires. Le circuit classique est de descendre vers Joal après Mbour et de prolonger jusqu'à Palmarin et Djifer, puis de revenir un peu sur ses pas jusqu'à Samba Dia et de reprendre vers Ndangane. Cette deuxième partie peut aussi se faire en pirogue, ce qui offre un panorama différent. Partout où vous serez, c'est vers la mangrove qu'il faut se tourner. Les pêches déçoivent rarement, et la nature et les oiseaux sont au rendez-vous. A Palmarin et Djifer, vous trouverez néanmoins de très belles plages océaniques. L'autre côté du Sine-Saloum est accessible depuis Kaolack, puis Toubacouta et Missirah. Dans ce coin sauvage, la forêt classée de Fatala vaut aussi un détour. Quatre jours constituent une durée idéale pour tout voir côté rive nord du Saloum. Une semaine sera nécessaire pour basculer côté sud et visiter la partie la plus sauvage du parc national.
Se rendre dans le Sine-Saloum. Il y a deux façons de rejoindre la région du Saloum depuis Mbour. La première consiste à descendre plein sud vers Joal Fadiouth, Palmarin et Djifer. Nouvellement bitumé, l'axe Joal Fadiouth-Djifer est très agréable pour rouler. L'autre est de prendre vers l'ouest en direction de Kaolack, puis de bifurquer soit à Ndiosmone vers Ndangane, soit à Fatick vers Foundiougne (la route est en mauvais état par endroits, et il faut aussi tenir compte des horaires du bac avant Foundiougne), soit enfin depuis Kaolack vers Sokone et Missirah. Si vous êtes en transport en commun, vous pouvez prendre des taxis-brousse depuis Joal jusqu'à Fimela et Djifer, puis traverser en pirogue le fleuve pour rejoindre Missirah.
A savoir : les derniers distributeurs d'argent sont à M'Bour, pensez-y avant d'aller dans le Saloum, évaluez vos dépenses et retirez en conséquence. Si vous continuez vers l'intérieur du pays, les prochaines banques sont à Kaolack.