Une région fortement rurale
On le sait, l’agriculture tient en Bourgogne une place importante : en 2016, quelque 18 400 exploitations agricoles étaient recensées sur l’ensemble des 4 départements, et elle occupe aujourd’hui encore plus de la moitié du territoire. En résulte une densité moindre, au regard de la moyenne française. En effet, s'il y a dix ans la France métropolitaine comptait 117 habitants/km2, la Saône-Loire n’en comptabilisait que 65, la Côte-d’Or 61, l’Yonne 46, la Nièvre 31. Du côté des villes ? Pas de grandes cités, seulement 8 villes considérées comme moyennes (c’est-à-dire entre 20 000 et 200 000 habitants). Largement en tête, la capitale Dijon en comptabilise un peu plus de 158 000. Loin derrière, Chalon-sur-Saône en abrite 45 000. Puis vient Auxerre avec ses 34 000 âmes, dans un mouchoir avec Nevers et Macon qui en dénombrent environ 33 000. Viennent ensuite Sens (près de 27 000), Le Creusot (22 000) et Beaune (21 000 environ).
Des paysages et des reliefs très variés
Saviez-vous que la Bourgogne est l’une des 5 régions les plus boisées de France, avec près de 970 000 ha de forêts ? Toutefois, si arbres et massifs sont légion, ils ne constituent pas les seuls paysages de la région. Lors de votre traversée de la Bourgogne, une multitude de décors s’imposeront à vous. Par exemple, au nord-est vous observerez de superbes forêts, mais aussi les sols calcaires du Châtillonnais et du Plateau de Langres, là où Seine, Marne, Aube et Meuse prennent leur source. Un peu plus à l'ouest, la basse Bourgogne est une région de plaines qui englobent le Sénonais ainsi que le pays d’Othe et sa forêt dominant les vallées de l’Yonne et de l’Armançon. Au centre, sur les plateaux eux aussi calcaires de l’Auxerrois se sont établies les vignes de Chablis et du Tonnerrois. Au sud-est, les plaines de la Saône offrent de vastes prairies. Elles sont les plus grandes de Bourgogne, et comprennent la plaine dijonnaise, le Pays-Bas (au sud de Dijon), le val de Saône (Auxonne), ainsi que les plaines méridionales et la Bresse où la rivière et ses affluents ont creusé des vallées. Parallèlement à la rivière Saône, du nord au sud on peut aussi observer la longue faille bordée de talus où poussent les vignes aux crus prestigieux. Par ses coteaux et ses roches (comme celle de Solutré) le Mâconnais, pays de polyculture, d’élevage et de vignobles, constitue quant à lui une première approche du Massif central. Mais difficile d’être exhaustif lorsqu’il s’agit de parler des paysages bourguignons… Ainsi, pourrions-nous aussi évoquer, à l'ouest, le Val de Loire, une plaine argilo-sableuse près de Nevers et de la Sologne bourbonnaise. Les forêts de Puisaye, entre Yonne et Nièvre. Et, bien sûr, le Morvan qui couvre les 4 départements. Si l’essentiel de la Bourgogne oscille entre 150 et 600 mètres d’altitude, cette petite montagne granitique culmine à 901 mètres (le Haut-Folin, situé en Saône-et-Loire, est son sommet). Le Parc naturel régional du Morvan est constitué de vastes plans d’eau et de très nombreuses forêts (plus de 40% de son territoire en est couvert !), mais il est riche aussi des plaines argileuses qui l’entourent. Comme la Terre-Plaine au nord, l’Auxois à l’est, le Bazois à l’ouest. De plus, c’est dans sa partie basse, près de Pouilly-en Auxois, qu'est situé le « point triple ». En clair, c’est de là que les eaux partent vers la Manche, l’Atlantique ou la Méditerranée.
Fleuves, rivières, affluents et canaux : des cours d’eau à la croisée des chemins
L’ensemble de la région compte de nombreux cours d’eau. On l’a dit plus haut, la Seine prend sa source sur le plateau de Langres, plus précisément sur la commune (bien nommée) de Source-Seine, en Côte-d’Or. Le plus grand fleuve de France passe également par la région : en effet, la Loire compte ici de nombreux affluents, comme la Bourbince, la Brème, l’Arconce et l’Arroux qui traverse Autun et Gueugnon. Quant à la Saône (qui s’étire sur 482 km) elle prend sa source à Vioménil, dans les Vosges, et finit sa course à Lyon en rejoignant le Rhône. Elle traverse donc la Côte-d’Or et la Saône-et-Loire. Longtemps vouée au commerce, elle est aujourd’hui l’une des rivières les plus riches d’Europe en poissons. L’Yonne, pour sa part, a connu des siècles de gloire. Fréquentée par les Gaulois qui lui vouaient un véritable culte, elle fut utilisée par les Romains qui trouvaient là un bon moyen de rallier la Saône. Des siècles plus tard, le transport fluvial s’y développa pour alimenter la région bien sûr, mais aussi Paris. Il nous faut aussi parler de l’Ouche, une rivière non navigable dont les 100 kilomètres se localisent dans la seule Côte-d’Or. Enfin, n’oublions pas les canaux. Depuis son inauguration en 1832, le Canal de Bourgogne relie la Seine à la Saône quand celui du Nivernais (inauguré en 1835) rapproche l’Yonne de la Loire. Quant à leur aîné, le Canal du Centre (ou Canal du Charolais), il a été créé à la fin du XVIIIe siècle pour que Saône et Loire se rejoignent, de Chalon à Digoin. Longtemps site commercial et industriel, ce canal – comme ceux de Bourgogne et du Nivernais – fait aujourd’hui le bonheur des plaisanciers !
La Bourgogne au carrefour des Climats
Certes, le climat, en Bourgogne n’est pas qu’une histoire de météo : ici, il désigne aussi une parcelle de vigne, mais la météo y est aussi essentielle. Si le climat continental domine, les spécialistes distinguent 9 sous-climats. La raison ? La Bourgogne se situe au carrefour des influences océanique, continentale et méridionale. A l’ouest, il est océanique. Plus au nord, le semi-continental l’emporte quand, au centre, le Morvan fait face à un climat de moyenne montagne, avec des hivers froids et neigeux, des étés frais et une forte densité pluviométrique. L’emprise continentale, quant à elle, se manifeste dans les plaines et les vallées, mais des poussées méditerranéennes, en s’engouffrant dans le couloir de la vallée du Rhône prolongée par celle de la Saône, viennent parfois perturber le schéma. Bref, neige et gel sont souvent au rendez-vous de l’hiver bourguignon. A l’inverse, les étés sont marqués par une chaleur prononcée, et les orages sont fréquents. Tout comme les brouillards à la morte-saison. Résultat : la Bourgogne est l’une des régions où l’amplitude thermique est ressentie le plus fortement. Tout de même, elle peut se targuer de connaître chaque année entre 1 800 heures et 2 000 heures d’ensoleillement. Pas mal !