Les Papous désignent cette région - qui s'étend grosso modo de Goroka à Tari - les " Highlands " et ceux qui l'habitent, les " Highlanders ", par opposition à la " nabis ", la côte et les basses terres. Explorée par les Occidentaux seulement à partir des années 1930, cette région reste bien plus traditionnelle que beaucoup de régions côtières. La loi et l'ordre y sont des notions
floues et les guerres tribales font partie de la vie quotidienne. Ces hauts plateaux se situent sur la grande chaîne de montagnes centrales, véritable épine dorsale de la Nouvelle-Guinée, qui s'étend d'ouest en est le long de l'île. Peuplée depuis 60 000 ans, cette région a vu les débuts de l'agriculture, mais séparés du monde par les mers puis par les jungles impénétrables, ses habitants sont ensuite restés à l'écart des progrès technologiques du monde. C'est ainsi que les Occidentaux ont découvert, dans les années 1930,
une civilisation qu'ils se sont empressés de baptiser " de l'âge de pierre " puisque le métal y était inconnu et les haches, justement, de pierre... Ce jugement ne rendait pas justice à la richesse de la culture papoue, ni à la diversité de tous les peuples qui vivaient ici. Des millénaires d'isolement, y compris les uns des autres, avaient favorisé une multiplication des langues et des coutumes sans égale dans le monde. Bien sûr, des traits communs essentiels existent, comme l'importance attribuée au porc, la culture de la patate douce, le système patriarcal ou encore la symbolique des parures corporelles. Les Highlanders présentent un physique particulier et facilement reconnaissable : ils sont généralement trapus, avec des cheveux crépus, des mâchoires proéminentes et souvent couvertes de barbe (pour les hommes). Ils ont également en commun un caractère extrême et sont d'une générosité sans bornes, enclins à partager toutes leurs possessions. Mais aussi une partie de rigolade ou une bonne
bagarre... La patate douce couvre encore la majorité des besoins alimentaires des Highlanders et l'agriculture de subsistance est la norme. Les parties les plus peuplées des Highlands se situent entre 1 500 et 1 800 m d'altitude, mais les humains se sont implantés jusqu'à près de 3 000 m et le plus haut sommet atteint 4 509 m. Fascinantes, les hautes terres du pays représenteront souvent le meilleur d'un voyage en Papouasie, aussi bien en raison des hommes qui les peuplent que de la beauté des paysages. Sans oublier la somptuosité des parures corporelles qui remplacent à la première occasion les vêtements occidentaux des montagnards. Nulle part en Nouvelle-Guinée l'art corporel n'a atteint une telle perfection. Le flamboiement des plumes, la richesse des peintures, la puissance des chants sont incomparables et les danses traditionnelles un spectacle à ne manquer sous aucun prétexte. Les hautes terres sont ici présentées en allant de la côte vers
l'intérieur.