L'inaccessible. Réputée pour ses belles fleurs, Brava est la plus petite île habitée du pays avec ses 64 km² de superficie et ses 9 km de longueur d'est en ouest. C'est la plus proche du Brésil et aussi la plus difficile d'accès. Isolée, venteuse et singulière, Brava cultive les contrastes. Sa population est d'environ 5 000 habitants. Peu peuplée et peu touchée par le tourisme, elle constitue une escale pour se ressourcer. Elle est située à près de 20 km à l'ouest de l'île de Fogo, ce qui lui vaut le surnom de " fiancée de Fogo ". Dans son ensemble, c'est l'île la plus montagneuse de l'archipel et son relief est très accidenté. Elle comporte plusieurs rivières profondes, un excellent climat, avec une température régulièrement comprise entre 25 °C et 16 °C en raison de l'altitude, et le brouillard se lève même en été. Le centre de l'île est très montagneux et constamment arrosé, avec beaucoup de végétation, même en saison sèche, grâce aux nuages qui y laissent de la rosée. Proportionnellement à sa taille, c'est l'île la plus verte du Cap-Vert : elle abrite les plus grandes variétés de plantes et de fleurs, surtout l'hibiscus présent partout, notamment pour créer des haies. Elle tient son nom de sa nature sauvage, brava. Cette île a eu une intense activité volcanique dont on peut encore observer de nombreuses traces, comme le cratère de Fundo Grande par exemple. Les pentes sont très escarpées et les montagnes tombent dans la mer en laissant peu de place pour des plages. Ultime étape avant d'affronter l'océan menant vers l'Amérique, Brava est surnommée " l'île du bout du monde ". Aux alentours, le groupe d'îlots appelés Ilheus de Rombo ou Secos comprend cinq îlots inhabités - Ilheu Grande, Ilheu Cima, Ilheu Luis Carneiro, Ilheu Sapado et Ilheu do Rei - sur lesquels on peut aller pêcher.
Découverte en 1462, elle demeure longtemps déserte. Elle est nommée à l'origine São João car c'est un 24 juin, jour de la Saint-Jean, que les premiers arrivants mettent pied à terre. Son peuplement commence réellement en 1680 lorsqu'une partie des habitants de l'île de Fogo doit la quitter à cause d'une violente éruption volcanique. Mais c'est vers la fin du XVIIIe siècle, avec l'arrivée des baleiniers américains qui viennent pêcher dans l'Atlantique, que débute l'exode massif des jeunes. Ces baleiniers américains, en quête de main-d'oeuvre, engagent rapidement des Cap-Verdiens en raison de leur réputation de marins courageux, et surtout travailleurs. Malgré la rudesse de la vie et du travail à bord des bateaux, beaucoup saisissent l'occasion de fuir les dures conditions coloniales pour s'installer aux Etats-Unis, principalement à New Bedford et Rhode Island. Ces marins ne coupent pas les liens avec leur famille restée à Brava, bien au contraire, ils envoient argent et colis contenant vêtements et cadeaux divers. Cette tradition se perpétue encore de nos jours. L'influence américaine est particulièrement forte dans cette île où l'on parle couramment anglais, avec l'accent d'outre-Atlantique. Dans les rues, les gens se saluent souvent dans cette langue, et l'on trouve sur l'île de nombreux produits importés directement des Etats-Unis.
En été, de nombreux émigrés reviennent pour passer les vacances dans la maison qu'ils se sont fait construire. Les plus jeunes générations viennent découvrir le pays de leurs ancêtres et rêvent de venir s'y installer un jour. L'activité économique de Brava est essentiellement agricole, avec une production de bananes, de café, de manioc, de canne à sucre, de maïs et de patates douces. La pêche y est aussi importante, 200 personnes environ en vivent, et l'élevage, de moutons notamment, permet de produire du bon lait, dont on fabrique aussi un excellent fromage rond. La construction de petites habitations fait aussi partie de la vie quotidienne. Du fait de son relief montagneux et de sa végétation, le réseau routier est très limité ; en conséquence, l'île se prête bien à la randonnée avec ses nombreux sentiers et jardins fleuris. Le VTT (pour ceux prêts à remonter la pente) est aussi un bon moyen de locomotion et de randonnée, surtout pour aller se baigner dans ces criques isolées et désertes. La musique est une réelle passion sur cette île, dont le représentant le plus connu, Eugenio Tavares, est un compositeur de mornas. C'est le pays du violon et des plus belles mornas. La fête de la São João est une tradition qui a lieu le 24 juin. Toute l'île se mobilise et de nombreux émigrants reviennent au pays pour l'occasion. La messe et la procession marquent le caractère religieux de la fête, tandis que les chevaux qui dansent au son des tambours de Cutelo Grande mettent de l'animation et de la couleur sur Vila Nova Cintra. Elle est patronnée par un ministre, gardien des traditions. Dans le domaine artisanal, Brava est réputée pour ses broderies. Il y a sur l'île un centre de formation pour l'apprentissage de la broderie et de la couture.