Comme beaucoup, vous vous y arrêterez sans doute, sur l'une des routes du Blue Star, sans songer à descendre sur ce caillou de 330 habitants. Et pourtant, Sikinos reste l'île par excellence de ceux qui voudront déconnecter, dans un endroit presque complètement épargné par le tourisme de masse. Cette perle donne une idée de ce à quoi pouvait ressembler Ios par exemple, il y a encore quelques années... Mais il y a des explications plus terre à terre qui expliquent cet isolement du circuit touristique classique : Sikinos est dénuée de belles plages, son relief accidenté et aride s'avère peu propice aux promenades et elle manque cruellement d'infrastructures d'accueil. Elle offre peu de plages en dehors de celles qui bordent le port. En revanche, les amateurs de pêche seront satisfaits par la profusion de poissons. La tranquillité est donc au rendez-vous sur cette île sauvage qu'il faut prendre le temps d'apprivoiser. Sa côte nord n'est qu'une longue falaise, dominée par le village de Chora.
Histoire. Si l'on en croit la légende, pour se venger de leurs maris, les femmes de Lemnos exterminèrent un beau un jour tous les mâles de l'île. Le roi Thoas, seul rescapé du massacre, se cacha dans une malle qui, lancée à la mer, arriva en ce lieu perdu. Il épouse alors une nymphe dont il a un fils, Sikinos. Ainsi s'explique, selon la tradition, le nom de cette petite île aux côtes abruptes. Pour le reste, l'île est habitée depuis le Néolithique et suit exactement la même évolution que ses voisines : période antique marquée par le développement de l'agriculture (le vin) et le commerce, période byzantine marquée par l'occupation vénitienne, puis les attaques pirates successives avant de retomber dans les mains des Ottomans. Sikinos accède à l'indépendance et rejoint l'Etat moderne grec en 1828. Elle conserve ses traditions agricoles jusqu'à aujourd'hui.