Histoire Histoire

L'histoire du Jura est aussi escarpée et variée que ses reliefs. Selon les époques, le département a connu les sommets de la gloire comme des heures sombres aussi profondes que ses gouffres, mais aussi des moments paisibles et prospères, paraissant aussi infinis et verdoyants que ses plaines... Le tout mené par de grands hommes natifs de cette contrée riche et inventive. Le Jura a gardé les traces des guerres destructrices et des alliances ingénieuses et calculées : collégiale de Dole, monastères, châteaux et vestiges attestent des multiples mouvements de son passé. Mais le Jura fait aussi le pari de l'avenir avec son allié le plus essentiel : la nature. Fort d'un patrimoine naturel modelé par les caprices de la période jurassique, le Jura veut protéger ses montagnes et ses forêts, ses lacs et ses vallées, afin d'aller toujours de l'avant.

200 000 à 120 000 ans avant J.-C.

Du paléolithique à Cro-Magnon

Des hommes préhistoriques ont vécu dans le Jura. Plus près de nous que les dinosaures, puisque ce sont « seulement » à quelques dizaines de milliers d'années. Des traces, notamment des pierres taillées, ont permis aux archéologues d'identifier une occupation humaine il y a 145 000 ans. Ces hommes du paléolithique (200 000 à 120 000 ans avant Jésus-Christ) commençaient à maîtriser le feu. Les principales découvertes ont été faites dans les grottes de Gigny et d'Arlay, ainsi qu'à Rochefort-sur-Nenon, et concernent des hommes préhistoriques plus connus. D'une part Néandertal qui vivait il y a environ 30 000 ans et pratiquait l'inhumation de ses morts. D'autre part Cro-Magnon, qui, il y a 15 000 ans, fabriquait les premières céramiques. Rapprochons-nous quelques milliers d'années et nous voilà sur les bords des lacs de Chalain et de Clairvaux, il y a 4 000 ans, à l'époque néolithique. Une société vivait là, organisée en villages lacustres.

Ier millénaire avant J.-C.

De l’époque néolithique au Ier millénaire avant J.-C.

De nombreuses flux migratoires déplacent des populations entre Asie et Europe, et, avec elles, leurs pratiques culturelles et savoir-faire techniques. C'est ainsi que le travail des métaux se développe dans la région, 900 ans avant J.-C.

400 ans avant J.-C.

Un peuple celte

Les Séquanes occupent une zone correspondant à la Franche-Comté. Qui sont-ils ? L'origine exacte de ce peuple celte est méconnue. Leur nom vient d'une divinité, Sequana, ayant aussi donné son nom à des rivières (la Seine, la Saône...) Les Séquanes s'opposent aux Éduens venus du sud-ouest de la Saône et qui s'allient à des Germains. Ils dominent alors le nord de la région tandis que les Helvètes l'assaillissent par l'Est. Arrive alors un 4e protagoniste : Jules César. Ainsi commence la période gallo-romaine du Jura.

Antiquité

Métissages, défrichage...

Sous l'occupation romaine, les Burgondes, d'origine germanique, s'installent sur les terres séquanes. Un métissage des peuples et des cultures s'opère alors, comme en témoignent les objets, marqués des diverses influences, qui ont été retrouvés dans les cimetières mérovingiens de Crotenay et de Monnet-la-Ville. En même temps, la christianisation gagne le Jura.

Antiquité

Et christianisation

Des saints s'illustrent, comme l'ermite Romain et son frère Lupicin. Ils fondent les monastères de Saint-Claude et Saint-Lupicin. Ils installent aussi à La Balme une fondation pour moniales et y nomment abbesse leur sœur Yole. Ce monastère, situé sur la commune de Pratz, à l'ouest de Saint-Claude, accueillit jusqu'à 125 religieuses, puis abrita des moines durant tout le Moyen Âge. C'est aussi à Pratz qu'a été découverte une demeure rurale de l'époque mérovingienne, équipée d'une forge. Un siècle plus tard, les rois francs s'imposent dans toute la Burgondie, puis Charlemagne y étend son empire, jusqu'aux invasions barbares.

Xe-XIIe s.

Terre d’empire ou fief du duché de Bourgogne...

Au Xe siècle, la Burgondie, devenue Bourgogne est partagée entre un duché et un comté. Ce dernier regroupe les pays jurassiens. « La Comté » passe sous la coupe de l'Empereur d'Allemagne Conrad II en 1032. Progressivement, le pouvoir des petits seigneurs locaux s'accroît : la dynastie des Chalon fonde la ville fortifiée de Nozeroy en 1264. Après une période de prospérité sous Philippe Le Bel, la Comté est à nouveau rattachée à la Bourgogne en dépit des seigneurs féodaux, dont la résistance est matée par Philippe le Hardi, Jean sans Peur, Philippe le Bon et Charles le Téméraire. Poligny et son château de Grimont en font les frais, tandis que le parlement de Dole voit son rôle renforcé par les ducs de Bourgogne.

XVe s.

