52 av J.C
Vercingétorix, César et la bataille d’Alésia
Face aux menaces des Helvètes, les Eduens (un peuple de la Gaule celtique qui règne alors sur le sud la Bourgogne) en appellent à César, qui entame vers 58 av. J.-C. la campagne des Gaules. La région devient alors un dépôt de vivres pour la Rome glorieuse. Jusqu’au jour où, s’alliant à leurs anciens ennemis arvernes menés par Vercingétorix, les Eduens s’opposent finalement à César. En 52 av. J.-C., la bataille d’Alésia fait rage, et César en sortira glorieux. La Gaule devient romaine. Autun (Augustodunum) en est la capitale, aux dépens de l’ancien oppidum situé sur le Mont Beuvray, Bibracte. Naissent alors de nombreuses villes gallo-romaines. Cette époque de la Pax Romana voit aussi l’introduction d’une nouvelle culture : celle de la vigne. La fin de cette période romaine est marquée par l’officialisation de la religion chrétienne, et les débuts de la civilisation gauloise dont les premières tribus s’implantent vers le IIe siècle : après les Eduens, les Senons règnent sur le Sénonais (ils donneront leur nom à la ville de Sens), et les Lingons veillent sur un territoire qui s’étend du Châtillonnais au Dijonnais en passant par le pays d’Armance.
Moyen Age
Cluny, Cîteaux et le chemin de Compostelle
A partir du Xe siècle, l’abbaye de Cluny (fondée en 909) règne sur l’Europe. C’est aussi en Bourgogne, en Côte-d’Or, que naît l'autre grand mouvement de réforme monastique du Moyen Age : Cîteaux. Après un périple qui les mènera des terres de Tonnerre jusqu’à celles de la Saône, ces moines dissidents décident d’établir ici leur communauté en 1098. A leur tête, Robert de Molesme. Puis, en 1112, Bernard de Clairvaux. La communauté fonde alors 5 abbayes : La Ferté, Pontigny, Clairvaux, Morimond, et enfin Fontenay. Mais, au-delà de la religion, les Cisterciens – que l’on surnomme aussi les « moines blancs » – vont aussi impulser un courant architectural et artistique ainsi qu’un système d’exploitation économique. De même, ils apportent des progrès techniques, notamment dans la culture de la vigne. Surtout, grâce aux moines de Cluny comme à ceux de Cîteaux, de l’indépendante Vézelay à Paray-le-Monial, de Pontigny à La Charité-sur-Loire, le Moyen Age bourguignon brille alors dans toute la chrétienté occidentale. D’autant que l’un des chemins qui mènent à Saint-Jacques-de-Compostelle (l’un des 3 grands pèlerinages de l’époque, avec ceux de Rome et de Jérusalem) passe par ici : en partant de Vézelay les pèlerins venus d’Allemagne et d’Europe centrale peuvent rallier leur destination, via La Charité-sur-Loire et Nevers.
XV-XVIIIe siècles
La Bourgogne est désormais rattachée à la couronne. Parmi ses nombreux gouverneurs, les Condé doteront la région d’un riche patrimoine architectural où il s’agira surtout de retranscrire ici les fastes de l’architecture parisienne et versaillaise. Dijon bénéficie d’un parlement qui prend possession de l’ancien palais des ducs. De son côté, Beaune voit éclore les premières entreprises fortunées de négoce en vin. Noblesse de robe et élite bourgeoise passent alors commande d’hôtels particuliers fastueux. Tout comme à Dijon, Auxerre et Nevers.
1789
Durant la Révolution, on relève peu d’émeutes et de têtes coupées. En 1790 sont créés les départements ; ce sont les nouvelles circonscriptions administratives. Le député dijonnais André Arnoult, représentant du tiers état, sera à l’origine du nom Côte-d’Or, avec l’idée d’assimiler le « produit du vignoble au métal le plus précieux ». Dans l’Yonne, le calme aide à la recomposition économique du territoire. La proximité de Paris et le transport des marchandises par la rivière permettent au département d’être une sorte de grenier et de réserve à bois pour la capitale. C’est la grande époque des flotteurs. Sont acheminés par ce biais le bois du Morvan, les vins régionaux, et de nouvelles cultures comme la betterave sucrière.
1832-1851
De nouvelles voies de communication voient le jour
En 1832, le canal de Bourgogne relie enfin la Seine à la Saône. Trois ans plus tard, est inauguré le Canal du Nivernais qui rapproche l’Yonne de la Loire. Mais à peine ces canaux utilisés qu’un nouveau mode de transport fait irruption : le chemin de fer. En 1851, la gare de Dijon est inaugurée en présence de Louis-Napoléon Bonaparte. La ville est reliée à Paris. Une révolution !
1878
Le phylloxéra ravage les vignes
Outre l’importance des conflits franco-prussiens, la deuxième moitié du siècle subit l’épidémie de phylloxéra qui ravage les vignobles de France. En 1878, les ceps bourguignons sont touchés. Le paysage est lourdement modifié. Les surfaces se réduisent : le vin perd en quantité pour gagner en qualité. Les vignerons doivent alors se reconvertir, et se réfugient dans l’économie naissante de la crème de cassis.
1950-2015
Les deux guerres mondiales n’auront pas épargné la région qui entame une politique de reconstruction au début des années 50. Dijon prend définitivement le pas sur les autres villes bourguignonnes. En 1964, les 4 départements sont regroupés au sein d’une nouvelle entité : le siège de la Région Bourgogne est implanté dans l’ancienne capitale des ducs. Elle devient un véritable carrefour de communication : le TGV la traverse depuis 40 ans ainsi que plusieurs autoroutes, et le trafic aérien se concentre autour de l’aéroport de Dijon-Bourgogne. Quant à son prestige, il n’est plus à faire. Plusieurs hommes politiques d’envergure ont marqué le destin de la France. François Mitterrand fut député de la Nièvre, Pierre Bérégovoy, maire de Nevers, fut son Premier ministre. Citons aussi Robert Poujade et François Rebsamen à Dijon, Jean-Pierre Soisson à Auxerre, Dominique Perben à Chalon-sur-Saône, ou encore Arnaud Montebourg, né à Clamecy et ex-député de Saône-et-Loire. Dans le monde de la culture, beaucoup ont également brillé, suivant les traces de la Poyaudine Colette et du Prix Nobel de littérature, le Nivernais Romain Rolland. Enfin, en matière de recherche et d’enseignement, l’Université de Bourgogne compte plusieurs antennes dans la région, et de nombreuses grandes écoles sont présentes.
2016-2024
Dans le cadre de la réforme territoriale, Bourgogne et Franche-Comté sont désormais rattachées, donnant naissance à la 5e plus vaste région de France. Dijon reste sa capitale tandis que Besançon accueille le siège du Conseil régional. Alors plus que jamais, la Bourgogne mise sur l’avenir. Tout en assumant superbement l’héritage de sa belle Histoire.