Vers l’autonomie ?

Envahie par Louis XI qui veut asseoir sa domination sur la Comté, la ville de Dole est incendiée. De nombreux châteaux sont détruits. Charles VIII, fils de Louis XI, rend la Comté à l'Autriche en 1493. Un gouverneur comtois siège à Dole et la région retrouve une certaine autonomie. En 1519, Charles Quint est soutenu par Philibert de Chalon, qui mène la campagne d'Italie, s'imposant comme un chef militaire hors pair. Philippe II, roi d'Espagne et fils de Charles Quint, puis sa fille Isabelle, épouse de l'archiduc d'Autriche, héritent de la Comté qui s'administre elle-même.

XVIe-XVIIe s.

La reconquête française de la Comté

Devenu roi de France en 1589, Henri IV obtient en 1601, contre un domaine italien, des terres au sud du Jura à l'emplacement de l'actuel département de l'Ain. Il déclare la guerre à l'Espagne et même si un traité de neutralité l'empêche officiellement d'envahir la Comté, celle-ci souffre fortement du conflit.

Louis XIII lui succède en 1610. Sous son règne, Richelieu envahit la Comté en 1635, lui reprochant d'avoir donné asile à Gaston d'Orléans, l'un des pires ennemis du roi de France. Les Comtois résistent farouchement. Né dans le Jura, Claude Prost, dit le capitaine Lacuzon, devient la figure emblématique de cette lutte, interrompue en 1648. La Comté est dévastée, mais le traité des Pyrénées la redonne à l'Espagne en 1659.

Jusqu'à ce que Louis XIV la rattache définitivement au royaume de France par le Traité de Nimègue en 1678. Vauban fortifie les régions frontalières et refait les forts de Salins. 

Début XVIIIe s.

Premiers temps de l'industrie

Dès le début du XVIIIe siècle, l'industrie se développe : l'énergie hydraulique des cours d'eau jurassiens alimente forges et moulins, l'exploitation du sel se mécanise et s'accroît.

1790

Nouvelles frontières

En 1790, après la Révolution, la Franche-Comté est divisée en 3 départements : Haute-Saône, Doubs et Jura. Sous Napoléon, les forges jurassiennes travaillent à plein régime afin d'armer les troupes. Le chemin de fer a fait son apparition dans le Jura dès la fin du XVIIIe siècle, et contribue fortement à son développement économique

XIXe s.

Révolution industrielle

L'industrialisation se poursuit, l'horlogerie se développe. L'Europe connaît un nouvel « âge du fer » et le Jura fabrique des clous, des outils et diverses pièces métalliques. À Morez, au XIXe siècle, la fabrication de clous évolue vers celle des lunettes, tandis qu'à Salins, s'implantent des faïenceries. L'agriculture se développe aussi. La production de fromages et de vins se modernise et s'organise.

XXe s.

Un territoire agricole qui se structure

C'est dans le Jura que naissent les premières coopératives vinicoles françaises au tout début du XXe siècle. La collecte du lait se structure, et partout dans les villages sont construits des « chalets modèles » pour abriter les « fruitières » qui transforment le lait en fromage. Les guerres ralentissent quelque peu cet essor, surtout celle de 1939-1945. Les Allemands occupent la Franche-Comté pour empêcher les troupes françaises de longer la frontière suisse. La ligne de démarcation traverse le Jura.

Années 60-70

Prospérité et déclin de l'industrie jurassienne

Après la guerre, l'industrie renaît et le Jura connaît une période de prospérité. Dans les années 1960, un barrage hydroélectrique est construit sur l'Ain, donnant naissance au lac de Vouglans. Le Jura souffre de la crise industrielle dès la fin des années 1970. Mais le savoir-faire jurassien est encore bien vivant grâce à un artisanat d'art très développé. Enfin, le département jouit de l'exceptionnelle qualité de ses espaces naturels, qui lui permet de s'engager sur la voie d'un tourisme vert (et blanc !).

Aujourd'hui

Le Jura vit principalement grâce à sa forte attractivité touristique : les montagnes offrent des activités été comme hiver. Le thermalisme et le tourisme vert se sont bien développés. Sa position frontalière en fait un département particulièrement bien placé. Ne se reposant pas sur ses lauriers, il innove sans cesse : multiplication de festivals, d'itinéraires de randonnée, de courses à pied ou à vélo... L'aéroport de Dole, inauguré en 1970, l'ouvre sur le monde avec une fréquentation en constante augmen- tation. Fort de son industrie artisanale, passant du métier de bouche à la viticulture ou à l'industrie automobile, le Jura se revendique aussi comme le « Pays du Jouet », grâce aux fabriques comme Vilac et Smoby, vigilantes face à la concurrence mondiale. Entré dans le XXIe siècle, le département prépare les innovations technologiques de demain avec la création de son Centre numérique. Mais l'avenir va également de pair avec développement durable : soucieux de préserver son environnement, le Jura innove en inscrivant l'ensemble des projets dans une démarche éco-responsable.

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